Cela fait maintenant deux ans presque jour pour jour que nous annoncions sur Scriiipt la parution du premier Livre du Tome I Ombre Âge : La Geste de celui qui n’avait point de nom. Nous sommes ravis de voir arriver la suite tant attendue…
Et voici que le Livre 2 de la saga parait en ce mois d’Octobre 2019. L’auteur, Olivier Larue, s’est prêté au jeu de l’interview avec scriiipt à cette occasion.
Passons donc aux questions :
Scriiipt : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Olivier Larue : Je suis enseignant, professeur de lettres, mais je suis actuellement en disponibilité. J’ai pris cette année pour me consacrer à l’écriture et à mon travail chez Arkhane Asylum. Je suis un rôliste frénétique depuis mes quatorze ans (j’en ai trente-six aujourd’hui) et globalement j’aime vivre et raconter des histoires autant que j’aime la langue française.
Scriiipt : Le Livre Deuxième est donc paru, et c’est parfait pour les lecteurs qui l’attendaient ! Mais que pourrais-tu dire à quelqu’un qui ne connaît pas encore la saga pour l’inciter à découvrir Ombre Âge ?
Olivier Larue : Tout dépend. Si c’est quelqu’un qui aime la fantasy, je lui dirais d’y aller les yeux fermés. Il y trouvera les codes du genre, mais il pourrait être surpris par des cultures très exotiques, une narration surprenante pour ses emprunts à la Littérature blanche et une diversité des genres portés par les différents personnages qui offrent presque plusieurs romans en un. Si c’est quelqu’un qui ne connaît rien à la fantasy, mais qui est lecteur de notre fameuse Littérature blanche ou « savante », je lui dirais qu’il est possible de trouver l’exigence de la littérarité dans ce genre dit populaire, en tout cas je m’y emploie farouchement. Je ne rentrerais pas forcément dans les détails de l’univers ou de l’intrigue, après tout, j’ai fait des petites vidéos YouTube bien pratiques pour découvrir l’univers d’Ombre Âge et j’essaie de varier un peu mes réponses d’une interview à l’autre.
Scriiipt : D’où tires-tu l’inspiration pour Ombre Âge ?
Olivier Larue : Du jeu de rôle pour ce qui est de l’univers, Mage et L5A en priorité. De la tragédie classique et de la poésie pour l’usage de la langue. J’adore le vers, la langue ciselée avec amour, le respect du lecteur à qui je veux proposer plus qu’une histoire, autre chose que ce qu’un film montrerait tout aussi bien. C’est une expression que j’emploie souvent, mais je veux tenir l’image en échec. Mes inspirations sont très classiques, très rôlistiques, mais assez peu romanesques finalement. Après, la principale inspiration, c’est… suspense… la vie, aussi ridicule et surfaite que puisse paraître une pareille assertion. Des élèves ont pu m’inspirer des personnages. Mes blessures, mes angoisses se retrouvent aussi dans ce qui peut arriver d’effroyable aux pauvres êtres de papier que je maltraite passablement.
Scriiipt : Que les lecteurs comprennent bien, il s’agit toujours du premier Tome, mais du Livre Deuxième, c’est cela ? À quoi devons-nous nous attendre comme rythme de parution et comment se découpe cette saga ?
Olivier Larue : Oui. C’est la deuxième et dernière partie du Tome I, intitulé La Geste de celui qui n’avait point de nom. Je ne ferai plus l’erreur de m’engager sur des délais. Lorsqu’on est dans une démarche d’écriture aussi monumentale qu’une saga de fantasy, il est impossible de fixer des délais et encore moins possible de s’y tenir. L’histoire en serait sclérosée si c’était le cas, on saurait exactement où l’on va. Or, mes plus belles pages d’écriture sont précisément celles qui m’échappent comme ça m’est arrivé avec le chapitre XX de ce dernier opus. Le personnage a pris la main, il m’a entraîné sur sa voie, ce n’était plus la mienne, ce n’était pas ce que j’avais décidé, partant, c’était mille fois mieux ! Pour ce qui est du découpage, il y aura trois tomes au format broché chacun divisé en deux livres. Les livres eux sont publiés au format numérique. Idéalement, j’aimerais terminer le Tome II (ce qui veut dire deux livres) pour l’année prochaine, mais ce n’est qu’un désir, pas une prévision.
Scriiipt : J’ai cru comprendre que tu souhaitais dans ta démarche redonner ses lettres de noblesse au genre de la fantasy, tu pourrais nous donner quelques conseils de lecture ?
Olivier Larue : Dis comme ça, ça fait franchement prétentieux. Je viens de la culture littéraire universitaire, de l’analyse théorique, de la stylistique, de la génétique littéraire et autre discipline barbare. Dans ce milieu-là, bien que cela commence à se démocratiser un peu, la fantasy n’a pas le droit de citer. Ce n’est pas sérieux. Cette pression m’a tenu éloigné de ce genre très longtemps. Et puis j’ai eu envie d’essayer. Envie d’essayer de faire lire de la fantasy à mes anciens profs, leur proposer une fantasy qu’ils pourraient lire.
Pour les conseils de lecture, facile : N’importe quoi de Jaworski. De façon plus générale, il se trouve qu’on est plutôt pas mal en France en termes de fantasy, on a ce sens de la littérarité que n’ont pas les Anglo-saxons. Pourtant, on craint encore la difficulté ; Jean Sola avait magnifié le Trône de Fer, c’était bien mieux qu’en anglais, très immersif. Mais on l’a viré parce que trop compliqué… Maintenant, si vous voulez des conseils de lecture, je risque de ne pas vous emmener très loin au rayon fantasy, encore une fois, j’y suis un imposteur. En revanche, on n’a pas le droit de mourir sans avoir lu le Chiendent et Les Fleurs bleues de Queneau, Les Satires et L’Art poétique de Boileau, la poésie de Clément Marot, de Baudelaire évidemment et à peu près tout le théâtre de Racine.
Scriiipt : Je fais une courte pause dans mes questions sur l’œuvre, car en fait tu as déjà répondu à beaucoup de questionnement sur tes vidéos « Ombre Âge » et « Un an dans la peau d’un auteur »… J’orienterai donc les lecteurs curieux vers la chaîne vidéo en question… Pourquoi avoir fait ces vidéos et que retiens-tu de cela ?
Olivier Larue : On l’aura compris en regardant ces vidéos, je ne suis pas Youtubeur et je ne compte pas le devenir. Ce journal, c’est l’apprentissage de la discipline, de la régularité. C’est inviter le lecteur à connaître les coulisses d’une œuvre. Si quelqu’un se penchait un jour sur mon travail, je voudrais qu’il puisse se baser sur mes propres réflexions, qu’il puisse mieux appréhender ma démarche. C’est également un chemin d’humilité, c’est briser mon image trop sérieuse, verser dans l’autodérision et casser ce culte de l’image de perfection que les réseaux sociaux ont fait proliférer. Je suis extrême dans mon rapport à l’écriture et je déteste avec violence la médiocrité en écriture tant je la trouve irrespectueuse pour le lecteur. Je suis trop sérieux dès qu’il s’agit de mon travail, il fallait que je trouve un moyen de prendre du recul, de me dérider. Enfin, c’est garder un contact avec la communauté et plus simplement les gens, parce que l’écriture intensive telle qu’il m’arrive de la pratiquer (surtout en fin de roman) peut être une épreuve de solitude écrasante.
Scriiipt : As-tu d’autres projets d’écriture en cours ?
Olivier Larue : Non. Je suis quelqu’un d’absolu. Il n’y a qu’Ombre Âge, il n’y aura qu’Ombre Âge jusqu’à ce que ce soit terminé. Et si j’écris avec beaucoup de soins et d’amour mes scénarios pour Arkhane, je ne considère pas que cela soit de l’écriture telle que je la conçois. Mais l’univers d’Ombre Âge se développe aussi de façon transversale. Je travaille actuellement avec Thibaut Trincklin sur un premier roman graphique autour du personnage de l’Impatient. Et puis, il y a le Jeu de Rôle évidemment, son système est en cours de développement et nous discutons très sérieusement d’une publication avec Arkhane. Mais ce ne sera pas avant 2021 au moins. Je ne finaliserai pas le jeu avant que la saga ne soit achevée.
Scriiipt : Les fans d’Ombre Âge auront-ils l’occasion de te croiser dans un salon littéraire ou un festival ludique geek ?
Olivier Larue : J’ai donné une conférence sur le Jeu de Rôle et la Littérature au Salon du Rêve et de l’Imaginaire de Gémenos et je renouvellerai sans doute, parce que j’y ai des amis. Sinon, je ne ferai pas de salon avant d’avoir des livres physiques. Après Noël, je commencerai à voir où je peux me rendre et où je serai le bienvenu, surtout !
Scriiipt : Et ne sachant comment conclure cette interview, je pourrais te demander quelle serait la question que tu aurais aimé que je te pose… et tu pourrais y apporter ta réponse en guise de conclusion.
Olivier Larue : Tes questions étaient très intéressantes. Et je suis content de voir que l’angle sous lequel tu les as abordées m’a permis de répondre différemment de ce que je fais d’habitude. Pour ce qui est de la question que j’aurais aimée… Pour l’instant, j’ai du mal à évoquer des détails de l’œuvre parce que j’ai encore peur de dévoiler trop de choses. Quand la saga aura pris encore de l’ampleur, j’aimerais vraiment être interrogé sur des passages précis, sur mes choix d’écriture, sur tel ou tel personnage, qu’on rentre vraiment dans le vif du sujet, mais cela viendra.
Merci à Olivier Larue pour nous avoir accordé de son temps. Bien entendu, nous vous recommandons vivement la lecture d’Ombre Age, que vous pouvez trouver en version ebook pour moins d’un euro sur Amazon (une promo qui dure jusqu’au 23 octobre 2019, le livre sera à 3,99 € après cela) .
En savoir plus :
- Ombre Age, livre 1 (sur Amazon)
- Ombre Age, livre 2 (sur Amazon)
- Page facebook d’Ombre Age
- Chaine Youtube d’Ombre Age.
Ombre Âge, la Geste de Celui Qui n’Avait Point de Nom, Tome 1, Livre 2
Auteur : Olivier Larue
Dans le Bel Âge, infesté par un fléau surgi des mers,
Dans les douze duchés, cernés par la mort et la rouille,
Quatre destins se tissent sur la trame d’un avenir endeuillé.L’Impatient, paria sans nom, se dirige dans un décor de beauté dévastée vers le cœur de Cendre pour y livrer son mystérieux message.
Olivier Larue
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- Format : Format Kindle
- Taille du fichier : 3502 KB
- Nombre de pages de l’édition imprimée : 336 pages
- Utilisation simultanée de l’appareil : Illimité
- Vendu par : Amazon Media EU S.à r.l.
- https://www.amazon.fr/Ombre-%C3%82ge-Geste-navait-Deuxi%C3%A8me-ebook/dp/B07YZV2GYC
- Langue : Français
- ASIN : B07YZV2GYC