Miss Ylang-Ylang est l’adversaire de Bob Morane dans Terreur à la Manicouagan, 71e roman de la série en 1965. Elle le vainc lors de leur première rencontre, et sera par la suite souvent sur la route de l’aventurier.
Miss Ylang-Ylang
A quoi ressemble-t-elle ?
Vêtu comme on s’imagine que s’habillent les reines quand elles ne s’habillent que pour elles seules, elle montrait un visage lisse, à l’ovale parfait, au teint pâle, presque céruséen, mais d’un velouté exquis.
Sa bouche était d’un corail dont tous les pêcheurs de Sicile eussent été jaloux, et ses grands yeux, taillés en amande, avaient, en dépit de leur beauté, la fixité minérale de deux diamants noirs.
Ses cheveux sombres faisaient songer à des flammes mortes
Henri Vernes
Miss Ylang-Ylang est également décrite par Henri Vernes comme une femme « au visage à l’ovale et aux traits parfaits, qu’éclairaient de longs yeux bridés d’eurasienne. Leur fixité indiquaient une volonté de fer, et aussi de la cruauté. Le nez était fin, délicatement ouvré, et la bouche d’un dessin parfaitement achevé. La matité crémeuse de la peau était encore mise en valeur par les cheveux noirs et brillants, ramenés en arrière et noués en chignon sur la nuque. Elle portait un ensemble de soie noire, pantalon et blouse à la chinoise ajustés. Des sandales dorées la chaussaient. Dans la main droite, elle tenait une paire de longs gants de fine peau, noire également, dont elle s’éventait négligemment, car la chaleur des torches ajoutait encore à la moiteur oppressante de la nuit tropicale. Dans la nouvelle venue, les deux captifs avaient reconnu aussitôt Miss Ylang-Ylang, le chef incontesté de l’organisation Smog. Personne, sauf elle peut-être, ne connaissait son véritable nom et on l’avait surnommée ainsi à cause de son parfum favori, dont elle usait souvent sans modération. »
Dans Les Contrebandiers de l’atome (1970), elle est décrite comme « une femme dont beauté était à la fois si parfaite et si inquiétante que, quand on l’avait vue une fois, il devait être difficile de l’oublier. Un visage étroit et triangulaire, aux pommettes hautes, à la peau couleur d’ambre doré et mangé par des yeux un peu bridés d’Eurasienne. Des yeux qui n’en finissaient plus et dont les prunelles semblaient avoir été taillées dans des diamants noirs. (…) C’était la captivante, la redoutable, l’énigmatique Miss Ylang-Ylang. » (pages 73 et 74).
La jeunesse et la destinée de Miss Ylang-Ylang
Dans La dent d’or, le lecteur obtient des informations sur la jeunesse de miss Ylang-Ylang et les circonstances qui ont façonné sa destinée :
« Dans la municipalité de Hoi An, une vieille ville portuaire située dans la province de Quang Nam, au centre du Viet Nam, (…) un instituteur français tomba amoureux d’une jeune vietnamienne. Ils se marièrent et la femme fut rapidement enceinte de deux enfants. (…) L’accouchement se déroula de façon dramatique. Le premier enfant, une fille, vint au monde après plusieurs heures de travail laborieux. Elle était en très bonne santé. Cependant, des complications survinrent pour sa jumelle. (…) Les efforts du médecin pour sauver le bébé d’une mort imminente le détournèrent des soins à la femme qui fit un arrêt cardiaque. (…) Les deux filles naquirent donc orphelines de leur mère.(…) La plus vieille se fait appeler Tokyo Lil et (…) je suis la plus jeune. En souvenir de ma mère qui portait souvent une fleur d’ylang-ylang aux cheveux et pour souligner que j’avais échappé de justesse à la mort, mon père me nomma Ngoc Lan Loan, ce qui signifie « phénix ylang-ylang ».
Miss Ylang-Ylang explique à Bob Morane qu’en raison de sa santé fragile, elle fut victime de la méchanceté des autres enfants. Elle dut à sa sœur qui la protégeait et à l’apprentissage en bas âge des arts martiaux, d’avoir survécu et développé sa force et sa santé. De victime elle est alors devenue bourreau. De fil en aiguille, elle s’est retrouvée dans le milieu du crime où elle a accédé aux plus hautes fonctions.
Activités criminelles
Elle est le chef du SMOG, une organisation internationale de mercenaires et de bandits.
Relations entre Bob Morane et Miss Ylang-Ylang
Miss Ylang-Ylang est fascinée par le commandant Morane, ce qui lui vaudra quelques ennuis avec un des méchants de la série, Roman Orgonetz, entré au service du SMOG. Il s’opposera résolument à sa patronne, car il tient à éliminer Bob Morane.
Bob Morane est secrètement attiré par elle, si ce n’est amoureux, bien que leurs relations soient émotionnellement fluctuantes ou difficiles à qualifier.
Une femme de caractère
[source : Bibliothèque des Littératures d’Aventures]
Sa première apparition, dans Terreur à Manicouagan (1965), quoique discrète, reste un moment important dans l’œuvre moranienne et définit déjà les caractéristiques du personnage : silhouette furtive au parfum entêtant, elle mettra Bob en échec dès leur première rencontre. Le ton est donné.
Sa beauté, évidente, ne sera mise en avant que plus tard. Comme toujours chez Vernes, elle est renversante et la célèbre couverture de Un parfum d’Ylang-Ylang signée Pierre Joubert viendra confirmer à merveille le caractère ambigu du personnage. Car, parfaitement consciente de ses atouts, elle sait faire de sa beauté une arme et ne manque pas d’envoûter ses adversaires. Si cela n’est pas suffisant, sa maîtrise des armes en fait une redoutable combattante dont il faut se méfier.
Son amour pour Bob est bien connu et est resté dans la mémoire des fans par une litote que ne désavouerait pas Corneille : « Je voudrais que vous sachiez, Bob, dit-elle, que je n’ai jamais vraiment pu vous haïr. » (Commando épouvante).
Le destin de Bob est régulièrement soumis à son bon vouloir et elle ne manquera pas une occasion de sauver le pauvre aventurier mis en difficulté par Roman Orgonetz, autre membre du SMOG, ou, plus récemment, par l’Ombre Jaune elle-même.
Moitié Milady, moitié Catwoman, Miss Ylang-Ylang incarne à merveille ses personnages de femmes fortes qui font le sel des littératures populaires.
Pour Mega 2
Miss Ylang-Ylang est un méchant de choix, à la fois cruelle et sans pitié, donnant l’impression de ne rien ressentir, et dans le même temps capable de faiblesse et d’attachement. Le passé malheureux de Miss Ylang-Ylang pourrait expliquer son besoin de pouvoir, la peur de la misère, la peur d’être maltraitée par des plus forts qu’elle. Elle a en quelque sorte pris une revanche sur sa destinée qu’elle a pris en main.
Quelques armes
Le MAT 49 est le pistolet mitrailleur de l’armée française depuis le début des années 1950 jusqu’au milieu des années 1980. De construction simple et robuste, il a servi lors de la guerre d’Indochine, de la guerre d’Algérie et enfin de la guerre froide.
Le Ruger Standard, ou Ruger MK I, est un modèle de pistolet introduit par la société Sturm Ruger en 1949.