Voici pour Simulacres, quelques personnages fĂ©minins qui ont comptĂ© dans la vie de Victor Hugo… Si vous jouer dans l’univers de « Aventures Extraordinaires & Machinations Infernales« , nul doute que ces personnages pourraient croiser la route des joueuses.

AdĂšle Foucher (Hugo)

AdĂšle Foucher, nĂ©e le 27 septembre 1803 Ă  Paris, et morte le 27 aoĂ»t 1868 Ă  Bruxelles, est l’Ă©pouse de Victor Hugo et la sƓur de Paul Foucher (librettiste, dramaturge, romancier et journaliste).

Amie d’enfance de Victor Hugo dĂšs 1809 (son pĂšre Pierre Foucher, greffier au tribunal Ă  Paris, est un ami des parents de Victor Hugo), elle l’Ă©pouse le 12 octobre 1822, en l’Ă©glise Saint-Sulpice, trois ans et demi aprĂšs leurs fiançailles, malgrĂ© la rĂ©ticence des parents respectifs et au grand dam du frĂšre aĂźnĂ© de Victor, EugĂšne Hugo, qui en perd la raison.

Ils ont eu cinq enfants :

  • LĂ©opold Victor Hugo (16 juillet 1823 – 10 octobre 1823) ;
  • LĂ©opoldine CĂ©cile Marie Pierre Catherine Hugo (28 aoĂ»t 1824 – 4 septembre 1843) ;
  • Charles Hugo (4 novembre 1826 – 13 mars 1871) ;
  • François-Victor Hugo (28 octobre 1828 – 26 dĂ©cembre 1873) ;
  • AdĂšle Hugo (24 aoĂ»t 1830 – 21 avril 1915).


DĂ©laissĂ©e par son mari bourreau de travail, elle entame en 1830 une relation amoureuse avec Sainte-Beuve, ami de Victor, tandis que ce dernier devient l’amant de Juliette Drouet en 1833, vivant une relation de 50 ans avec sa maĂźtresse officielle. Jalouse, AdĂšle Foucher s’Ă©loigne de Sainte-Beuve pour se consacrer Ă  ses enfants et aux intĂ©rĂȘts financiers et littĂ©raires de son mari. Elle rompt dĂ©finitivement avec Sainte-Beuve en 1837. Mais ce double adultĂšre engendre une haine tenace entre les deux anciens amis. Sainte-Beuve dans ses articles traite Hugo de « PolyphĂšme » et de « Cyclope » ; ce dernier rĂ©plique en traitant celui-lĂ  de « Sainte-Bave ».

Elle accorde son amitiĂ© Ă  LĂ©onie d’Aunet, concurrente de Juliette Drouet dans les bras de son mari, et Ă©crit Victor Hugo racontĂ© par un tĂ©moin de sa vie publiĂ© en 1863, grĂące aux matĂ©riaux fournis par Victor Hugo.

AdĂšle Foucher (Hugo)

Juliette Drouet

Juliette Drouet, de son vrai nom Julienne Joséphine Gauvain, née à FougÚres le 10 avril 1806 et morte à Paris le 11 mai 1883, est une actrice française qui a été la compagne de Victor Hugo pendant prÚs de cinquante ans.

Juliette Drouet

Elle abandonne sa carriĂšre théùtrale pour se vouer, en victime consentante de « l’Ă©ternel fĂ©minin d’imagerie d’Épinal », pour le reste de ses jours Ă  son amant. Il exigera d’elle une vie cloĂźtrĂ©e, monacale, et ses sorties seront faites uniquement en sa compagnie.
En 1852, elle accompagne son illustre amant dans son exil à Jersey, et puis en 1855 à Guernesey, mais sans partager son toit. Il lui loue une petite maison à portée de vue.

Juliette Drouet

MalgrĂ© cette dĂ©votion, Hugo la trompera, notamment avec LĂ©onie d’Aunet, avec qui il entretiendra une liaison de 1844 Ă  1851, ou avec l’actrice Alice Ozy en 1847. Il la trompe aussi en avril 1873, avec Blanche, la femme de chambre de Juliette. Celle-ci fugue le 23 septembre. Elle rentre cinq jours plus tard et obtient de Hugo des engagements de fidĂ©litĂ©.

Juliette Drouet

LĂ©onie d’Aunet

LĂ©onie d’Aunet, nĂ©e LĂ©onie ThĂ©venot d’Aunet Ă  Paris en 1820, Ă©tait une romanciĂšre, nouvelliste, dramaturge et exploratrice française. ÉduquĂ©e Ă  l’Institution Fauvel, elle Ă©pouse le peintre François-Auguste Biard en 1840. Lorsque son mari participe Ă  une expĂ©dition scientifique au Spitzberg en 1838-1839, elle dĂ©fie les conventions de l’Ă©poque en l’accompagnant, devenant ainsi la premiĂšre femme Ă  entreprendre une telle aventure.

Elle Ă©crit la relation de cette expĂ©dition, publiĂ©e dans la Revue de Paris. En 1843, elle rencontre Victor Hugo avec qui elle entame une liaison de sept ans, jouant un rĂŽle important dans la vie du poĂšte aprĂšs la perte de sa fille. Le mariage de LĂ©onie se dĂ©tĂ©riore, et elle demande la sĂ©paration de corps en 1844, ce qui entraĂźne une arrestation et une pĂ©riode de dĂ©tention. AprĂšs sa sĂ©paration judiciaire de son mari en 1855, elle se lance dans une carriĂšre littĂ©raire et publie plusieurs romans, dont « Voyage d’une femme au Spitzberg » et « Le Mariage en Province« , lui assurant une place distinguĂ©e dans les lettres. Elle s’intĂ©resse Ă©galement au théùtre et Ă©crit une piĂšce intitulĂ©e « Jane Osborn« .

LĂ©onie d’Aunet a eu deux enfants et a laissĂ© une trace significative dans le monde littĂ©raire et artistique de son Ă©poque.

Léonie d'Aunet

Alice Ozy

Alice Ozy (de son vrai nom Julie Pilloy), est surtout connue aujourd’hui pour avoir Ă©tĂ© la maĂźtresse du duc d’Aumale, de Charles Hugo, pour avoir servi de modĂšle Ă  ChassĂ©riau comme Ă  Amury-Duval et pour avoir inspirĂ© des vers Ă  ThĂ©ophile Gautier et Ă  ThĂ©odore de Banville.

Elle eut pourtant une carriÚre honorable sur les scÚnes parisiennes, entre 1842 et 1855, et notamment au théùtre des Variétés.

Alice Ozy

AdĂšle Hugo

AdĂšle Hugo, nĂ©e Ă  Paris le 24 aoĂ»t 1830, elle est la cinquiĂšme enfant et la seconde fille de Victor Hugo et d’AdĂšle Foucher, mais dont l’Ă©tat mental, trĂšs tĂŽt dĂ©faillant, lui valut, Ă  partir de 1872, de longues annĂ©es en maison de santĂ©.

AdĂšle est une jolie jeune fille, sensible et jouissant d’un remarquable talent de pianiste et de compositrice.

En 1843, ĂągĂ©e de 13 ans, elle subit de plein fouet le choc terrible causĂ© par la noyade accidentelle de quatre membres de sa famille, dont sa sƓur adorĂ©e LĂ©opoldine, lors d’un dĂ©placement en canot sur la Seine Ă  Villequier. En 1852, elle suit son pĂšre en exil Ă  Jersey, puis Guernesey, et tient le journal de bord familial. Elle contribue, comme sa mĂšre, Ă  la promotion de son pĂšre. Supportant mal la vie en exil et hantĂ©e par la mort de sa sƓur, AdĂšle est victime de dĂ©pression. Manifestant les premiers signes de graves troubles psychiques (psychosomatisation, crises de nerfs, dĂ©lires, fortes fiĂšvres, gastro-entĂ©rites rĂ©pĂ©tĂ©es), elle est rapatriĂ©e en France en 1858 afin d’y recevoir des soins.

À Jersey, elle a rencontrĂ© dĂšs 1854 le lieutenant britannique Albert Pinson, qui frĂ©quente sa famille en participant Ă  des tables tournantes. Elle en tombe Ă©perdument amoureuse, mais cet amour n’est pas payĂ© de retour.

AdĂšle, se considĂ©rant comme sa fiancĂ©e, rejette les demandes en mariage de ses autres prĂ©tendants. Faisant croire Ă  sa famille qu’elle se rend Ă  Malte, elle traverse l’Atlantique, espĂ©rant retrouver l’officier Ă  Halifax, au Canada, oĂč il est affectĂ© depuis 1861, aprĂšs avoir prĂ©cĂ©demment stationnĂ© dans le Bedfordshire. Son comportement devient obsessionnel. Elle harcĂšle le lieutenant, qui la repousse mais lui soutire rĂ©guliĂšrement de l’argent. AdĂšle se rend souvent Ă  sa caserne. Elle use de maints stratagĂšmes pour le convaincre de l’Ă©pouser, allant jusqu’Ă  consulter un hypnotiseur pour le plonger dans un Ă©tat second et le contraindre au mariage.

TrĂšs longtemps elle dĂ©clare Ă  ses parents l’imminence de la noce par courrier. Sa famille la supplie de rentrer du fait de l’Ă©tat de santĂ© prĂ©caire de sa mĂšre, mais elle dĂ©cide de rester Ă  Halifax. En septembre 1863 elle Ă©crit Ă  ses parents avoir enfin Ă©pousĂ© le lieutenant Pinson et son pĂšre annonce la nouvelle dans La Gazette de Guernesey. Quelques semaines plus tard, contrainte de rĂ©vĂ©ler la supercherie, elle sombre dĂ©finitivement dans la folie. Elle reste au Canada et Victor Hugo subviendra toujours Ă  ses besoins.

Lors d’un sĂ©jour Ă  la Barbade, oĂč elle a suivi le lieutenant, AdĂšle se fait appeler « Madame Pinson ». Elle est prise en charge par CĂ©line Alvarez Baa, une bienfaitrice. Albert Pinson, qui ne lui prĂȘte plus aucune attention, quitte les CaraĂŻbes en 1869.

Madame Baa raccompagne AdĂšle en France en 1872 Victor Hugo la place chez le docteur Allix, ami de la famille, avant de la faire interner dans une maison de santĂ© Ă  Saint-MandĂ©. AdĂšle y reprend l’Ă©criture de son journal en langage codĂ© et la pratique du piano.

AdĂšle Hugo

L’histoire d’AdĂšle H, un film de François Truffaut

Céline Alvarez Bàà

AdĂšle et la pacotilleuse

AdĂšle, fille cadette de Victor Hugo, s’est enfuie en AmĂ©rique Ă  la recherche de son amant, l’officier anglais Albert Pinson. D’Halifax, au Canada, Ă  La Barbade, dans l’archipel des Antilles, AdĂšle poursuit un homme qui n’existe peut-ĂȘtre pas… Son esprit est dĂ©rangĂ© et elle erre sur les quais de Bridgetown, capitale de la Barbade, lorsqu’elle est recueillie par CĂ©line Alvarez BĂ Ă , sauvĂ©e in extremis d’une dĂ©chĂ©ance absolue. CĂ©line, solide nĂ©gresse, est une pacotilleuse qui parcourt les Ăźles et la terre ferme, de Saint-Domingue Ă  CarthagĂšne des Indes, de Cayenne Ă  La Havane, munie de lourds paniers caraĂŻbes oĂč s’entassent colifichets, miroirs, Bibles, remĂšdes, tissus chatoyants et farine de manioc. Se prenant d’affection pour AdĂšle, elle dĂ©cide de l’amener Ă  Saint-Pierre de la Martinique, le « Petit Paris du Nouveau Monde« , puis de la raccompagner en France chez son illustre pĂšre… Comment cette femme habituĂ©e aux coups de vents de la vie, descendante de conquistadors, de flibustiers et d’esclaves africains sera-t-elle accueillie par l’auteur des MisĂ©rables ? Comment la fragile AdĂšle aura-t-elle vĂ©cu ce passage aux Antilles et supportera-t-elle son retour au bercail ?

Un roman de Raphaël Confiant.
Céline Alvarez Baa

Delphine de Girardin

Delphine Gay, épouse de Girardin, née le 24 janvier 1804 à Aix-la-Chapelle et morte le 29 juin 1855 à Paris, est une écrivaine, poétesse, nouvelliste, romanciÚre, dramaturge, salonniÚre et journaliste française.

Delphine de Girardin a exercĂ© une influence personnelle considĂ©rable dans la sociĂ©tĂ© littĂ©raire contemporaine et dans son salon rĂ©guliĂšrement frĂ©quentĂ©, entre autres, par ThĂ©ophile Gautier, HonorĂ© de Balzac, Alfred de Musset, Victor Hugo, Laure Junot d’AbrantĂšs, Marceline Desbordes-Valmore, Alphonse de Lamartine, Jules Janin, Jules Sandeau, Franz Liszt, Alexandre Dumas pĂšre, George Sand et FortunĂ©e Hamelin.

Elle a écrit sous divers pseudonymes : Vicomte Charles Delaunay, Charles de Launay, Vicomte de Launay, Léa Sepsel.

Delphine de Girardin

Le spiritisme et les tables tournantes

La pratique des tables tournantes est un procĂ©dĂ© paranormal censĂ© mettre en relation avec des esprits de l’au-delĂ . Les participants s’assoient ou se tiennent debout autour d’une table et placent leurs mains dessus invoquant l’esprit d’une personne dĂ©cĂ©dĂ©e, celui-ci Ă©tant censĂ© leur rĂ©pondre en faisant bouger la table par une giration, un mouvement, ou par un coup frappĂ©. Les « tables tournantes » sont une mode passagĂšre qui va faire place aux « tables parlantes », puis Ă  l’essor du spiritisme Ă  travers la « philosophie spirite » d’Allan Kardec.

La table Girardin, nommĂ©e ainsi en souvenir de Mme Delphine de Girardin, amie de Victor Hugo et femme d’esprit dans tous les sens du terme, Ă©tait un guĂ©ridon dont le centre Ă©tait Ă©quipĂ© d’un cercle mobile en bois de 30 ou 40 cm de diamĂštre montĂ© sur un axe. Sur la circonfĂ©rence de ce cercle Ă©taient inscrits les lettres de l’alphabet, les chiffres, ainsi que « oui » et « non » ; cet ensemble tournait devant une aiguille fixe. Le ou la mĂ©dium plaçait ses mains Ă  plat sur la table et posait des questions Ă  l’esprit ; celui-ci Ă©tait censĂ© faire tourner le cercle qui s’arrĂȘtait devant l’aiguille, donnant ainsi le caractĂšre voulu par l’esprit afin de composer des phrases qui Ă©taient recopiĂ©es par un secrĂ©taire.

Au mois d’aoĂ»t 1852, Victor Hugo, chassĂ© de France par le coup d’Etat de Louis-NapolĂ©on Bonaparte, se rĂ©fugie d’abord en Belgique, puis Ă  Jersey, oĂč il loue prĂ©s de Saint-HĂ©lier, pour y vivre avec les siens, Marine Terrace, une maison isolĂ©e dans une vallĂ©e sinistre oĂč s’engouffrent les tempĂȘtes de la Manche. Dans son ouvrage Victor Hugo et le spiritisme, le docteur Jean de Mutigny dĂ©crit cette demeure prĂ©destinĂ©e Ă  abriter bientĂŽt des scĂšnes Ă©tranges : « Pour tout paysage, la mer, les ruchers dantesques, un dolmen et un cimetiĂšre voisin pour Ă©gayer le tout. D’ailleurs la plage, si l’on fait foi aux habitants du pays, est hantĂ©e. On peut y voir, pendant les nuits de pleine lune, un dĂ©capitĂ© qui erre inlassablement Ă  la recherche du repos Ă©ternel, il y a aussi la Dame blanche, jeune femme infanticide qui apparaĂźt de temps en temps sur les rochers, une Dame noire, ancienne druidesse qui aurait immolĂ© son pĂšre sur un dolmen au cours d’une cĂ©rĂ©monie et une certaine Dame grise, dont on ignore les antĂ©cĂ©dents ». SĂ©ances presque quotidiennes pendant deux ans et demi.
C’est lĂ  que dĂ©barque l’annĂ©e suivante, pour rendre visite au poĂšte exilĂ©, son amie Delphine Gay, l’épouse du publiciste Emile de Girardin, elle-mĂȘme poĂ©tesse et considĂ©rĂ©e un peu comme l’une des Ă©gĂ©ries de la gĂ©nĂ©ration romantique. En ce temps la vogue des tables tournantes, venue d’outre-Atlantique, a gagnĂ© toute l’Europe.

http://causes.centerblog.net/120-victor-hugo-et-le-spiritisme


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