Un salon littéraire ou salon de conversation est une réunion à date convenue d’hommes, de femmes lettrés, de Faës, bourgeois ou nobles à l’origine attirés vers les Belles-lettres et la poésie, la littérature et le théâtre, et souvent aussi les arts et les sciences ou la Sorcellerie.
A propos des Salons
Rassemblements centrés autour de la maison d’une grande hôtesse ou d’une figure littéraire ou artistique importante, les salons sont le lieu où les intellectuels se retrouvent pour commenter les sujets du moment. Les artistes y exposent leurs tableaux, les écrivains et poètes y lisent leurs œuvres, et les musiciens y jouent leurs nouvelles compositions.
Les salons (et il y en a beaucoup) sont les endroits qu’il faut fréquenter si vous voulez faire partie de l’élite intellectuelle de la Nouvelle-Europe.
Ils peuvent faire ou défaire les carrières qui requièrent de savoir serrer des mains ou de plaire à un certain public. C’est le meilleur moyen de rencontrer les gens importants que vous avez besoin de connaître. J’ai d’ailleurs rencontré la plupart des personnalités célèbres que je connais dans des salons en compagnie de Marianne qui, en tant que comtesse, y fréquente nombre d’habitués.
Tom Olam
Fréquenter un salon
Les participants de ces salons sont des familiers habitués ou bien choisis irrégulièrement ou parfois invités exceptionnellement, par les organisatrices qui s’efforcent de « tenir salon ».
À l’instar de l’hôtesse, les participants doivent s’engager à montrer de « belles manières » et éviter toute rancœur et toutes disputes aigres, rancunières et violentes. Ce qui n’empêche pas des constats de différence et de désaccords évidents entre les invités. Dans ces salons Il s’y développe un art de la conversation polie et de la discussion argumentée.
Joutes Oratoires
Il serait possible d’utiliser les règles du duel (LdB 273-279) pour simuler des joutes oratoires entre des invités d’un salon. Aisance Sociale, Instruction ou Interprétation pourraient être utilisées.
La fréquentation des salons était plus ou moins recherchée selon les centres d’intérêt ou les tendances d’opinion affichée du salon, la générosité ou l’hospitalité des maîtres de maison qui offrent souvent repas, boissons ou collations, mais aussi en fonction de la profondeur des sujets exposés ou fréquemment évoqués et surtout la présence des personnalités de premier plan dans un domaine.
Ces rencontres régulières, afin de discuter d’actualité de la Nouvelle Europe, philosophie, littérature, journalisme, morale, sorcellerie, thaumaturgie, avancées ou constat de progrès en un champ choisi, observations des régressions, etc.
Les meilleurs salons, toujours associés à des vieux thèmes de prédilection, peuvent vivifier un ou plusieurs milieux intellectuels ou de savoir particulier.
Des Faës dans les salons ?
On trouvera parfois des Leanan-Sidhes fréquentant assidument ces salons et proposant des marchés à des artistes en devenir. Des Daoine Sidhe sont aussi des invités très réguliers des salons.
Les salons littéraires se distinguent des cafés littéraires comme Le Procope, lieux publics où les discussions se tenaient sans invitation, ni horaire, ni sujet précis.
Les Salons littéraires parisiens
Il pourrait être intéressant pour l’Hôte qui souhaite faire profiter les personnages des aventures telles que « Carabines et Margarine » d’avoir en tête quelques personnages illustres de la vie intellectuelle parisienne.
Quelques salonnières
Virginie Ancelot
Un des grands salons littéraires de Paris est celui de Virginie Ancelot à l’hôtel de La Rochefoucauld.
Virginie Ancelot accueille dans son salon des personnalités littéraires, académiques et politiques : Alphonse Daudet, Victor Hugo, le comte Henri Rochefort, Mélanie Waldor, la comédienne Rachel Félix, Jacques Babinet, Anaïs Ségalas, François Guizot, Alphonse de Lamartine, Alfred de Vigny, Prosper Mérimée, Delacroix, etc.
Marie d’Agoult
Marie d’Agoult, après sa séparation avec Franz Liszt, tient salon, y réunissant des politiques républicains, mais aussi des personnalités de la presse libérale ou républicaine. Léon Gambetta est reçu au salon de Juliette Adam.
Diane de Beausacq tient salon également.
Après 1870, de nombreux autres salons littéraires voient le jour à Paris : celui de la princesse Mathilde, de la comtesse Potocka, de la comtesse Diane, de Juliette Adam, ou de Geneviève Halévy.
Mathilde Bonaparte
Mathilde Létizia Wilhelmine Bonaparte, plus connue comme la princesse Mathilde, née le 27 mai 1820 à Trieste (royaume d’Illyrie) est une représentante de la maison Bonaparte.
Biographie
Fille de Jérôme Bonaparte, ex-roi de Westphalie, et de sa deuxième épouse, Catherine de Wurtemberg, la princesse Mathilde est élevée à Rome et à Florence où ses parents sont en exil.
En 1835, elle est fiancée à son cousin Louis-Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III. Elle a alors 15 ans. Son père, veuf depuis peu, a été privé d’une grande partie de ses ressources qui venaient essentiellement de son beau-père, Guillaume Ier, roi de Wurtemberg. En vue du mariage, Jérôme Bonaparte a acheté à crédit, pour le jeune couple, le château de Gottlieben, voisin d’Arenenberg où séjournent Hortense de Beauharnais et son fils.
Cependant, les fiançailles restent sans suite en partie parce que le roi Guillaume Ier désapprouve l’union (en raison du passé de carbonaro de Louis-Napoléon) mais aussi pour des objections financières, soulevées par Louis Bonaparte, père de Louis-Napoléon.
Princesse toscane par mariage
Elle épouse le 1er novembre 1840 à Florence le comte Anatole Demidoff, titré peu avant le mariage prince de San Donato par le grand-duc Léopold II de Toscane.
Ce mariage sans postérité fut un échec. Le prince Demidoff, fabuleusement riche mais violent, refusa de quitter sa maîtresse, Valentine de Sainte-Aldegonde.
Mathilde s’enfuit pour Paris en emportant les bijoux qui étaient censés constituer sa dot, mais que Jérôme Bonaparte, toujours à court d’argent, avait vendus à Demidoff avant le mariage. Malgré cela, Demidoff fut condamné par le tribunal de Saint-Pétersbourg à verser à la princesse Mathilde une pension de 200 000 francs par an et ne récupéra jamais les bijoux.
Les époux furent autorisés à se séparer en 1847 sur décision personnelle de l’empereur de Russie Nicolas Ier.
Mathilde s’est alors déjà installée à Paris, en 1846, à la fin du règne de Louis-Philippe, auprès de son amant le comte Émilien de Nieuwerkerke, rencontré quelques années auparavant à San Donato
Anatole Demidoff
Emilien de Nieuwerkerke
Maîtresse de maison du Palais de l’Élysée
Deux ans plus tard, son cousin Louis-Napoléon est élu président de la République (il devient ensuite empereur). Elle trouve à ses côtés un rôle de premier plan. De 1848 à 1852, Mathilde fait office de maîtresse de maison au palais de l’Élysée. Elle est la première à occuper ce rôle à l’Élysée.
Princesse française
Lucide sur le monde, elle se rend compte de sa chance, et se demande ce que sa vie aurait été, si son oncle n’était pas devenu Napoléon I. Elle disait alors souvent : « Sans Napoléon Ier, je vendrais des oranges dans les rues d’Ajaccio. »
Sous le Second Empire, elle tient à Paris un salon littéraire couru. Bonapartiste convaincue, cela ne l’empêche pas de recevoir chez elle des écrivains de toutes couleurs politiques (Paul Bourget, les frères Goncourt, Gustave Flaubert, Tourgueniev, entre autres).
En 1868, Théophile Gautier, avec qui elle entretient des liens amicaux, devient son bibliothécaire.
Théophile Gautier
Gustave Flaubert
La princesse Mathilde s’attache également à maintenir des liens étroits avec la cour de Russie.
Résidences
À Paris, la princesse Mathilde occupe différentes résidences :
- de 1849 à 1857 : l’hôtel de la Princesse Mathilde, au n° 10, rue de Courcelles ;
- de 1857 à 1870 : un hôtel particulier mis à sa disposition par Napoléon III, à l’emplacement actuel des n° 22-28, rue de Courcelles ;
- à partir de 1871 : un hôtel particulier au n° 20, rue de Berri, près des Champs-Élysées.
Résidences d’été
De 1849 à 1853, la Princesse Mathilde séjourne chaque été au Pavillon de Breteuil, à Sèvres, avant de louer à Astolphe de Custine le château Catinat à Saint-Gratien (Val-d’Oise).
Château Neuf
C’est dans cette même commune de Saint-Gratien, qu’elle fait l’acquisition du château Neuf, en 1851. Désormais appelé château de la princesse Mathilde, elle y passe l’été en compagnie de ses amis écrivains.
Marie-Joséphine de Suin, comtesse de Beausacq (comtesse Diane)
Marie Joséphine de Suin, comtesse de Beausacq par son mariage, née le 3 octobre 1829 à Cherbourg est une femme de lettres française connue sous le nom de ville de comtesse de Beausacq et le nom de plume de comtesse Diane.
Biographie
Fille du vice-amiral Alfred de Suin (1796-1861), préfet maritime à Lorient, et de Pauline Fouquier, elle épouse en 1850 à Lorient, l’ingénieur maritime Alfred de Beausacq (1824-1883), dont elle a un fils Raoul, officier de marine.
Nièce d’Adolphe et Anastasie de Circourt, la « comtesse Diane » tient salon à Paris où elle reçoit notamment Jane Dieulafoy, Henri Martin, Sully Prudhomme, Jean Aicard, José-Maria de Heredia, Georges Thiébaud, Jules Ricard, Édouard Hervé, Hélène Vacaresco. Selon l’historienne Anne Martin-Fugier, Pierre Loti doit son élection à l’académie française à la fréquentation assidue de son salon comme à celui de Juliette Adam.
Grande voyageuse, elle visite l’Europe mais aussi l’Asie et l’Afrique, elle se lie à la première reine de Roumanie qui écrivait sous le pseudonyme de Carmen Sylva.
Elle est officier d’Académie et de l’ordre roumain du Ben mérité. Elle est aussi décorée de la Croix des ambulances et de la société d’encouragement au bien, médaille de Chicago.
Juliette Adam
Juliette Lambert, épouse Adam, née le 4 octobre 1836 à Verberie, est une écrivaine, polémiste, salonnière féministe et républicaine française.
Biographie
Juliette Lambert, fille d’un médecin de province, le docteur Jean-Louis Lambert, épouse à 16 ans l’avocat Alexis La Messine et commence à écrire sous ce nom. Séparée en 1859 puis veuve en 1867, elle signe Juliette Lamber et épouse en 1868, l’avocat Edmond Adam de 20 ans son aîné, député de la gauche républicaine.
Son salon du 23, boulevard Poissonnière, devient l’un des cercles républicains les plus en vue. S’y retrouvent Adolphe Thiers, Émile de Marcère, George Sand, Charles de Freycinet, Marie d’Agoult, Eugène Pelletan, Edmond About, Louis Blanc, Alphonse Daudet, Julia Daudet, Camille Flammarion, Georges Clemenceau, l’éditeur Jules Hetzel, le peintre Léon Bonnat, le poète Sully Prudhomme, Louise Ackermann, Émile de Girardin, Gustave Flaubert, Jeanne Loiseau qui publie sous le nom de plume Daniel Lesueur, Louis de Ronchaud, Gaston Paris, Victor Hugo, Guy de Maupassant, Jane Dieulafoy, Ivan Tourguéniev, Judith Gautier, Aurélien Scholl ou le Grec Dimítrios Vikélas.
Georges Clémenceau
Jane Dieulafoy
Femme d’influence, Juliette Adam se veut l’incarnation de « la Grande Française », déterminée à rendre à la France son rang en Europe, jusqu’au bellicisme et à la xénophobie. Elle est notamment l’apôtre d’une alliance avec la Russie.
Juliette Adam est également une amie proche de George Sand, de Julie-Victoire Daubié et de Marie-Anne de Bovet.
Conduite par une santé prétendument chancelante (qui ne l’empêchera pas de vivre presque centenaire) elle découvre Golfe-Juan où elle achète, en 1858, un terrain pour y construire une villa nommée « Les Bruyères », lançant la vogue de cette station balnéaire.