Dans un premier article nous abordions les lectures utiles pour qui cherche de l’inspiration dans le monde de Glorantha. Nous continuons donc ici en se concentrant sur les diverses Ă©popĂ©es et sagas qui pourraient ĂȘtre intĂ©ressantes.
Ces sources proviennent essentiellement du site glorantha.com. Petit avertissement tout de mĂȘme avant de se plonger dans des recherches livresques et des achats inconsidĂ©rĂ©s : ce sont parfois des lectures ardues ! Oui : lire HomĂšre, des traductions de poĂšmes sumĂ©riens anciens, des sagas Islandais, ce n’est pas comme lire de la fantasy Ă©crite en 2010.
Pourtant ces textes sont trĂšs importants, car en fait ils sont Ă la base de toute crĂ©ation de fantasy : Tolkien, CS Lewis, RE Howard, et bien d’autres se sont inspirĂ©s de ces mythes et lĂ©gendes anciens pour leurs histoires. Et si vous faisiez un bon retour aux sources ?

Epopées et Sagas
Les Sagas Islandaises

Les « sagas des Islandais » ou « sagas de famille » (Ăslendingasögur) se rapportent aux hauts faits d’un ancĂȘtre ayant vĂ©cu aux xe et xie siĂšcles. Leurs auteurs ne sont pas connus. Les hĂ©ros de ces sagas sont gĂ©nĂ©ralement fameux en raison des expĂ©ditions vikings qu’ils ont menĂ©es ou de leurs qualitĂ©s personnelles (sens de l’amitiĂ©, talent poĂ©tique, mĆurs chevaleresques, etc.).
RĂ©gis Boyer en donne six comme particuliĂšrement exemplaires : la saga de Hrafnkell, la Saga d’Egill, fils de GrĂmr le Chauve, la Saga de Snorri le godi, la Saga des gens du Val-au-Saumon, la Saga de Grettir le Fort et la Saga de NjĂĄll le BrĂ»lĂ©.
La saga de Grettir le fort

Cette saga dĂ©crit la vie de l’un des grands anti-hĂ©ros de la littĂ©rature mĂ©diĂ©vale, Grettir le Fort. Grettir est un puissant guerrier qui bat le draugr (une sorte de morts-vivants viking), mais il est maudit au moment de sa victoire.

Grettir de mauvaise humeur et rebelle, est finalement exilĂ©. Pendant prĂšs de 20 ans, il survit en tant que hors-la-loi jusqu’Ă son dernier combat au sommet d’une Ăźle isolĂ©e, semblable Ă une forteresse, au nord de la pointe de l’Islande.
La saga d’Egill, fils de GrĂmr le Chauve

La saga d’Egill, fils de GrĂmr le Chauve, ou Egils saga, est l’une des grandes sagas islandaises de famille. ComposĂ©e en Islande dans la premiĂšre moitiĂ© du xiiie siĂšcle, vraisemblablement par Snorri Sturluson, descendant probable du personnage principal, elle raconte les origines de la famille islandaise des Myrar et surtout la vie de son membre le plus cĂ©lĂšbre, le scalde et viking Egill qui vĂ©cut au xe siĂšcle.
NjĂĄls Saga

La Saga de NjĂĄll le BrĂ»lĂ© (Brennu-NjĂĄlls saga en islandais) est l’une des sagas islandaises les plus connues.
Ce texte du xiiie siĂšcle dĂ©crit le dĂ©roulement d’une sĂ©rie de querelles sanglantes. On pense que son auteur est un habitant du Sud-Est de l’Ăźle. Il a la rĂ©putation d’ĂȘtre le plus grand auteur de sagas. Le champ trĂšs large de ses sujets et l’immensitĂ© de ses rĂ©fĂ©rences montrent qu’il devait s’agir de quelqu’un de trĂšs cultivĂ©.
La saga dĂ©taille ce qui s’est passĂ© entre 930 et 1020, pĂ©riode qui couvre la christianisation de l’Ăźle, en l’an 1000, ainsi que la Bataille de Clontarf, prĂšs de Dublin, en 1014.
Bien que le texte corresponde dans les grandes lignes avec l’histoire connue par d’autres sources et que les localitĂ©s dont il parle aient pu ĂȘtre retrouvĂ©es, les chercheurs essayent encore de dĂ©terminer quelle part du texte relĂšve de l’histoire et quelle part est fictive. La saga montre notamment la nature destructrice des innombrables querelles, et la maniĂšre dont les Islandais rĂ©solvaient ces querelles.
Les autres sagas et épopées
Heimskringla

La Saga des rois de NorvĂšge ou Heimskringla (littĂ©ralement l’orbe du monde en vieux norrois, d’aprĂšs le premier mot de l’ouvrage) est un recueil de sagas Ă©crites et compilĂ©es en Islande aux alentours de 1225 par le poĂšte et historien Snorri Sturluson.
Le recueil dĂ©bute par les origines mythologique de la dynastie des rois de SuĂšde dans l’Ynglinga Saga, se poursuit avec la narration historique de la vie des monarques norvĂ©giens (pour la plupart du xe siĂšcle au xiie siĂšcle), et se termine en 1177 sous le rĂšgne de Magnus Erlingsson.
La Heimskringla suit Ăðinn et ses compagnons depuis Ăsgard, leur citĂ© d’origine, jusqu’Ă leur Ă©tablissement en Scandinavie. Elle retrace le tournoi des rois, la crĂ©ation des royaumes de NorvĂšge, de SuĂšde et du Danemark, les expĂ©ditions viking, la dĂ©couverte et la colonisation de l’Islande et du Groenland, la dĂ©couverte de l’AmĂ©rique et les conquĂȘtes de l’Angleterre et de la Normandie.
La saga d’Olaf Haraldson constitue la piĂšce maĂźtresse de l’Ćuvre. Un tiers des Ă©crits concernent son rĂšgne de 15 annĂ©es. Celle-ci fut rĂ©digĂ©e en premier dĂšs le retour de Snorri en Islande en 1220. Bien qu’il l’eĂ»t conçue comme un texte indĂ©pendant au dĂ©part, Snorri se dĂ©cida Ă l’incorporer dans la Heimskringla.
La saga de Harald HardrĂ„de narre ses expĂ©ditions vers l’est, ses exploits Ă Constantinople, en Syrie, en Sicile, ses batailles en Angleterre contre Harold Godwinson et sa mort Ă Stamford Bridge en 1066 quelques jours seulement avant la bataille de Hastings.
La fin du rÚgne du roi Magnus V est traitée dans une autre Saga la « Sverris saga » ou Saga du roi Sverre de NorvÚge qui commence à relater les événements à partir de cette époque.
La TĂĄin

La TĂĄin BĂł CĂșailnge, que lâon traduit usuellement par la « Rafle (ou Razzia) des Vaches de Cooley » est le rĂ©cit principal et le plus long du cycle d’Ulster qui, avec le cycle mythologique, le cycle fenian, et le cycle historique, constituent le corpus littĂ©raire de la mythologie celtique irlandaise. La version manuscrite la plus ancienne date du tout dĂ©but du xie siĂšcle, mais sa composition remonte Ă la pĂ©riode protohistorique.
Une coalition des royaumes dâIrlande, emmenĂ©e par les souverains du Connaught envahit le royaume dâUlster pour la possession du taureau fabuleux, le Brun de CĂșailnge. Ils doivent affronter le plus terrible des guerriers, CĂșchulainn.
Le Kalevala

Le Kalevala (ce qui signifie Pays de Kaleva) est un kalĂ©idoscope de rĂ©cits allant des mythes, des lĂ©gendes, Ă d’autres plus hĂ©roĂŻques, Ă©piques ou lyriques, et qui sont pour une part indĂ©pendants les uns des autres.
Le personnage principal est le barde VĂ€inĂ€möinen, magicien qui joue du kantele, l’instrument Ă cordes finlandais. Il est le fils d’Ilmatar, la dĂ©esse de l’Air et la mĂšre de l’Eau. Le Kalevala commence avec un rĂ©cit de crĂ©ation, oĂč le ciel, la Terre, le Soleil et la Lune naissent d’Ćufs de canard qui sont dĂ©posĂ©s sur le genou d’Ilmatar. VĂ€inĂ€möinen apparaĂźt dĂšs le premier chant.
D’autres personnages importants dans l’Ă©popĂ©e sont le forgeron Ilmarinen et le guerrier LemminkĂ€inen. Ilmarinen a fabriquĂ© le sampo, un objet merveilleux, un moulin, pour Louhi, la maĂźtresse du pays ennemi de Pohjola (le pays du nord), qui en Ă©change a promis sa fille. Peu aprĂšs, le sampo est enlevĂ© de Pohjola par les hĂ©ros de Kalevala et se casse durant cet Ă©pisode. Le sampo apporte prospĂ©ritĂ© et bien-ĂȘtre, mĂȘme aprĂšs avoir Ă©tĂ© brisĂ©. La bataille pour cet objet est un fil rouge de l’Ă©popĂ©e.
L’Iliade et l’OdyssĂ©e

L’Iliade

LâIliade est une Ă©popĂ©e de la GrĂšce antique attribuĂ©e Ă HomĂšre. Ce nom provient de la pĂ©riphrase « le poĂšme d’Ilion », Ilion Ă©tant l’autre nom de la ville de Troie.
LâIliade est divisĂ©e en vingt-quatre chants. Le texte a probablement Ă©tĂ© composĂ© entre -850 et -750, soit quatre siĂšcles aprĂšs la pĂ©riode Ă laquelle les historiens font correspondre la guerre mythique quâil relate. Dans l’AntiquitĂ©, lâIliade faisait partie d’un cycle Ă©pique, le cycle troyen, mais seules lâIliade et lâOdyssĂ©e en ont Ă©tĂ© conservĂ©es.
L’Ă©popĂ©e se dĂ©roule pendant la guerre de Troie dans laquelle s’affrontent les AchĂ©ens venus de toute la GrĂšce et les Troyens et leurs alliĂ©s, chaque camp Ă©tant soutenu par diverses divinitĂ©s comme AthĂ©na, PosĂ©idon ou Apollon.
LâIliade dĂ©taille les Ă©vĂ©nements survenus pendant quelques semaines de la dixiĂšme et derniĂšre annĂ©e de la guerre. AprĂšs un siĂšge de dix ans, le sort des armes hĂ©site encore. Achille est le meilleur guerrier de l’armĂ©e achĂ©enne. Mais une querelle avec le roi Agamemnon, chef des AchĂ©ens, met Achille en colĂšre et il dĂ©cide de se retirer du combat, ce qui menace de retourner le sort de la guerre en faveur des Troyens, galvanisĂ©s par Hector, le meilleur guerrier de Troie.

Le rĂ©cit culmine avec le retour d’Achille au combat et son duel contre Hector, puis les outrages infligĂ©s par Achille au corps de son ennemi vaincu. LâIliade se termine avec les funĂ©railles d’Hector. Le dĂ©nouement laisse entendre une victoire prochaine des AchĂ©ens.
L’OdyssĂ©e
LâOdyssĂ©e composĂ©e aprĂšs lâIliade, vers la fin du viiie siĂšcle av. J.-C. Elle est considĂ©rĂ©e comme lâun des plus grands chefs-dâĆuvre de la littĂ©rature et, avec lâIliade, comme l’un des deux « poĂšmes fondateurs » de la civilisation europĂ©enne.
LâOdyssĂ©e relate le retour chez lui du hĂ©ros Ulysse (Odysseus en grec), qui, aprĂšs la guerre de Troie dans laquelle il a jouĂ© un rĂŽle dĂ©terminant, met dix ans Ă revenir dans son Ăźle d’Ithaque, pour y retrouver son Ă©pouse PĂ©nĂ©lope, qu’il dĂ©livre des prĂ©tendants, et son fils TĂ©lĂ©maque.

Au cours de son voyage sur mer, rendu périlleux par le courroux du dieu Poséidon, Ulysse rencontre de nombreux personnages mythologiques, comme la nymphe Calypso, la princesse Nausicaa, les Cyclopes, la magicienne Circé et les sirÚnes.
L’Ă©popĂ©e contient aussi un certain nombre d’Ă©pisodes qui complĂštent le rĂ©cit de la guerre de Troie, par exemple la construction du cheval de Troie et la chute de la ville, qui ne sont pas Ă©voquĂ©es dans lâIliade.
Le Shahnameh : Le Livre des Rois

Le Livre des Rois est un poĂšme Ă©pique retraçant l’histoire de l’Iran (Grand Iran) depuis la crĂ©ation du monde jusqu’Ă l’arrivĂ©e de l’Islam, Ă©crit aux alentours de l’an 1000 par Ferdowsi.
Grande Ă©popĂ©e nationale de Perse, elle commence au temps mythiques de la crĂ©ation, depuis lâĂšre hĂ©roĂŻque (avec une lignĂ©e de champions – SÄm, ZÄl, Rostam et FaramÄrz ) jusqu’Ă la conquĂȘte par Eskander (Alexandre le Grand). Sa figure centrale est le hĂ©ros Rostam, un champion Ă moitiĂ© dĂ©mon lui-mĂȘme.
Beowulf
Le Beowulf est un poÚme épique majeur de la littérature anglo-saxonne, probablement composé entre la premiÚre moitié du viie siÚcle et la fin du premier millénaire. Le poÚme est inspiré de la tradition orale anglo-saxonne et retranscrit une épopée germanique en vers, contant les exploits du héros Beowulf qui donna son nom au poÚme, sur lesquels viennent se greffer des ajouts chrétiens
Premier combat : Grendel
Grendel est un descendant de CaĂŻn, le premier meurtrier selon la Bible. Depuis sa taniĂšre, situĂ©e dans un marĂ©cage, il entend les chansons et les rires de la cour du roi danois Hrothgar, ce qui le rend furieux. Il attaque Heorot, le palais de Hrothgar, et tue plusieurs de ses guerriers. Aucun d’eux ne peut se mesurer Ă sa force surhumaine, d’autant que les Ă©pĂ©es ne peuvent le blesser, et Heorot finit par ĂȘtre abandonnĂ©.

Ayant entendu parler de la situation, Beowulf se propose de venir en aide Ă Hrothgar et passe la nuit dans Heorot avec ses compagnons. Lorsque Grendel arrive, une violente lutte Ă mains nues s’engage entre Beowulf et lui. Beowulf en sort finalement vainqueur et arrache un bras du monstre, qui s’enfuit en hurlant vers sa taniĂšre. Une grande fĂȘte s’ensuit, et le bras de Grendel est clouĂ© aux chevrons de Heorot. Le lendemain, Ăschere, un conseiller de Hrothgar, est tuĂ© : c’est la mĂšre de Grendel, venue venger son fils. Elle sera le second adversaire de Beowulf.
DeuxiĂšme combat : la mĂšre-ogresse
La nuit suivante, aprĂšs avoir cĂ©lĂ©brĂ© la mort de Grendel, Hroðgar et ses hommes passent la nuit Ă Heorot. Mais la mĂšre de Grendel apparaĂźt, attaque le palais et tue le guerrier le plus fidĂšle de Hroðgar, Ăschere, pour venger la mort de son fils.
Hroðgar, Beowulf et leurs hommes traquent la mĂšre de Grendel jusqu’Ă son repaire, sous un lac sinistre. Beowulf se prĂ©pare Ă la bataille ; il se voit offrir une Ă©pĂ©e, Hrunting, par un guerrier du nom d’Unferð qui avait doutĂ© de sa capacitĂ© Ă tuer Grendel. AprĂšs avoir convenu avec Hroðgar d’un certain nombre de conditions au cas oĂč il mourrait (y compris que le roi s’occuperait de la famille de Beowulf et qu’Unferð hĂ©riterait de ses biens), Beowulf plonge dans le lac oĂč il est rapidement repĂ©rĂ© et attaquĂ© par la mĂšre de Grendel. Incapable de lui faire du mal Ă cause de son armure, elle le traĂźne au fond du lac. LĂ , dans une caverne contenant le corps de son fils et les restes de beaucoup d’hommes que tous deux ont tuĂ©s, la mĂšre de Grendel lutte contre Beowulf.

Elle semble d’abord l’emporter ; constatant que l’Ă©pĂ©e (Hrunting) que lui a donnĂ©e Unferð ne peut blesser son ennemie, Beowulf s’en dĂ©barrasse dans un geste de colĂšre. Toujours protĂ©gĂ© par son armure des attaques de son adversaire, Beowulf se saisit d’une puissante Ă©pĂ©e, arme ancienne forgĂ©e par les GĂ©ants, qu’il repĂšre dans l’arsenal de la mĂšre de Grendel (le poĂšme nous dit qu’aucun autre homme n’aurait pu la soulever dans une bataille) ; il dĂ©capite alors son adversaire avant d’explorer son repaire ; ayant dĂ©couvert le corps de Grendel, le hĂ©ros lui tranche la tĂȘte et revient avec ce trophĂ©e Ă Heorot, oĂč Hroðgar, reconnaissant, le comble de ses faveurs.
TroisiĂšme combat : le dragon des Goths
Beowulf revient chez lui et devient finalement roi de son propre peuple. Il rĂšgne en paix pendant cinquante ans. Puis un jour, alors que Beowulf est trĂšs vieux, un esclave vole une coupe d’or dans le repaire d’un dragon Ă Earnaness pour racheter sa libertĂ©.
Quand le dragon s’en aperçoit, il quitte sa grotte plein de fureur, mettant le feu Ă tout ce qu’il aperçoit. Le roi Beowulf et ses guerriers accourent pour lutter contre le dragon, mais un seul d’entre eux, un jeune homme courageux du nom de Wiglaf, reste pour aider Beowulf, car les autres sont trop effrayĂ©s et s’enfuient. Avec l’aide de Wiglaf, Beowulf tue le dragon, mais meurt des blessures empoisonnĂ©es qu’il a reçues. Le trĂ©sor du dragon est enlevĂ© de la grotte et, ironiquement, est enterrĂ© dans le tumulus de Beowulf â aussi inutile dans la terre qu’il l’avait Ă©tĂ© au-dessus d’elle.
L’Ă©popĂ©e de Gilgamesh

RĂ©sumĂ© succinct de la version « standard » de lâĂpopĂ©e
Le rĂ©cit commence par prĂ©senter Gilgamesh, roi de la citĂ© d’Uruk, personnage sans Ă©gal par sa force et sa prestance, mais qui se comporte de façon tyrannique envers ses sujets, qui s’en plaignent aux grands dieux.

Ceux-ci suscitent alors contre Gilgamesh un rival ou potentiel alliĂ© qui serait Ă mĂȘme de juguler ses excĂšs, Enkidu, qui est créé dans les espaces dĂ©sertiques oĂč il vit au milieu des bĂȘtes sauvages. Gilgamesh, informĂ© de la venue de ce personnage qui semble ĂȘtre son Ă©gal par sa force, dĂ©pĂȘche une courtisane qui l’initie Ă la civilisation en lui faisant dĂ©couvrir la sexualitĂ© puis les maniĂšres de manger, de boire et de se comporter comme un humain, le dĂ©tachant ainsi du monde animal.

Enkidu se rend ensuite Ă Uruk, oĂč, tĂ©moin des excĂšs de Gilgamesh, il le dĂ©fie. Le combat se solde par le respect mutuel des deux gaillards, qui se lient d’amitiĂ©. Gilgamesh entraĂźne alors Enkidu dans une aventure vers la ForĂȘt des CĂšdres, oĂč ils vont dĂ©fier le gardien des lieux, le gĂ©ant Humbaba, qu’ils parviennent Ă terrasser.

De retour Ă Uruk, Gilgamesh reçoit les avances de la dĂ©esse Ishtar, mais il les rejette violemment. HumiliĂ©e, celle-ci s’en plaint Ă son pĂšre, le dieu Anu, qui lui confie le Taureau cĂ©leste, qu’elle lĂąche dans la ville oĂč il cause de grands dĂ©gĂąts, mais Gilgamesh et Enkidu parviennent Ă le tuer, et commettent un nouvel affront envers la dĂ©esse.

Les grands dieux décident alors de les punir, et condamnent Enkidu à une mort douloureuse. Cela meurtrit profondément Gilgamesh, la perte de son précieux ami lui faisant prendre conscience de sa fragilité devant la mort. Il entame alors une longue errance dans les espaces désertiques, qui le conduit au bout du monde afin de rencontrer Uta-napishti, survivant du Déluge, qui est immortel.
Une fois parvenu au but, celui-ci raconte Ă Gilgamesh l’histoire du cataclysme, et lui fait comprendre qu’il ne pourra jamais atteindre l’immortalitĂ©. Le hĂ©ros s’en retourne alors Ă Uruk, avec une plante de jouvence qu’il a trouvĂ©e sur les indications d’Uta-napishti, mais il se la fait voler par un serpent lors d’une halte.
Il revient donc bredouille dans son royaume, mais, comme l’indique le prologue de lâĆuvre, fort de ses expĂ©riences il est devenu un homme sage dont le rĂšgne est commĂ©morĂ© par les gĂ©nĂ©rations futures.