Charlotte Perkins Gilman, née le 3 juillet 1860 à Hartford et morte le 17 août 1935 à Pasadena, est une sociologue et écrivaine américaine. Son œuvre a eu une grande influence sur le féminisme.
Enfance
Issue de la bourgeoise intellectuelle de la Nouvelle-Angleterre, Charlotte Perkins Gilman naît le 3 juillet 1860 à Hartford dans le Connecticut. Charlotte n’a qu’un frère, Thomas Adie, âgé de 14 mois de plus qu’elle. Alors que Charlotte et Thomas sont encore enfants, leur père quitte leur mère et les abandonne, les laissant dans une situation précaire. Leur mère, incapable de subvenir à leurs besoins seule, est largement soutenue par les membres de la famille de Frederic Beecher Perkins. Ainsi, les tantes Isabella Beecher Hooker (qui est une suffragette), Harriet Beecher Stowe (auteur du roman abolitionniste La Case de l’oncle Tom) et Catharine Beecher (connue pour ses ouvrages sur l’éducation des femmes) sont très présentes durant l’enfance de Charlotte Perkins.
À l’âge de cinq ans, alors que sa mère est malade, Charlotte Perkins Gilman apprend à lire seule. Leur mère s’avère assez peu affectueuse envers Charlotte et Thomas, et afin d’éviter qu’ils ne souffrent à nouveau comme lors de l’abandon par leur père, elle leur interdit de nouer des liens affectifs trop forts avec d’autres enfants, et de lire des romans. Dans son autobiographie, La Vie de Charlotte Perkins Gilman, Gilman écrit que sa mère ne lui montrait de l’affection que lorsqu’elle la pensait endormie. Bien qu’elle demeure très isolée pendant son enfance, Charlotte pose les bases de sa vie future en se rendant régulièrement à la bibliothèque et en étudiant les civilisations anciennes. D’autre part, elle est influencée par le goût de son père pour la littérature et il la contacte plusieurs années après son départ, lui envoyant une liste d’ouvrages dont il lui recommande la lecture.
Charlotte Perkins Gilman passe la plus grande partie de son enfance à Providence, au Rhode Island. Sa famille maternelle compte d’ailleurs parmi ses ancêtres l’un des fondateurs du Rhode Island. Elle est surtout amie avec des garçons et dit elle-même qu’elle était un garçon manqué. Elle fréquente sept différentes écoles publiques, et suit des cours par correspondance auprès de la « Société pour promouvoir les études à la maison » ( Society to Encourage Studies at Home). Son intelligence et sa culture générale impressionnaient toujours ses professeurs, qui étaient néanmoins déçus par ses mauvais résultats. Elle aimait particulièrement la philosophie naturelle, et plus précisément la physique.
En 1878, alors qu’elle a 18 ans, elle entre à l’École de design de Rhode Island grâce au soutien financier de son père absent. Il la favorise donc dans son choix de devenir une artiste. Elle réalise des cartes de visite artistiques et encourage ses camarades à développer leur sens artistique. Elle est également peintre.
Carrière
Pendant un temps, Charlotte fait du porte-à-porte pour vendre des savons. Après son déménagement à Pasadena, elle s’implique dans des mouvements de réformes sociales dont la Pacific Coast Woman’s Press Association, The Woman’s Alliance, The Economic Club, The Ebell Society, The Parents Association, The State Council of Women. Elle écrit également pour le Bulletin, un journal publié par la Pacific Coast Woman’s Press Association. En 1896, elle représente la Californie lors de la Women’s Suffrage Convention qui a lieu à Washington D.C., ainsi que lors du Congrès international ouvrier socialiste tenu à Londres. En 1890, elle fut présentée au mouvement Nationalism, un mouvement qui visait à « mettre fin à la cupidité du capitalisme et aux distinctions de classes afin de promouvoir une humanité pacifique, éthique et réellement progressiste ».
En 1895, elle est en résidence à la Hull House, un centre d’arts de Chicago. En 1898, elle publie le manifeste Women and Economics, traduit en sept langues, qui appelle à l’indépendance économique des femmes. Elle continue de s’intéresser aux réformes sociales dans ses deux essais de 1900 et 1903, Concerning Children et The Home. De 1909 à 1916, elle édite et publie Forerunner, un journal au ton féministe.
En 1989, elle publie The Giant Wistaria, un conte gothique dans The New England Magazine après l’avoir proposé sans succès au magazine Century en 1886.
Sa carrière d’oratrice débute avec des conférences données dans le cadre du mouvement nationaliste. Elle gagne une audience publique considérable avec son premier recueil de poèmes In This Our World, publié en 1893. Elle devint connue dans les cercles d’activistes pour le mouvement féministe grâce aux conférences qu’elle donne, et qui lui permettent de gagner sa vie.
Oubliée après sa mort, elle est redécouverte par les mouvements féministes des années 1970
Vie privée
En 1884, Charlotte Perkins Gilman épouse Charles Walter Stetson, bien que son instinct l’ait poussée à refuser en premier lieu sa demande en mariage. De leur union naît un seul enfant, l’année suivant le mariage : Katharine Beecher Stetson. Charlotte souffre d’une forte dépression post-partum après la naissance de Katharine. À cette époque, les femmes sont considérées comme particulièrement sujettes à l’hystérie, c’est pourquoi une femme se déclarant sérieusement malade après un accouchement n’était pas souvent prise au sérieux. Cette expérience lui a inspiré sa nouvelle The Yellow Wallpaper, parue en 1892.
En 1888, Charlotte se sépare de son mari, allant à l’encontre des mœurs du XIXe siècle. Ils divorcent officiellement en 1894. Charlotte déménage alors à Pasadena en Californie avec sa fille.
En 1894, Charlotte Perkins Gilman envoie sa fille vivre avec son père et sa nouvelle épouse, Grace Ellery Channing, qui est une de ses amies proches. Charlotte écrit dans son journal qu’elle était heureuse pour le couple, et que la deuxième maman de Katharine était « aussi bonne que la première et peut-être même meilleure sous certains aspects ». En outre, Charlotte a un point de vue progressiste pour l’époque sur les droits parentaux, puisqu’elle considère que son ancien mari a le droit de voir Katherine et que cette dernière a le droit de voir et d’aimer son père.
En 1893, la mère de Charlotte Perkins Gilman décède. Charlotte retourne vivre sur la côte Est, où elle n’était pas retournée depuis 8 ans. Elle contacte son cousin Houghton Gilman, qu’elle n’a pas vu depuis environ 15 ans, et qui est avocat à Wall Street. Lorsque Charlotte part en tournée pour donner des lectures, Houghton et elle s’écrivent régulièrement. Ils passent autant de temps que possible ensemble avant chacun de ses départs. Dans son journal, elle le décrit comme une personne plaisante. Ils se marient en 1900, et vivent à New York jusqu’en 1922. En 1922, Charlotte quitte New York pour s’installer dans la propriété de Houghton à Norwich dans le Connecticut. Après le décès soudain de Houghton en 1934, à la suite d’une hémorragie cérébrale, Charlotte retourne vivre à Pasadena, en Californie, où habite sa fille
Fiche de personnage
En 1890, elle s’appelle encore Charlotte Perkins Stetson.
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