L’underground rassemble des individus et des cultures en marge des habitudes culturelles dites « mainstream », largement relayées par les médias de masse et les institutions de leurs époques
Attention, c’est pas de la blague, l’écoute prolongée des morceaux chroniqués dans cet article peuvent entraîner de grave dérangements ! Et je préfère vous prévenir à l’avance, ne cliquez pas sur certains liens, si vous n’êtes pas absolument sûr qu’il n’y a aucun enfant, aucune âme innocente à coté de vous !
Avec un précédent article sur Zero Kama, nous vous avons insidieusement inciter à écouter de la musique rituelle à base d’ossement humains… pour la bonne cause, histoire de mettre un peu de musique d’ambiance.
Avec les groupes suivants, nous enfonçons le clou, et vous faisons pénétrer dans la musique expérimentale et bruitiste la plus étrange, fortement inspirée par Aleister Crowley, le Chaos, et l’Anarchie.
Des groupes de l’underground
KHÜ
Groupe expérimental toulousain, composé de M.E.E.E (Mondragon Eye Eye Eye) et de EL ACIMOY.
Peut-être à l’occasion de la fête de la musique, le 21 juin 1990 une cassette audio est parue sous le nom de « Le chant des chairs » signée de KHU (Ex-Pertes Noires) sur le label ALTOR SAE VERTEBRIS. Le duo M.E.E.E. et EL ACIMOY jouait une musique plutôt personnelle, rituelle, à base de boucles et de percussions avec emploi de flûtes taillées dans des tibias humains.
Et afin de mieux comprendre ce dont on parle ici, lisez l’intégralité de l’article paru à l’époque sur le fanzine underground « Life Without Sex« , de Barn Balta, repris sur le blog de ZAZ ZETOUN MIND : KHU.
Un extrait ci-dessous :
E. : Peux-tu nous rappeler ton parcours à partir de l’émission radiophonique PERTES NOIRES ?
M.E.E.E. : PERTES NOIRES est née de l’association de deux autres émissions radio : SILENCE et EN DESSOUS DE LA TONSURE en 1988. C’était une émission qui privilégiait les musiques dites « industrielles ». La particularité de l’émission venait du fait que la voix de l’intervenant, invité ou pas, était systématiquement déformée et brouillée, ainsi durant toute l’émission les voix évoluaient avec le temps qui passait jusqu’au moment où il devenait impossible des savoir de quel intervenant il s’agissait tellement le son de la voix s’était distordu. La musique était mixée à partir d’enregistrements d’autres émissions ainsi que de divers piratages tv ou radio mais aussi de LP’s ou K7…
De cette expérience et en parallèle s’est formé le groupe PERTES NOIRES. Nous jouions dans un style plutôt gothique. Peu de traces enregistrées existent à ce jour.
Après un hiver, le cercle que nous formions s’est scindé en deux. SERPENT S ROI et O’ STERE fondaient 7 ERPES NOIR ( anagramme arrangé de PERTES NOIRES) et évoluaient dans un répertoire proche de NON et CURRENT 93 pour les parties acoustiques, quant à EL ACIMOY et moi-même, nous nous occupions de BUNKER, nouvelle émission de radio autour des musiques « nouvelles » mais à grande tendance gothico-industrielle. Parallèlement, gardant le nom de PERTES NOIRES nous expérimentions en duo dans une optique plus rituelle.
Donc, reprenons un peu nos esprits
Sur le myspace de KHU, vous pourrez y écouter quelques morceaux, AZOAR23, ou LE GLAND A FROID. Je ne pourrais vous décrire précisément, gémissements, bruits déformés, cris saturés, bruit du vent ? Les morceaux font entre 2 et 6 minutes, et à de nombreux moments vous pourrez vous demander si vous n’êtes pas déjà arrivés aux portes de l’enfer. Ou si ce n’est pas ce genre de voix qu’entendent certains fous criminels ?
J’incite les courageux qui auront écouté plusieurs fois tous les morceaux à consulter de toute urgence (surtout « LE GLAND A FROID »).
La vidéo sonorisée par KHU (Kawsay Pacha Nuna) ci-dessous, est plus « calme », bruits de cascades, instruments rituel amazoniens peut-être ? Bref, c’est plus zen, si l’on veut, mais pas forcément moins flippant.
Les fans que vous êtes vont donc se jeter sur le dernier CDR de KHU, Industrial Voodoo !
ZAZ ZETOUN MIND
La suite logique de KHU !
ZAZ ZETOUN MIND émanation sonore de la quête de conscience. La poésie par delà le verbe. Du son comme de la viande et de l’air est issu un cri, un rite, un rythme, une mélodie ou le vide. ( harshvoid !)
Il s’agit aussi d’une suite électronique donnée à l’aventure KHU (entité magique de l’homme), duo de musique rituelle et acoustique, ayant sévi dans les années 1990 dans le sud de la France, influencée par ALEISTER CROWLEY, ZERO KAMA ( emploi de flûtes taillées dans des os humains) et du label NECROPHILE RECORDS. ZAZ ZETOUN MIND a émergé à l’automne 2006. Son précepte est : La remontée vers les abîmes.
Avec de nombreuses sources pour en savoir plus sur ce groupe underground :
- le myspace de ZZM,
- Le blog de ZZM,
- Une chaine youtube consacrée à ZAZ ZETOUN MIND et KHU….
« Ô esprit ! Pourquoi t’abandonner aux pensées vaines ?/Ce faste rituel et ce culte sont vains,/Qui accroissent encore la vanité de l’esprit !/ Que ta prière à Elle soit secrète, que nul n’en sache./ À quoi bon ces poupées de métal ou de cuivre ou de terre ?/ Ne sais-tu pas, insensé, que l’univers entier est l’image de la Mère ?/ Tu apportes une poignée de graines, effronté,/ comme une offrande à la Mère, à Celle/ qui nourrit le monde d’aliments délicieux !/ À quoi bon, fou, illuminer ainsi/ de lanternes, de bougies et de lampes ?/ Fais plutôt que grandisse la lumière de l’esprit,/ qu’il dissipe sa propre ténèbre, nuit et jour./ Tu as amené d’innocentes chevrettes au sacrifice./ Égoïsme cruel !… Pourquoi ne pas dire : VICTOIRE A KALI !/ Et sacrifier tes passions, ennemis véritables./ Pourquoi frapper les tambourins ?/ Dépose plutôt ton esprit à Ses pieds en disant :/ Que ta volonté, ô Kâlî, soit faite !/ Et puis bat des mains.// Plus je ne t’invoquerai par ce doux nom, Mère !/ Tu m’as donné d’innombrables chagrins/ Et m’en réserves plus encore, je le sais !/ J’avais une maison, une famille et me voilà/ par ta grâce dépossédé de tout sur terre./ Que puis-je endurer d’autre, je ne saurai le dire./ Qui ne sait que je dois mendier pour mon pain/ de porte en porte ? Et pourtant, je suis dans l’attente./ Un enfant ne doit-il pas vivre, sa mère morte ?/ Râmpraçâd était bien l’enfant de sa Mère,/ mais toi, ô Mère, tu as traité ton fils en ennemi./ Si, aux yeux de sa mère, l’enfant souffre à ce point,/ à quoi bon cette Mère pour l’enfant, cette Mère ?/ Ô Mère, quel est ce crime que j’expie/ durant ma longue vie dans la prison du monde ?/ Le matin, je travaille ; combien dure est ma part./ Je m’en vais çà et là gagner un salaire sans honneur./ Quelle désillusion rongeuse me possède !/ Et cependant, ô Mère, par quels charmes profonds/ n’as-tu pas attaché mon âme à ce vain monde !/ En m’appelant sur cette terre, innombrables/ ont été les peines assemblées le long de mon destin./ Elles me consument et le jour et la nuit./ Oh ! Mère, je ne désire plus la vie ! »
— Râmpraçâd SEN, A la Mère Divine
Les vidéos, sont… comment dire ? dérangeantes ?
Et oui… Ne regardez pas Harshbrain Damage !!!
A la limite ANSS’HYY NIBAKAN. Mais attention aux images choc ! Ne regardez pas ça au boulot ou en famille. ça fait un peu comme dans « The Ring », il y a des risques que vous receviez un coup de fil et…
Kathan Spiss
Kathan Spiss est un autre groupe underground issu de la collaboration entre l’autrichien Ewald Spiss et Kathan Bernhard.
Entre 1983 à 1992, Spiss a produit et publié de nombreux morceaux, certains incluant des performances en collaboration avec des artistes compatriotes Kathan Bernhard, Hermann Graber, Maurizio Bonato et Michael Bahn.
Malheureusement, après avoir contribué à des compilations sur Nekrophile Rekords , Spiss a arrêté de diffuser ses cassettes car il regrettait l’association de sa musique avec les conceptions destructrices, sadiques, nihilistes, et de magie noire qui imprégnait Nekrophile Rekords. Et par le fait que les fans/auditeurs qui ont été attirés par ce genre de pensée destructive et l’imagerie satanique associée.
Bien que Spiss admette avoir été inspiré par la lecture d’Aleister Crowley et Austin Osman Spare à l’époque, son intérêt principal allait vers les écrits plus positifs de livres mystiques chrétiens, bouddhistes et indiens… Loin de pratiquer des rituels sombres. Bien que son travail sonore ait parfois évoqué les atmosphères sombres et aux vibrations énervantes, il a toujours été dans son intention de montrer également plus la légèreté des «sphères» de la musique Ambiant.
Refondé en 2007 en tant Jahrtal, Spiss a changé de genre et les morceaux sont désormais plus néo-folk sur Ahnstern / Steinklang, remportant ainsi la reconnaissance et l’appréciation, et plus important pour lui, avoir un contrôle complet sur ses images et la liberté d’exprimer ses propres messages.
Un label musical Underground
Mais c’est quoi Nekrophile Rekords ?
Le mieux pour vous les présenter c’est de reproduire ici un extrait (assez long) d’un fanzine perpignannais qui date du début des années 90 : CANNIBALE. Et je ne saurais que trop vous conseiller la lecture attentive de l’auteur : Golov sur Golov Le Nihiliste du crayon.
NEKROPHILE est un label de K7 autrichien, vers 1960 à Vienne, Nitsch Brus, Muelh, Rainer et Schwarzkogler fondent l’Actionnisme, un art extrémiste et passionné, utilisant le corps humain dans des rituels cruels ou des images de la mort.
Hermann Nitsch : « La mort est un thème fréquent dans l’art viennois. »
Vers 1980 à Londres, PSYCHIC TV, s’inspire des théories de Aleister Crowley (1875-1947), le « plus grand mage du siècle » ou le « plus grand charlatan ».
NEKROPHILE REKORDS a du naître d’un croisement entre les idées des actionnistes sur la mort et celles de P.T.V. sur la magie de Crowley. Leur catalogue de K7 est d’une grande qualité sonore et graphique. La compilation « THE BEAST 666 » (Crowley se surnommait lui-même « La Bête ») en est la plus représentative. On y trouve des autrichiens : KORPSES KATATONIK (très bruitistes), KATHAN SPISS (musique ambiante angoisssante) et ZERO KAMA (qui se rapproche plus de la musique de rituel).
La compilation « THE BEAST 666 » est une plongée sonore très réussie dans l’univers de Crowley et celui de NEKROPHILE. Nous leur avons demandé de se présenter :
« L’idée générale derrière NEKROPHILE REKORDS est d’associer la musique expérimentale à une manière de penser subversive, proche du système magique et philosphique « Thélème » de Aleister Crowley. Les gens de NEKROPHILE sont ceux du groupe ZERO KAMA : Michael et David Aryanos, G. Pakesch et DDT.
Nos thèmes sont : la sexualité, le combat et aussi les influences que nous pourrons tirer du Nouvel Aeon De Horus dont la force qu’on appelle « Courant 93″ a commencé à se manifester à travers le monde. »
En suivant NEKROPHILE publia son petit « Document 2CRII » où sont exposées leurs idées. Et si à leur nom et à leur logo (un crâne), on aurait pu craindre un fascination morbide pour la mort, il n’en est rien. Ils sont, en bons disciples de Crowley, tournés vers la vie, et l’image de la mort intervient comme un rituel d’exorcisme.
Pour résumer leur « Document 2CRII » :
« … La civilisation actuelle prêche la mort. Toute restriction de sa propre volonté sous la pression d’un organisme exécutif, peut être regardé comme un aveu de faiblesse. Assez de tout cela : la mort n’est qu’une des fonctions de la vie. Il y a un rêve immense qui attend d’être rêvé… »
Suit une interprétation originales de la sexualité : « … La qualité d’un orgasme dépend de l’énergie que met un individu à réaliser l’énergie que met un individu à réaliser chacun de ses buts. Par conséquent, toutes les techniques capables d’augmenter la qualité d’un orgasme et de renforcer l’énergie sexuelle seront considérées comme Anarchie offensive potentielle. «
Des idées très saines !!!
La K7 de KORPSES KATATONIK (de Vienne) est dans le genre « agression linéaire », un long flux de cris et de bruits, très personnelle cependant. La K7 de ZERO KAMA « The Secret Eye Of L.A.Y.L.A.H. » est évidemment directement influencée par Crowley. Le groupe précise qu’il ne joue sur « ossements et crânes humains » mais ça ne produit pas du tout la monotonie redoutée. Ce sont des morceaux courts et variés où les os sont utilisés comme percussions et comme flûtes (!). Les sont sont quand même un peu traités en studio : mélodies hantées, souffles, percussions hypnotiques en écho…
Korpses Katatonik / Shatok
La musique underground comme inspiration dans les JDR
Bon, ben je ne vais pas y aller par quatre chemins : N’UTILISEZ PAS CETTE MUSIQUE !!!!!
Sérieusement, faites très attention à l’utilisation prolongée de tous les morceaux musicaux évoqués dans cet article. Même 3 minutes peuvent être vraiment très longues, surtout dans un lieu clos, la nuit, à la lumière des bougies et durant une partie de : Appel de Cthulhu, Kult, Nephilim, Crimes, Dés de Sang, ou Notre Tombeau…
Évidemment, même si vous êtes un meneur de jeu finalement assez moyen pour mettre l’ambiance…
Un petit silence, suivi de quelques instants de KATATONIC KORPSES, devrait produire un certain effet et attirer l’attention des joueurs.
D’un autre coté comme dit dans un article précédent , l’histoire même des fondateurs des différents groupes ou label musicaux peut donner lieu à des scenarios.
Commentaires
2 réponses à “[Musique Underground] Plongée dans la musique expérimentale qui rend fou ?”
merci, voilà qui accompagnera à merveille mes meilleurs scenario Delta Green… Mes joueurs vont adorer.
Il suffit de dire « N’écoutez pas cette musique » pour qu’évidemment on se jette dessus.
La musique indu avait un aspect politique qui consistait à renouveler la création, à donner un bon coup de pied dans la fourmilière pour secouer les esprits. Malheureusement, elle a également été récupérée par des pseudo mystiques en quête d’absolu… Ca se ressent artistiquement: C’est de la Merde.