Claudette Colbert, nĂ©e Émilie Claudette Chauchoin le 13 septembre 1903 et dĂ©cĂ©dĂ©e le 30 juillet 1996, Ă©tait une actrice amĂ©ricaine. Colbert a commencĂ© sa carriĂšre dans des productions de Broadway Ă  la fin des annĂ©es 1920 et a ensuite fait des films avec l’avĂšnement du cinĂ©ma parlant. Initialement associĂ©e Ă  Paramount Pictures, elle a progressivement travaillĂ© en tant qu’actrice indĂ©pendante du systĂšme des studios.

Elle a remportĂ© l’Oscar de la meilleure actrice pour New York-Miami (1934) et a reçu deux autres nominations aux Oscars au cours de sa carriĂšre. Parmi les autres films notables de Colbert, on peut citer ClĂ©opĂątre (1934) et L’Extravagant M. Deeds (1942).

Avec son visage rond, ses grands yeux, son allure aristocratique et son talent pour la comĂ©die lĂ©gĂšre et le drame Ă©motionnel, la polyvalence de Colbert lui a permis de devenir l’une des actrices les mieux payĂ©es des annĂ©es 1930 et 1940, et les mieux payĂ©es en 1938 et 1942. Au total, Colbert a jouĂ© dans plus de 60 films. Parmi ses partenaires frĂ©quents, on trouve Fred MacMurray, avec qui elle a tournĂ© sept films de 1935 Ă  1949, et Fredric March, avec qui elle a tournĂ© quatre films de 1930 Ă  1933.

Au dĂ©but des annĂ©es 1950, Colbert s’est tournĂ©e vers la tĂ©lĂ©vision et le théùtre, et elle a Ă©tĂ© nommĂ©e aux Tony Awards pour The Marriage-Go-Round en 1959. Sa carriĂšre a dĂ©clinĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1960, mais Ă  la fin des annĂ©es 1970, elle a connu un regain d’intĂ©rĂȘt dans le théùtre. Colbert a reçu le prix Sarah Siddons pour son travail au théùtre Ă  Chicago en 1980. Son travail Ă  la tĂ©lĂ©vision dans The Two Mrs. Grenvilles (1987) lui a valu un Golden Globe Award et une nomination aux Emmy Awards.

En 1999, l’American Film Institute a classĂ© Colbert comme la 12Ăšme plus grande star fĂ©minine du cinĂ©ma hollywoodien classique.

Jeunesse

Émilie Claudette Chauchoin est nĂ©e en 1903 Ă  Saint-MandĂ©, en France, de Jeanne Marie (nĂ©e Loew) et Georges Claude Chauchoin.

Bien qu’elle ait Ă©tĂ© baptisĂ©e « Émilie », on l’appelait « Lily » d’aprĂšs l’actrice Lillie Langtry, originaire de Jersey, et parce qu’une tante cĂ©libataire du mĂȘme nom – l’enfant adoptĂ© de sa grand-mĂšre maternelle, Émilie Loew – vivait avec la famille. Jeanne, Emilie Loew et la grand-mĂšre de Colbert, Marie Augustine Loew, sont nĂ©es dans les Ăźles anglo-normandes. Ainsi, elles parlaient dĂ©jĂ  couramment l’anglais avant de s’installer aux États-Unis. Le frĂšre de Colbert, Charles Auguste Chauchoin (1898-1971), est Ă©galement nĂ© dans les Ăźles anglo-normandes. Jeanne a exercĂ© diffĂ©rentes professions. Georges Chauchoin avait perdu la vue de son Ɠil droit et avait une pĂątisserie, mais il Ă©tait aussi un banquier d’investissement ayant subi des revers commerciaux. Marie Loew avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© aux États-Unis et le beau-frĂšre de Georges (nommĂ© Vedel) vivait dĂ©jĂ  Ă  New York. Marie Ă©tait disposĂ©e Ă  aider financiĂšrement Georges, mais l’encourageait Ă©galement Ă  tenter sa chance aux États-Unis.

Claudette Colbert

Pour trouver de meilleures opportunitĂ©s d’emploi, Colbert et sa famille, y compris Marie et Emilie Loew, ont Ă©migrĂ© Ă  Manhattan en 1906.

Ils vivaient dans un appartement sans ascenseur au cinquiĂšme Ă©tage, au 53e rue. Colbert a dĂ©clarĂ© qu’elle montait toujours ces escaliers jusqu’Ă  l’Ăąge de 18 ans. Ses parents lui ont officiellement changĂ© son nom lĂ©gal en Lily Claudette Chauchoin. Georges Chauchoin travaillait comme employĂ© Ă  la First National City Bank, et la famille a Ă©tĂ© naturalisĂ©e en 1912. Avant que Colbert n’entre Ă  l’Ă©cole publique, elle a rapidement appris l’anglais de sa grand-mĂšre Marie et a grandi bilingue, parlant Ă  la fois l’anglais et le français. Elle espĂ©rait devenir peintre depuis qu’elle avait pris son premier crayon. Sa mĂšre Ă©tait fan d’opĂ©ra et sa tante Ă©tait couturiĂšre.

Claudette Colbert

Colbert a Ă©tudiĂ© Ă  la Washington Irving High School, connue pour son solide programme artistique. Son professeur de diction, Alice Rostetter, l’a encouragĂ©e Ă  auditionner pour une piĂšce que Rostetter avait Ă©crite. En 1921, Colbert a fait ses dĂ©buts sur scĂšne au Provincetown Playhouse dans des reprises de The Widow’s Veil de Rostetter et Aria da Capo d’Edna St. Vincent Millay, Ă  l’Ăąge de 17 ans. Cependant, ses intĂ©rĂȘts penchaient toujours vers la peinture, la mode et les arts.

Claudette Colbert

Dans l’intention de devenir styliste, elle a frĂ©quentĂ© l’Art Students League de New York, oĂč elle a payĂ© ses Ă©tudes d’art en travaillant dans une boutique de vĂȘtements. AprĂšs avoir assistĂ© Ă  une fĂȘte avec l’Ă©crivain Anne Morrison, Colbert s’est vue proposer un petit rĂŽle dans la piĂšce de Morrison et a fait ses dĂ©buts sur scĂšne Ă  Broadway dans un petit rĂŽle dans The Wild Westcotts (1923). Elle utilisait le nom Claudette, au lieu de Lily, depuis le lycĂ©e ; pour son nom de scĂšne, elle a ajoutĂ© le nom de jeune fille de sa grand-mĂšre maternelle, Colbert. Son pĂšre est dĂ©cĂ©dĂ© en 1925, et sa grand-mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e Ă  New York au milieu de l’annĂ©e 1930 Ă  l’Ăąge de 88 ans.

Claudette Colbert

La carriĂšre de Claudette Colbert

Ses premiers rÎles au théùtre, 1924-1927

AprĂšs une sĂ©rie de rĂŽles de soutien au théùtre en tournĂ©e qui lui ont permis d’acquĂ©rir de l’expĂ©rience dans diffĂ©rents genres Ă  Chicago, Washington D.C., Boston et dans le Connecticut, en 1924, le producteur Al Woods, impressionnĂ© par la capacitĂ© de Colbert Ă  parler avec des accents amĂ©ricain et britannique, l’a choisie pour la piĂšce The Fake de Frederick Lonsdale, mais elle a Ă©tĂ© remplacĂ©e par Frieda Inescort avant sa premiĂšre.

Claudette Colbert

AprĂšs avoir signĂ© un contrat de cinq ans avec Woods, Colbert a jouĂ© des rĂŽles d’ingĂ©nue Ă  Broadway de 1925 Ă  1929. Pendant cette pĂ©riode, elle n’aimait pas ĂȘtre cantonnĂ©e dans des rĂŽles de bonne française.

Colbert a déclaré plus tard :

Au tout dĂ©but, ils voulaient me donner des rĂŽles français… C’est pourquoi je prononçais mon nom ‘Col-bert’ tel qu’il est Ă©crit, au lieu de ‘Col-baire’. Je ne voulais pas ĂȘtre cataloguĂ©e comme ‘cette fille française’.

Claudette Colbert

En 1925, elle connaßt le succÚs dans la comédie A Kiss in a Taxi, qui a été jouée 103 fois sur une période de deux mois. Les chroniqueurs ont chanté les louanges de sa beauté inhabituelle et de son pouvoir de captiver le public. Elle a de nouveau reçu des critiques élogieuses pour son rÎle de charmeuse de serpents dans la production de Broadway de The Barker (1927), et elle a repris ce rÎle dans le West End de Londres.

Leland Hayward (1902-1971) est un agent de Hollywood et de Broadway et un producteur de théùtre. Il a produit les productions scĂ©niques originales de Broadway de Rodgers et Hammerstein ‘s South Pacific et The Sound of Music.

Elle a Ă©tĂ© remarquĂ©e par le producteur de théùtre Leland Hayward, qui l’a suggĂ©rĂ©e pour le rĂŽle principal du film muet For the Love of Mike (1927). Le film, considĂ©rĂ© comme perdu aujourd’hui, n’a pas connu un grand succĂšs au box-office.

En 1928, Colbert signe un contrat avec Paramount Pictures. Il y avait une demande d’acteurs de théùtre capables de maĂźtriser le dialogue dans les nouveaux « talkies« , et l’Ă©lĂ©gance et la voix musicale de Colbert Ă©taient parmi ses meilleurs atouts. Sa beautĂ© attire l’attention dans The Hole in the Wall (1929), mais au dĂ©but, elle n’apprĂ©cie pas jouer au cinĂ©ma.

Ses premiers films sont produits à New York. Pendant le tournage de The Lady Lies (également en 1929), elle joue également chaque soir dans la piÚce See Naples and Die. The Lady Lies a été un succÚs au box-office.

À cette Ă©poque, de nombreux critiques de cinĂ©ma la voient comme ayant le potentiel pour devenir la prochaine grande star de l’Ă©cran.

En 1930, elle joue aux cĂŽtĂ©s de Maurice Chevalier dans The Big Pond, qui est filmĂ© Ă  la fois en anglais et en français pour ĂȘtre diffusĂ© sur leurs marchĂ©s respectifs, comme c’Ă©tait courant au dĂ©but de l’Ăšre du cinĂ©ma parlant.

Elle joue aux cĂŽtĂ©s de Fredric March dans Manslaughter (1930), recevant des critiques Ă©logieuses pour sa performance en tant que femme accusĂ©e d’homicide par imprudence.

Elle est à nouveau associée à March dans Honor Among Lovers (1931).

Elle joue Ă©galement dans Mysterious Mr. Parkes (1931), une version en français de Slightly Scarlet destinĂ©e au marchĂ© europĂ©en, bien que le français de Colbert soit teintĂ© d’un accent anglais aprĂšs avoir vĂ©cu en AmĂ©rique, et le film est Ă©galement projetĂ© aux États-Unis.

Elle chante et joue du piano et du violon dans la comĂ©die musicale de Ernst Lubitsch The Smiling Lieutenant (1931), qui est nominĂ©e pour l’Oscar du meilleur film.

Son personnage de « femme retenue » (encore Chevalier) pourrait surpasser sa co-star Miriam Hopkins, selon un analyste. Colbert termine l’annĂ©e avec une apparition dans His Woman (1931) avec Gary Cooper, qui est un succĂšs modeste.

La carriĂšre de Colbert prend un nouvel essor lorsque Cecil B. DeMille la choisit pour le rĂŽle de femme fatale PoppĂ©e dans l’Ă©popĂ©e historique The Sign of the Cross (1932), aux cĂŽtĂ©s de Fredric March et Charles Laughton. Dans l’une des scĂšnes les plus mĂ©morables de sa carriĂšre cinĂ©matographique, elle se baigne nue dans une piscine de marbre remplie de lait d’Ăąnesse. Le film est l’un de ses plus grands succĂšs au box-office.

En 1933, Colbert renĂ©gocie son contrat avec Paramount pour lui permettre de jouer dans des films pour d’autres studios. Sa voix musicale, une voix de contralto dont les notes de bas de page indiquent qu’elle a Ă©tĂ© entraĂźnĂ©e par Bing Crosby, est Ă©galement mise en valeur dans Torch Singer (1933), aux cĂŽtĂ©s de Ricardo Cortez et David Manners.

En partie grĂące Ă  cela, elle est classĂ©e 13Ăšme star du box-office de l’annĂ©e. En 1933, elle a dĂ©jĂ  jouĂ© dans 21 films, soit une moyenne de quatre par an. Beaucoup de ses premiers films ont Ă©tĂ© des succĂšs commerciaux et ses performances ont Ă©tĂ© admirĂ©es. Ses rĂŽles principaux Ă©taient terre-Ă -terre et diversifiĂ©s, mettant en valeur sa polyvalence.

Colbert Ă©tait initialement rĂ©ticente Ă  apparaĂźtre dans la comĂ©die loufoque New York-Miami (1934). Le studio a acceptĂ© de lui payer 50000 $ pour le rĂŽle et a garanti que le tournage serait terminĂ© dans les quatre semaines pour qu’elle puisse partir en vacances comme prĂ©vu. Elle remporte l’Oscar de la meilleure actrice pour ce film.

Dans Cléopùtre (1934), Colbert joue le rÎle-titre aux cÎtés de Warren William et Henry Wilcoxon.

C’est le film ayant rapportĂ© le plus d’argent de cette annĂ©e-lĂ  aux États-Unis. Par la suite, Colbert ne souhaite pas ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e de maniĂšre ouvertement sexuallisĂ©e et refuse ce type de rĂŽles.

Imitation of Life (1934), lorsqu’elle est prĂȘtĂ©e Ă  Universal, est un autre succĂšs au box-office. Ces trois films sont nominĂ©s pour l’Oscar du meilleur film l’annĂ©e suivante. Colbert est Ă  ce jour la seule actrice Ă  avoir jouĂ© dans trois films nominĂ©s pour le meilleur film de l’annĂ©e.

[source : Claudette Colbert]

Et si c’Ă©tait un personnage pour Cthulhu Hack ?

Claudette Colbert


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Commentaires

4 rĂ©ponses Ă  “Claudette Colbert”

  1. Avatar de princecranoir

    Claudette plutĂŽt que Colette me semble-t-il, Ă©tait une actrice absolument admirable, un parfait personnage pour Cthulhu c’est vrai. Je me souviens de ses rĂŽles pour De Mille, mais le bain de lait d’ñnesse, je crois, c’était dans « Cleopatre », pas dans « le signe de la croix »?

    1. Avatar de Iso

      Celle lĂ  c’Ă©tait gros comme une maison que j’allais la faire… Et bien si c’Ă©tait bien dans  »le signe de la croix », ce qui lui a valu dĂšs lors une rĂ©putation sulfureuse dont elle a eu un peu de mal Ă  s’en sortir.
      La confusion est trùs facile, comme moi avec Colette et Claudette 😉
      En fait, en faisant des recherches d’images pour cet article, il n’a pas Ă©tĂ© Ă©vident de retrouver les bonnes images de Claudette dans chacun des films tellement les costumes qu’elle porte et la coiffure sont semblables. Ce n’est qu’en vĂ©rifiant sur imbd movies que j’ai pu bien faire la distinction.
      Par ailleurs je prĂ©cise ici que je me suis arrĂȘtĂ© dans sa biographie aux annĂ©es 30, alors qu’elle a tournĂ© jusque dans les annĂ©es 80 (surtout pour la TV), et sa filmo est encore trĂšs riche dans les annĂ©es 40 et 50.
      Merci encore pour le rappel sur le nom et le titre de l’article…

      1. Avatar de Iso

        Et disant cela (sur la confusion entre les deux films) j’ai encore corrigĂ© une erreur d’attribution d’images entre les deux films.

        Dans « Le Signe de la Croix », Claudette Colbert joue le rĂŽle de l’impĂ©ratrice PoppĂ©e (l’Ă©pouse de NĂ©ron). Ses contemporains se souvenaient d’elle comme une femme cruelle et immorale. Selon Dion Cassius, PoppĂ©e tenait Ă  la perfection de son corps au point de souhaiter mourir avant l’irrĂ©mĂ©diable. Elle faisait traire chaque jour cinq cents Ăąnesses qui venaient de mettre bas pour se baigner dans leur lait.

        Ci-dessous Claudette Colbert en Poppée (costumes et direction artistique de Mitchell Leisen) :
        Poppée - Claudette Colbert - Costume

        Dans « ClĂ©opĂątre », Claudette Colbert porte une quantitĂ© assez impressionnante de costumes diffĂ©rents, mais il est certain que Ă  un moment, la coiffure et le costume sont trĂšs semblables Ă  ce qu’elle portait dans un rĂŽle prĂ©cĂ©dent.

        Claudette Colbert dans Cléopùtre
        Par contre ici dans ce film, la direction artistique n’est pas crĂ©ditĂ©e officiellement. On retrouve Roland Anderson et Hans Dreier, et Vicky Williams pour le costume Design

      2. Avatar de princecranoir

        Au temps pour moi alors, ça fait un moment que je les ai vus. Il faut dire que la miss de Saint Mandé est particuliÚrement sexy dans les deux films.