Adrienne Bolland

Adrienne Armande Pauline Bolland, née le 25 novembre 1895 à Arcueil, est une aviatrice française célèbre pour avoir été la première femme au monde à effectuer la traversée par avion d’une partie de la Cordillère des Andes. Biographie Enfance Son père Henri Boland, publiciste belge (qui a ôté un L à son nom en 1880),…

Adrienne Bolland

Adrienne Armande Pauline Bolland, née le 25 novembre 1895 à Arcueil, est une aviatrice française célèbre pour avoir été la première femme au monde à effectuer la traversée par avion d’une partie de la Cordillère des Andes.

Biographie

Enfance

Son père Henri Boland, publiciste belge (qui a ôté un L à son nom en 1880), achète la propriété des Charmettes à Donnery puis épouse, en 1882, Marie Joséphine Pasques, deuxième fille d’une famille de huit enfants, dont les ancêtres belges étaient installés au château d’Allonne depuis 1814.

À la suite d’une sombre affaire politico-financière en 1883 il s’enfuit avec sa femme et leur première fille sur l’île de Guernesey. Le couple revient en France en 1889, deux autres enfants sont nés à Guernesey, dont Benoît qui sera plus tard sur le Pourquoi Pas ? du commandant Charcot, lors de l’expédition de 1908-1910. Adrienne Bolland est la dernière des sept enfants du couple, elle naît juste avant que son frère aîné, Édouard, ne meure chez sa nourrice.

La famille s’installe finalement à Arcueil-Cachan, et Henri Boland travaille pour le Touring Club et les éditions Hachette, comme écrivain géographe. Lorsqu’il meurt subitement le 19 octobre 1909, sa veuve se trouve dans une situation financière délicate. Refusant d’être à la charge de sa mère, Adrienne décide de devenir pilote d’avion, provoquant un scandale dans la famille.

Adrienne Bolland

Adrienne Bolland obtient son brevet de pilotage le 29 janvier 1920 après une formation débutée le 16 novembre 1919 à l’école de pilotage Caudron située au Crotoy (baie de Somme), devenant ainsi la 13ème femme titulaire d’un brevet de pilote et elle réussit également la performance d’être la première femme pilote d’essai engagée par René Caudron, le 1er février 1920 et ce, pour trois ans. Le 25 août 1920, elle est la première femme pilote à traverser la Manche depuis la France (Harriet Quimby l’avait traversée, quant à elle, depuis l’Angleterre en 1912).

Adrienne Bolland

Au grand rassemblement aérien de Buc des 8, 9 et 10 octobre 1920, elle est la seule femme à piloter (Mlle Farman étant encore trop jeune pour avoir reçu son brevet), aux côtés des as Fonck, Nungesser, Romanet, Casale, Bossoutrot… Elle entend parler des « macchabées de la cordillère des Andes » et supplie Caudron de l’envoyer là-bas, « juste pour voir ».

Le survol de la cordillère des Andes

Arrivée à Buenos Aires en janvier 1921 avec deux G.3 démontés dans des caisses, et le mécanicien René Duperrier de la firme Caudron à ses côtés, elle réalise la propagande commerciale demandée par l’avionneur sitôt les avions arrivés et remontés. Mais dès son installation à l’hôtel Le Majestic, la presse argentine met au défi l’aviatrice de passer la cordillère des Andes. Piquée au vif dans son orgueil, elle décide, à la mi-mars, de rejoindre Mendoza, malgré le refus de Caudron de lui envoyer un avion plus puissant. Elle arrive en train, dans la capitale de la province nichée aux pieds de la cordillère, le dimanche 20 mars, avec un des deux G.3 et fait deux essais devant toute la ville, avant de s’envoler à l’aube du 1er avril. Le plafond du Caudron G.3 (construit en bois et toile, moteur le Rhône de 80 ch) est à 4 000 mètres, alors que la route qu’elle a choisie (la plus directe, à la différence de ses prédécesseurs, par le Col de la Cumbre et le monument du Christ Rédempteur des Andes) la fait passer à proximité du point culminant de la chaîne, l’Aconcagua, à 6 962 mètres d’altitude. En partant, elle est convaincue de ne jamais sortir vivante de cette traversée sans carte ni instrument de navigation.

Adrienne Bolland

Après 4 h 15 d’un vol épique, où elle se perd et doit chercher son chemin entre les flancs à pic des montagnes, à une moyenne de 50 kilomètres à l’heure, après un choix vital qui la rendra célèbre lorsqu’elle révélera comment se prit sa décision, elle se pose sur la piste de Lo Espejo, l’école militaire d’aviation de Santiago du Chili – aujourd’hui El Bosque.

Adrienne Bolland

Elle reçoit au Chili un accueil d’autant plus triomphal que l’exploit paraissait invraisemblable. Grand absent, le Consul de France à Santiago ne s’est pas déplacé, croyant à un poisson d’avril.

Les acrobaties aériennes

Elle revient en France, en juillet 1921, après une longue tournée en Argentine et en Uruguay. Profitant de sa notoriété, elle participe à de nombreux rassemblements aériens durant lesquels elle exhibe ses capacités techniques. Le 27 mai 1924 à Orly, elle bat le record féminin de looping en réalisant 212 boucles en 72 minutes (son objectif était de battre les 962 loopings du record masculin établi en 1920 par son ami Alfred Fronval, mais les fils des bougies de son Caudron C.27 F-AGAP lâchent).

Avec Maurice Finat et le lieutenant Robin – fondateurs de l’Escadrille Mamet -, elle devient l’acrobate de l’air la plus active et la plus populaire de France, et la seule femme « propagandiste » de l’air pour le ministère des Transports Aériens.

Adrienne Bolland

En 1930, six années après leur rencontre, elle épouse l’aviateur Ernest Vinchon, à Paris.

En 1934, Louise Weiss lui demande de l’aider dans la cause du vote des femmes. Elle fait en sorte que Maryse Bastié et Hélène Boucher s’engagent dans ce combat.

Opposée à tous les totalitarismes, prônant l’humanisme vrai, amie des mécaniciens, de peintres comme Moïse Kisling, d’auteurs tel Pierre Dac et de la première chroniqueuse de l’air : Louise Faure-Favier, tout autant que de Liane de Pougy, ancienne courtisane et maîtresse de toutes les têtes couronnées des années 1900, elle devient l’ardent soutien du nouveau ministre de l’Air, le jeune Pierre Cot. Très proche de Jean Moulin et du responsable de l’Aviation populaire, Sadi-Lecointe, elle l’aide au recrutement des pilotes de l’escadrille España dirigée par André Malraux, à partir de 1936. Ses choix et ses positions politiques ouvertement à gauche lui font subir de nombreux sabotages ; elle connaît sept accidents graves.

En 1940, elle décide, avec son mari, de rester dans la zone occupée par les Allemands, puis de rejoindre le réseau CND-Castille du Loiret. À Donnery, le couple se charge du repérage des terrains susceptibles d’aider les Forces aériennes françaises libres.

[source]

Pour l’Appel de Cthulhu

Adrienne Bolland ferait une magnifique inspiration pour un personnage pour l’Appel de Cthulhu, aussi bien que pour Achtung!Cthulhu. Ou même tout autre jeu de rôle à l’ambiance Pulp ! Voilà un personnage attiré par le défi, qui n’a pas froid aux yeux et que l’injustice révolte.



En savoir plus sur SCRiiiPT

Subscribe to get the latest posts sent to your email.


En savoir plus sur SCRiiiPT

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture