Le Faiseur d’univers (The Maker of Universes) est le premier volume de la Saga des Hommes-Dieux (The World of Tiers), écrit par Philip José Farmer et publié aux États-Unis en 1965 puis en France en 1969.
Ce premier volume raconte la découverte par Robert Wolff, un retraité américain, d’un univers haut en couleur : le Monde à étages. Ce monde peuplé de créatures mythologiques mycéniennes, et gouverné par un Seigneur. Un Thoan : une race semblable à l’homme mais d’un niveau technologique lui permettant de créer et de détruire des cosmos entiers.
La Saga des Hommes-Dieux permet à Philip José Farmer de développer le concept des univers adjacents, dans lequel notre monde et beaucoup d’autres ne sont que des « bulles » de cosmos imbriquées les unes dans les autres.
L’histoire
Robert Wolff est amnésique : il ne garde aucun souvenir des vingt premières années de sa vie. Après une carrière consacrée à l’étude des langues anciennes, il visite un pavillon où il songe à prendre sa retraite. C’est là qu’il découvre une corne mystérieuse qui lui donne accès à un univers parallèle. Univers étrangement familier : ses habitants ressemblent aux personnages de la mythologie antique. Ce monde perdu a-t-il un rapport avec l’enfance perdue de Robert Wolff ? Celui-ci traverse l’épreuve du rajeunissement et se lance dans une quête fantastique et périlleuse, à la recherche du créateur secret de cet univers factice, qui pourrait bien (sait-on jamais ?) lui livrer le secret de sa propre origine.
Un avis
J’adore les écrits de Philip J. Farmer, donc, cette chronique ne sera nullement objective.
Je me suis replongé dans la lecture de cette saga récemment et il m’a fallu très peu de temps pour dévorer ce petit bouquin de 200 pages.
Premier tome d’une saga qui en compte 7, en quelques pages, Farmer dépeint un monde riche d’aventures.
En lisant « le faiseur d’univers », très rapidement et immanquablement on a envie de se dire que cela ferait un monde génial pour un jeu de rôle… Et d’ailleurs, c’est ce qui a été fait (en 1995 et récemment en 2021).
C’est un roman finalement assez classique qui oscille entre fantasy et science-fantasy, la prose de Farmer est d’une telle vivacité qu’il nous entraine dans son sillage où qu’il aille.
Farmer est sans nul doute un faiseur de mondes, et un aussi un fan des autres créateurs, il parsème ainsi ses propres créations de clins d’œil aux auteurs qu’il apprécie. Ce roman est un joyeux fourre-tout, tout comme le monde dans lequel se retrouve Robert Wolff est un fourre-tout, ou plutôt un empilage de mondes divers. Cela va des créatures mythologiques de la Grèce antique, aux plaines d’Amérique du nord, puis à l’Europe de Chevaliers teutoniques, et plus encore.
La structure même de ce roman (et de la suite) se prête aussi à bien d’autres jeux (mega, hypertelluriens, les dimensionautes par exemple). Plus je lis Farmer, plus je me dis que l’auteur a bel et bien été un rôliste avant l’heure et probablement un fabuleux Maitre de Jeu.
Roger Zelazny lui même a été fasciné par ce roman de Farmer, et le Cycle des Princes d’Ambre est une autre façon d’évoquer ces univers multiples et ces créateurs qui se voient à l’égal de dieux.
Le faiseur d’univers n’est pas exempt de défauts et de facilités scénaristiques, il est écrit comme une folle course poursuite qui s’étale sur plusieurs mois et des milliers de kilomètres. Le héros va devoir se découvrir lui-même et découvrir le monde insensé sur lequel il se trouve et sauver celle qu’il a appris à aimer.