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MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Regarder MacGyver aujourd’hui, c’est comme redécouvrir une version idéalisée de la débrouillardise, où la créativité est plus puissante que la force brute.

macgyver

Il est étonnant de penser que je n’ai jamais vraiment regardé MacGyver lors de ses premières diffusions en France à la fin des années 80. Bien sûr, je me souviens vaguement du premier épisode et de quelques autres, mais pour être honnête, je ne l’ai pas vraiment suivi à l’époque. Pire encore, je faisais partie de ceux qui se moquaient gentiment de ce personnage capable de sauver le monde avec un trombone et un morceau de chewing-gum. Oui, c’était amusant de tourner en dérision cet homme qui transformait une boîte à outils du dimanche en arsenal de génie. C’était trop.

Et pourtant… ces derniers temps, le hasard a voulu que je me replonge dans cette série, notamment grâce à la diffusion en streaming sur PlutoTV. Et devinez quoi ? Plus de 30 ans plus tard, je me surprends à regarder les épisodes avec un plaisir renouvelé, une sorte de redécouverte. Alors pourquoi cet engouement soudain pour une série que j’avais longtemps négligée ?

Le retour du héros positif

En revisitant MacGyver, ce qui frappe aujourd’hui, c’est à quel point le personnage est positif. À une époque où les héros d’action étaient souvent des bourrins armés jusqu’aux dents, MacGyver se démarquait en refusant catégoriquement de porter une arme à feu. Il préférait les solutions pacifiques, toujours prêtes à défendre l’humain, la justice et la nature. L’écologie, par exemple, est un thème récurrent dans ses aventures. Qu’il s’agisse de protéger l’environnement ou de se battre contre des multinationales polluantes, MacGyver avait une longueur d’avance sur son temps. Aujourd’hui, ces causes sont plus pertinentes que jamais. Et il y a quelque chose d’agréablement rafraîchissant dans le fait de voir un héros régler ses problèmes en bricolant plutôt qu’en tirant.

Les personnages récurrents : des alliés et des ennemis mémorables

En plus de son héros iconique, MacGyver doit beaucoup de son succès à ses personnages récurrents, qui ont marqué les téléspectateurs par leur personnalité unique.

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Pete Thornton, incarné par Dana Elcar, est l’allié le plus fidèle de MacGyver. Directeur de la Fondation Phoenix, Pete est le stratège de l’ombre qui coordonne les missions tout en apportant un soutien indéfectible à MacGyver. Bien qu’il soit un homme d’action dans ses jeunes années, il évolue avec une sagesse pragmatique, notamment après avoir développé un glaucome, un aspect intégré dans la série à partir de la saison 6, rendant son personnage encore plus touchant et vulnérable.

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Jack Dalton, quant à lui, apporte une touche d’humour et de chaos. Ce pilote casse-cou, joué par Bruce McGill, est connu pour attirer les ennuis avec son charme décontracté et ses plans douteux. Souvent, MacGyver doit le tirer d’affaires, mais leur amitié sincère reste au cœur de leurs péripéties communes.

Penny Parker (MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité)

Côté féminin, Penny Parker, interprétée par Teri Hatcher, incarne la bonne amie un peu maladroite. Souvent en danger par inadvertance, elle est attachante par son optimisme et sa gentillesse. Si elle n’a pas l’ingéniosité de MacGyver, elle n’hésite jamais à se jeter dans l’aventure à ses côtés.

Les Colton – Une famille de chasseurs de primes

La famille Colton est introduite à plusieurs reprises dans la série. Ce sont des chasseurs de primes qui, bien que motivés par l’argent, ont un sens aigu de la justice et refusent d’accepter des contrats qui vont à l’encontre de leur morale. MacGyver collabore avec eux dans plusieurs épisodes, profitant de leur aide tout en essayant de les convaincre de résoudre les conflits d’une manière plus pacifique.

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Mama Colton est la matriarche de la famille Colton et joue un rôle essentiel en gardant ses fils, les célèbres chasseurs de primes, sur le droit chemin. Interprétée par Della Reese, Mama Colton est sage, déterminée, et respectée. Bien qu’elle ne prenne pas part directement aux poursuites ou aux missions dangereuses, elle agit comme une figure de soutien moral, prodiguant des conseils à ses fils et, parfois, à MacGyver lui-même.

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Frank Colton est le frère aîné, sérieux et respecté, souvent vu comme le leader de la famille. Il a un sens de l’honneur très fort et suit les règles strictes qu’il s’est imposées.

Jesse Colton, interprété par Richard Lawson, est le frère cadet, un ancien vétéran du Vietnam. Moins rigide que Frank, Jesse est pragmatique mais tout aussi déterminé à faire le bien, même si ses méthodes sont parfois plus directes.

Billy Colton (Cuba Gooding Jr.), le plus jeune des frères, est souvent présenté comme un élément plus léger de la famille, mais tout aussi impliqué dans les activités de chasse à l’homme.

Leur présence dans la série ajoute une dimension intéressante aux aventures de MacGyver, avec des épisodes qui explorent des aspects plus sociaux et éthiques du travail de chasseur de primes. MacGyver est souvent en désaccord avec leurs méthodes, mais une certaine camaraderie s’installe au fil des épisodes, renforçant l’idée que, même avec des approches différentes, ces personnages poursuivent tous un objectif commun : la justice.

Autres personnages récurrents à mentionner :

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Harry Jackson, le grand-père de MacGyver, joué par John Anderson, est un personnage touchant. Il apparaît dans plusieurs épisodes où il apporte sagesse et conseils à MacGyver, tout en partageant des moments émotionnels qui éclairent le passé du héros.

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Nikki Carpenter, interprétée par Elyssa Davalos, est une autre alliée récurrente. Spécialiste en sécurité, elle travaille avec MacGyver sur plusieurs missions et apporte une touche plus pragmatique et réaliste face aux improvisations souvent farfelues de MacGyver.

Murdoc (MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité)

Enfin, il serait impossible de parler de MacGyver sans mentionner Murdoc, l’un des méchants les plus charismatiques de la série. Joué par Michael Des Barres, Murdoc est un maître du déguisement et un assassin obsédé par la destruction de MacGyver. À chaque épisode, il revient avec de nouveaux plans machiavéliques, toujours plus ingénieux, prouvant que la rivalité entre les deux hommes est aussi intellectuelle que physique.

Petite digression pour vous inciter à regarder la biographie de Michael Des Barres, c’est assez étonnant.

Le MacGyverisme, ou le triomphe du système D

Bien sûr, le cœur de la série, ce qui la rend si mémorable, c’est ce fameux MacGyverisme : la capacité à résoudre des situations impossibles avec trois bouts de ficelle. Cette compétence s’apparente au bon vieux système D français, l’art de se débrouiller avec les moyens du bord. À l’époque, on pouvait facilement se moquer des situations rocambolesques où MacGyver parvenait à désamorcer une bombe avec un simple trombone ou à réparer un moteur d’avion avec du ruban adhésif. Mais avec le recul, on réalise que cette ingéniosité, aussi exagérée soit-elle, est finalement une qualité plutôt admirable.

Regarder MacGyver aujourd’hui, c’est comme redécouvrir une version idéalisée de la débrouillardise, où la créativité est plus puissante que la force brute. Le personnage est devenu une sorte d’icône du génie créatif, capable de se sortir de toutes les situations grâce à son cerveau, et non à ses poings. Il incarne ce que l’on pourrait appeler « l’anti-Rambo » : pas de muscles saillants, pas d’armes lourdes, mais des solutions intelligentes et non violentes.

Le reboot : mignon mais sans plus

En 2016, MacGyver a connu un reboot. Sympa, mais sans plus. Le jeune Lucas Till reprend le rôle de l’agent secret bricoleur, et si l’esprit « bricolage » est toujours là, quelque chose s’est perdu en chemin. Les personnages ont été réinventés, certaines situations modernisées, mais souvent de manière maladroite. On sent la volonté de plaire à un nouveau public avec plus d’action et de high-tech, mais ça manque un peu du charme de l’original. Le côté un peu kitsch des années 80 et la simplicité des solutions de MacGyver, c’était ce qui faisait le sel de la série. Et ça, le reboot ne l’a pas totalement capté. En somme, c’est mignon, mais ça ne réinvente pas la roue.

Conclusion : un héritage plus fort que le kitsch

En fin de compte, MacGyver a su dépasser le simple statut de série kitsch des années 80 pour devenir une icône culturelle. Certes, on se moquait de ses astuces improbables, mais aujourd’hui, à une époque où l’on valorise de plus en plus l’ingéniosité et les solutions pacifiques, le personnage résonne étrangement avec notre temps. Il est le héros d’une époque qui croyait encore que l’intelligence et la créativité pouvaient résoudre les problèmes du monde. Et pour cela, il mérite amplement son statut de légende télévisuelle.

MacGyver : l’icône bricoleuse des années 80, toujours d’actualité

Alors si, comme moi, vous n’avez pas vraiment regardé MacGyver à l’époque, c’est peut-être le moment de vous y replonger. Vous y trouverez un héros optimiste, plein de bonnes intentions, et surtout, un bricoleur de génie qui nous rappelle que parfois, tout ce dont on a besoin pour sauver le monde, c’est un peu d’ingéniosité et un trombone.



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