Face Ă lâefficacitĂ© de la guerre sous-marine menĂ©e par les U-boots du Kayser, les alliĂ©s se trouvĂšrent bien dĂ©munis au dĂ©but de la premiĂšre guerre mondiale : comment sâopposer Ă des adversaires quâon ne voit pas ?
Les convois escortĂ©s par des destroyers et autres corvettes ne se mettent que progressivement en place. Parmi les autres idĂ©es de lutte contre le pĂ©ril sous-marin, il en est une qui a Ă©tĂ© mise en pratique rapidement et qui peut montrer un intĂ©rĂȘt certain dans le cadre dâun jeu de rĂŽle : les Q-ships dits aussi mystery ships, ou navire-leurres.

La situation : les trop efficaces U-boote du Kayser
Pendant la premiĂšre guerre mondiale, les sous-marins allemands de la Kayserliche Marine ont dâemblĂ©e connu de grands succĂšs contre les flottes alliĂ©es. Ces navires Ă©conomiques permettent de menacer le commerce maritime, vital pour les Ăźles britanniques, et de briser le blocus Ă©tabli par la Royal Navy. Par exemple, lâaction du 22 septembre 1914 a vu le seul U-boot U-9 couler trois croiseurs cuirassĂ©s de la classe Cressy en un peu plus dâune heure : 1459 marins et officiers pĂ©rirent, pour lâessentiel des rĂ©servistes. Les cargos coulaient, torpillĂ©s ou sabordĂ©s aprĂšs abordage. Vapeurs comme voiliers Ă©taient sous la menace des U-boots allemands.

U-Boots peu performants
Heureusement les U-boots de lâĂ©poque sont peu performants. Bien quâils aient une vitesse de plus de 14 nĆuds en surface, ils sont trĂšs lents sous lâeau (Ă peine 8 nĆuds) ; en outre, ils emportent peu de torpilles, elles sont donc prĂ©cieuses. Le U-9 qui a coulĂ© les trois croiseurs disposait de quatre tubes et six torpilles. Pas question de les gaspiller sur nâimporte quelle cible ! Enfin, ces coĂ»teuses torpilles ne sont pas toujours fiables et les engins qui ne dĂ©tonnaient pas contre la cible Ă©taient frĂ©quents.

Par exemple, lorsque lâOlympic, sister-ship du Titanic, est passĂ© en cale sĂšche aprĂšs-guerre, on a retrouvĂ© un impact sphĂ©rique de la taille dâun ballon de football sur sa coque. Le paquebot avait Ă©tĂ© torpillĂ© pendant sa carriĂšre de transport de troupes sans que les explosifs ne dĂ©tonnent.
Attaque de surface
Les commandants allemands ont lâhabitude dâattaquer en surface, oĂč leurs navires sont tout de mĂȘme plus rapides que sous lâeau, en utilisant leur canon voire en abordant le navire ennemi. En effet, dâaprĂšs le droit de la mer un submersible est obligĂ© de faire surface prĂšs du navire, de le fouiller et de mettre lâĂ©quipage en lieu sĂ»r avant de procĂ©der Ă lâattaque. Il Ă©tait admis quâun commandant allemand fasse de mĂȘme pour un navire neutre, afin de savoir si la cargaison avait pour but un port alliĂ© ou pas : dans lâaffirmative seulement, il pouvait couler le navire.
CÎté allié
Du cĂŽtĂ© alliĂ©, les moyens de dĂ©tection sont rĂ©duits : si en 1916, un U-boot a Ă©tĂ© coulĂ© grĂące Ă lâutilisation dâun hydrophone, câĂ©tait encore un matĂ©riel expĂ©rimental et diffusĂ© Ă dose homĂ©opathique. Micros directionnels placĂ©s sous la coque, les hydrophones sont loin dâĂȘtre infaillibles et ils nâoffrent quâune portĂ©e limitĂ©e, quelques centaines de mĂštres, et un arc de recherche Ă©troit. Pas de sonar ou de radar en ce temps-lĂ : ne restent que les jumelles des guetteurs, qui scrutent la surface de la mer Ă la recherche du sillage caractĂ©ristique dâun pĂ©riscope.

Au dĂ©but de la guerre, les doctrines tactiques alliĂ©es ne prennent pas la mesure de la menace sous-marine, mĂȘme au sein de la Royal Navy. Les Ă©quipages des trois croiseurs coulĂ©s par le U-9 craignaient davantage les mines que les torpilles allemandes (voir ci-dessus) et on prĂ©conise que les navires marchands naviguent isolĂ©ment, pour Ă©viter des concentrations faciles Ă attaquer â et faire lâĂ©conomie dâune escorte, qui oblige Ă immobiliser des navires de guerre. Ce qui paraĂźt logique Ă premiĂšre vue ne lâest absolument pas : la mer est vaste, un convoi est difficile Ă repĂ©rer et Ă attaquer ; alors quâil suffit aux commandants de sous-marins de se coordonner un peu et dâattendre prĂšs des ports pour couler les navires isolĂ©s comme ils arrivent.
Des propositions furent faites chez les alliĂ©s pour profiter des choix tactiques ennemis. Il semble que la rĂ©action française ait Ă©tĂ© plus rapide que celle des Anglais mais ils parvinrent Ă la mĂȘme conclusion : il sâagissait dâemployer des navires assez petits pour que les sous-marins ne les torpillent pas dâemblĂ©e mais essaient au contraire de sâen emparer pour les saborder ou les couler Ă coup dâobus.

censé rendre la vue par le périscope plus difficile
Le concept : des navires-piĂšges pour tromper lâennemi
AppĂąter les commandants allemands
Les Q-ships sont donc conçus pour appĂąter les commandants allemands : trop petits pour valoir le tir dâune prĂ©cieuse torpille, ils sont en revanche armĂ©s pour combattre lâennemi une fois Ă©mergĂ©. Ces navires-leurres Ă©taient de toutes tailles et de toutes natures : des chalutiers, des voiliers, des caboteurs, de petits cargos, des yachts voire des escorteurs, de 4000 Ă quelques dizaines de tonnes. Le Hyderabad, de 600 tonnes, avait un tirant dâeau trĂšs faible pour que les torpilles passent sous sa coque sans lui nuire. Les plus petits restaient non loin des cĂŽtes, les plus gros partaient au large.
Un armement adapté
Des canons sont positionnĂ©s pour pouvoir tirer sur les flancs, lĂ dâoĂč il est le plus facile de tirer sur un sous-marin puisque câest lĂ quâils se positionnent eux-mĂȘmes pour arraisonner un navire.

Ce sont des piĂšces de calibre moyen, 75 ou 100mm pour les Français, 12 livres (76mm) ou 4 pouces (102mm) chez les Anglais. Des mitrailleuses permettent dâaffronter une tentative dâabordage ou Ă©liminer les membres dâĂ©quipage sur la « baignoire ». Certains ont Ă©tĂ© Ă©quipĂ©s de tubes lance-torpilles ou de grenades sous-marines. Les tubes lance-torpilles sont souvent fixes, placĂ©s dans la coque sous la ligne de flottaison, une pratique frĂ©quente Ă lâĂ©poque mais concrĂštement peu pratique. Les tubes qui peuvent pivoter offrent de meilleures performances. Bref, voiliers ou vapeurs, cargos ou caboteurs, malgrĂ© leur aspect anodin ils avaient du rĂ©pondant en cas dâattaque !s ou caboteurs, malgrĂ© leur aspect anodin ils avaient du rĂ©pondant en cas dâattaque !
Une particularitĂ© : un type de Q-ship consistait en une paire de navire. Un chalutier dâapparence anodine prenait en remorque un petit sous-marin anglais de type cĂŽtier, trop petit pour affronter les U-boots. Une fois lâennemi Ă©mergĂ©, le sous-marin anglais le torpillait. La mĂ©thode a fonctionné⊠Comme quoi.
Subterfuges
Les Q-ships ont portĂ© des cloisons amovibles et autres subterfuges pour dissimuler leur apparence : faux roof, chaloupes factices, cargaison de caisses vides entassĂ© sur le pont, cheminĂ©e dĂ©montable. Devant les canons, des sabords sont donc placĂ©s que les artilleurs rabattent pour faire feu sur un sous-marin ennemi en surface. Les voiliers Ă©taient Ă©quipĂ©s de moteurs auxiliaires et dâĂ©quipements de radio : il fallait alors dissimuler la cheminĂ©e et les antennes, voyantes Ă lâĂ©poque, dans la mĂąture. On remplissait leurs cales de tonneaux vides, de bois et autres matĂ©riaux pour les maintenir Ă flot mĂȘme torpillĂ©. EfficacitĂ© non garantie ! En effet, la salle des machines est pile au centre du navire : câest une grande salle vide, remplie de chaudiĂšres brĂ»lantes et autres dispositifs mĂ©caniques : câest lâendroit le plus susceptible dâĂȘtre touchĂ© (les commandants de U-boots visaient le cĆur du navire) et le plus fragile. Une torpille Ă cet endroit, le navire peut se couper en deuxâŠ

la cloison factice qui le cachait à la vue a été basculée (à droite)
PrĂȘt Ă se battre en permanence
Les Q-ships portaient un Ă©quipage nombreux, composĂ© de deux sortes de marins : lâĂ©quipage de combat, constituĂ© de militaires, devait ĂȘtre prĂȘt Ă se battre en permanence ; un Ă©quipage de panique, composĂ© de civils, qui devait (faire semblant dâ) obĂ©ir aux ordres dâun commandant ennemi, comme Ă©vacuer le navire ou autre. Pour pousser le rĂ©alisme le plus loin possible, certains matelots se dĂ©guisaient en femmes, dâautres utilisaient du maquillage pour figurer le cuisinier noir, avec un perroquet en peluche dans une cage.
En pleine action : le Q-ship face au U-boot
Le Q-ship part faire des ronds dans lâeau pendant un certain temps, selon son autonomie, ses ordres, sa zone de mission etc. Certains restaient en Mer du Nord, dâautres rejoignaient les cĂŽtes africaines.
Repéré
Un sous-marin est repĂ©rĂ© : son pĂ©riscope laisse un sillage caractĂ©ristique. Pourtant lâĂ©tat-major ne doit rien laisser paraĂźtre : il faut attendre. Les minutes passent, aucune torpille nâa Ă©tĂ© lancĂ©e, on peut donc espĂ©rer (!) une attaque en surface. De fait, la proue noire du navire ennemi Ă©merge dans un gros bouillonnement dâĂ©cume. Rapidement, lâĂ©quipage allemand prend place, derriĂšre le canon de pont et derriĂšre une mitrailleuse installĂ©e sur le kiosque. Un officier empoigne son porte-voix pour appeler lâĂ©quipage de lâinnocent cargo : dans un anglais ou un français impeccable, quoique teintĂ© dâun accent germanique difficile Ă cacher, il ordonne de mettre en panne (stopper les machines) : le commandant est priĂ© de venir Ă bord avec les papiers du bĂątiment.

pendant que l’Ă©quipage de combat se prĂ©pare Ă faire feu
PrĂȘts Ă faire feu au dernier moment
Le branle-bas de combat est discrĂštement lancĂ© Ă bord du Q-ship, pendant que le sous-marin sâapproche. Lâofficier anglais ou français refuse dâobĂ©ir aux ordres donnĂ©s par le commandant allemand, alors ce dernier ordonne aux marins dâĂ©vacuer le Q-ship dans les canots avant dâouvrir le feu. LâĂ©quipage de panique passe Ă lâaction, les hommes en font des tonnes, pour faire plus vrai : des cris, une petite bousculade, tout pour donner Ă penser que le U-boot avait trouvĂ© une proie sans dĂ©fense. Pendant ce temps, les artilleurs pointaient leurs piĂšces en cachette vers le U-boot, prĂȘts Ă faire feu au dernier moment : Ă 1000 mĂštres ou moins, câest Ă bout portant pour un canon qui tire Ă plus de 10 kilomĂštresâŠ
Le premier tir doit ĂȘtre dĂ©cisif
Le commandant du Q-ship lance un ordre : faites feu ! Les piĂšces sont dĂ©masquĂ©es, les sabords basculent rĂ©vĂ©lant le museau noir des canons. Sans attendre, les officiers dĂ©clenchent le tir. En face, les allemands sur leur sous-marin font de mĂȘme. Le premier tir doit ĂȘtre dĂ©cisif, il nây en aura peut-ĂȘtre pas dâautre ! Un U-boot peut plonger en trente secondes, le Q-ship doit sans attendre placer des obus de sorte de percer la coque de son ennemi. Si le commandant allemand dĂ©cide dâaffronter le navire-leurre, un duel dâartillerie sâengage : le sous-marin est une petite cible, trĂšs basse sur lâeau, mais son canon est redoutable entre les mains expertes des marins bien formĂ©s. Le Q-ship est un navire civil, sa construction nâa pas Ă©tĂ© faite pour quâil rĂ©siste Ă des obus dâartillerie de marine. Les dĂ©gĂąts peuvent vite ĂȘtre importants Ă bord.
Les mitrailleuses entrent en action : les servants visent la « baignoire » oĂč sâentassent des officiers et des marins allemands ; câest aussi lĂ quâils ont mis en Ćuvre une Maxim aux rafales mortelles. Les balles percent le bordĂ© des deux navires, aucun blindage ne protĂšge les hommes. La distance seule empĂȘche un tir trop prĂ©cis. Les servants tombent, fauchĂ©s par la mitraille : dâautres matelots enjambent les corps de leurs camarades pour les remplacer. On emmĂšne les blessĂ©s dans le navire et on pousse les morts de cĂŽtĂ©.
Endommagé
Le canon du Q-ship a touchĂ© le U-boot ! Le sous-marin endommagĂ© pouvait tenter une plongĂ©e rapide, sous les tirs ennemis. On croit en surface quâil a coulĂ© mais mĂȘme avec une avarie, le navire allemand peut rentrer Ă bon port voire contre-attaquer avec ses torpilles. Le Q-ship emporte parfois des grenades sous-marines : il faut remettre les machines en marche, prendre de la vitesse et manĆuvrer pour se placer au-dessus de la derniĂšre position connue du sous-marin. Les grenades tombent dans lâeau et sâenfoncent : si la fusĂ©e dâallumage a Ă©tĂ© bien rĂ©glĂ©e, le sort du U-boot est scellĂ©. Parfois elles dĂ©tonnent Ă une mauvaise profondeur et lâallemand sâen tire.

Statistiques
Les anglais ont lancĂ© entre 180 et 200 Q-ships, bien plus que les français : certaines sources parlent de 370 Q-ships au total. Les Q-ships ont participĂ© Ă 150 engagements, oĂč ils auraient coulĂ© 14 U-boots (10 % des pertes de sous-marins allemands pendant la guerre) et endommagĂ© 60 autres. Notez le conditionnel : il fut des sous-marins endommagĂ©s qui purent rejoindre leur port-base. En retour, 27 Q-ships auraient Ă©tĂ© perdus ; une autre statistique donne 38 navires perdus sur 198.
Les Q-ships ont donc connu des rĂ©sultats non nĂ©gligeables, quoiquâils fussent finalement moins efficaces que les champs de mines pour couler des U-boots. Certains historiens estiment que leurs attaques ont poussĂ© le commandement de la Kayserliche Marine Ă pratiquer la guerre sous-marine Ă outrance : on arrĂȘte les comportements chevaleresques et on torpille tout navire sans avertissement. Ce qui nâa pas Ă©tĂ© sans consĂ©quence, puisque ce fut lâun des motifs de lâentrĂ©e en guerre des Ătats-Unis.
Du secret entourant les Q-ships, vient aussi leur autre nom : mystery ship. En effet la Royal Navy nâa jamais reconnu leur existence de maniĂšre officielle pendant la guerre. Agissant de maniĂšre confidentielle, les navires Ă©taient parfois affectĂ©s Ă dâautres tĂąches, ravitailleurs de sous-marins, escorteurs de convoi ou transports de troupe. Leurs missions anti-sous-marines restaient cachĂ©es, entre autres Ă cause de leurs noms fictifsâŠ
Et pour du jeu de rĂŽles ?
Ce qui est intĂ©ressants avec les Q-ships, câest quâils offrent pas mal de situation de jeu pour un scĂ©nariste et un maĂźtre du jeu.
En gĂ©nĂ©ral, les joueurs prĂ©fĂšrent ne pas avoir trop de chefs au-dessus dâeux. Or la pĂ©riode de la premiĂšre guerre mondiale est le domaine des militaires, donc des ordres. Or les Q-ships ont, pour les navires anglais, des Ă©quipages partiellement civils qui les mettent en Ćuvre : on peut extrapoler que ces marins et officiers collaborent avec la Royal Navy mais quâils nâont pas dâordres Ă recevoir dâun militaire. On peut donc les voir comme des corsaires, officiers non conventionnels livrĂ©s Ă eux-mĂȘmes et libĂ©rĂ©s de la hiĂ©rarchie.

(avec emplacement de ses armes lourdes) et sous un de ses déguisements
Je suis un innocent marin qui nâa rien Ă se reprocherâŠ
Les Ă©quipages des Q-ships doivent se comporter normalement dans les ports oĂč ils font escale, câest-Ă -dire cacher quâils agissent pour les marines alliĂ©es contre les U-boots allemands. Or les allemands avaient aussi des espions dans les ports, qui renseignaient les services secrets du Kayser sur les mouvements de navire. Les marins des Q-ships devaient donc lĂącher certaines informations lors des escales, en espĂ©rant que lâinformation atteigne Berlin puis les commandants de U-boots pour repĂ©rer les circuits, les rĂ©seaux, etc. Oui, ils jouaient le rĂŽle de « marin bavard » pour distiller de fausses prĂ©cisions sur leur route, leur cargaison etc.
On peut imaginer quâen plus des marins ci-dessus, dâautres devaient rechercher dans les ports dâĂ©ventuels espions allemands ou de possibles agents ennemis en quĂȘte dâinformations, en lien plus ou moins Ă©troits avec les autoritĂ©s navales alliĂ©es sur place : rendez-vous secrets, messages codĂ©s, filatures et autres combats au couteau dans une allĂ©e sombre contre des agents ennemisâŠ
Une foule à interpréter
LâĂ©quipage propose toute une galerie de personnages aptes Ă interagir avec les PJ, voire Ă permettre Ă un joueur malchanceux de remplacer son PJ dĂ©funt ou capturĂ©. PlutĂŽt que de dĂ©tailler tous les membres dâĂ©quipage, voici une astuce : bien sĂ»r, chaque matelot peut avoir une particularitĂ©, borgne, chauve, roux, russe, il a un petit singe, câest une grande gueule, il a un regard de fouine. Quand les PJ ont commencĂ© Ă avoir des liens avec certains dâentre eux, il est alors possible de dĂ©tailler davantage ceux que les PJ prĂ©fĂšrent.
Parmi les 100 hommes dâĂ©quipage, il peut, non, il va y avoir un traĂźtre ou du moins, un individu Ăąpre au gain qui acceptera de trahir les alliĂ©s et dâaider lâAllemagne contre argent. Aux PJ de le trouver et de lâĂ©liminer â ou de lâutiliser comme agent-double. Enfin, certains joueurs vont aimer les caractĂ©ristiques du canon de 4 pouces ou de la torpille de 356mm : combien de dĂ©gĂąts ?

Les PJ composent lâĂ©tat-major
IdĂ©alement, les PJ doivent former lâĂ©tat-major du Q-ship : dâabord ils seront spectateurs, dâautres prennent des dĂ©cisions et ils obĂ©issent. Puis un Ă©vĂšnement les met en avant : un obus ennemi frappe la passerelle et Ă©limine lâĂ©tat-major, Ă eux de les remplacer au pied levĂ©. Chacun garde sa spĂ©cialitĂ©, chef-machine, artilleur, etc., mais tous participent aux prises de dĂ©cisions, sans laisser le commandant prendre seul les choix qui engagent tout le monde.
Les commandants de Q-ships utilisaient des mĂ©thodes dignes de celles des pirates pour tromper leurs cibles : les corsaires de la Kayserliche Marine employaient les mĂȘmes contre les cargos alliĂ©s. Les Ă©quipages pouvaient repeindre la coque et la superstructure de leur navire pour lui donner une nouvelle apparence et repasser dans la mĂȘme zone sans se faire repĂ©rer. Bien sĂ»r, le nom peint en poupe nâĂ©tait jamais « bateau-leurre XXX » mais on y lisait Marguerite, Normandy, HMS Tamarisk ou autre. Ils emportaient des pavillons de nations neutres, pour dissimuler leur nationalitĂ©. Il nâen est pas de mĂȘme une fois le sous-marin apparu : le Q-ship doit absolument arborer son rĂ©el pavillon pour le combat.
Le commandant a fort Ă faire
Les commandants des Q-ships devaient alterner les routes frĂ©quentĂ©es et les dessertes inhabituelles, espĂ©rant quâun sous-marin rĂŽde dans les parages. InformĂ©s des derniĂšres attaques connues, ils devaient estimer le cap du U-boot, la possible zone de patrouille qui lui Ă©tait assignĂ©e, etc. Le sous-marin en est-il au dĂ©but de sa mission, ses tubes lance-torpilles pleins et ses matelots en pleine forme ? Ou avait-il dĂ©jĂ Ă©cumĂ© la rĂ©gion, ses tubes dĂ©jĂ vidĂ©s plus ou moins utilement et en route vers son port dâattache pour refaire le plein et reposer son Ă©quipage ?
Comme tous les commandants du temps, ceux des Q-ships devaient sâoccuper de tout : le ravitaillement en charbon ou en mazout, lâachat de vivres, voire trouver des cargaisons et recruter des hommes. Ă part pour ces deux derniers points, les officiers doivent donc continuer Ă faire comme si, contacter des intermĂ©diaires, conclure des accords et prendre des marchandises, au moins fictivement, sans quoi ils pourraient attirer lâattention sur leur navire et eux. Les commandants disposent dâune certaine somme dâargent liquide pour les frais imprĂ©vus : ceux des Q-ships peuvent avoir en plus de quoi corrompre un officiel neutre, un nĂ©gociant ou un fonctionnaire, etc.

Action commando au programme
Pour les attaques de U-boot en surface, les alliĂ©s avaient mĂȘme imaginĂ© doter les Q-ships de bombes Ă gaz pour Ă©liminer les Ă©quipages ennemis : en effet le commandant du navire arraisonnĂ© devait se rendre Ă bord du sous-marin. LĂ , il suffisait de jeter les bombes par les issues ouvertes du U-boot pour gazer tout le monde Ă bord⊠Ăa nâa jamais marchĂ© mais, sait-on jamais ? Les combats au canon peuvent occuper certains marins du bord pendant que dâautres tentent de prendre lâautre navire Ă lâabordage : de quoi connaĂźtre aussi les affrontements Ă courte portĂ©e voire au corps-Ă -corps entre marins alliĂ©s et sous-mariniers allemands dans des canots.
On a parlĂ© plus haut des corsaires allemands, cĂ©lĂšbres pendant le premier conflit mondial. On pourrait imaginer que la Kayserliche Marine dĂ©pĂȘche un tel navire pour affronter les Q-ships aux cĂŽtĂ©s des U-boots. Un duel contre un raider allemand, ça tente quelquâun ? Les forceurs de blocus et autres sont en gĂ©nĂ©ral des unitĂ©s assez importantes, plus en tous cas que les Q-ships. Il va y avoir de la bagarre !
De mĂȘme, les PJ se montreront-ils chevaleresques, Ă lâimage de ce pilote qui a posĂ© son zinc pour extirper son ennemi vaincu de lâavion en flamme oĂč il Ă©tait coincĂ© ? Ou seront-ils sans pitiĂ©, comme lâĂ©quipage du HMS Baralong, dont lâĂ©quipage a tuĂ© jusquâau dernier allemand dâun U-boot, y compris les prisonniers ramenĂ©s Ă bord ? La guerre de 14-18 a Ă©tĂ© le théùtre dâactes dignes de films de capes et dâĂ©pĂ©es mais aussi un cimetiĂšre oĂč sont entassĂ©s des millions de soldats gazĂ©s, brĂ»lĂ©s vifs ou abattus Ă la mitrailleuse. Si les PJ peuvent se poser quelques questions sur la portĂ©e de leurs actes, et les joueurs eux-mĂȘmes, ça nâen sera que mieux.
Du point de vue des rĂšgles
Ainsi que le savent ceux qui ont un jour naviguĂ©, Ă la mer les journĂ©es sont longues, rĂ©pĂ©titives et remplies de tĂąches sans grand intĂ©rĂȘt. La routine rĂšgne et chaque jour est semblable Ă la veille comme au lendemain. Laver le pont le matin, tenir le cap, charger du charbon ou prĂ©parer le repas, voilĂ qui nâa rien Ă faire autour dâune table de jdr. Faire un jet de serpilliĂšre, chaque jour ? Naan.
Sauf que la mer, ce sont aussi des moments trĂšs intenses, et en temps de guerre il y en a plus encore : les tempĂȘtes et les combats. LĂ , ça fuse, il y a mille choses Ă faire, on court partout, les grosses vagues qui balaient le pont, le bruit du canon et les gerbes des obus dans lâeau, calculer une solution de tir pour la torpille, soigner les blessĂ©s, ça nâarrĂȘte pas. Et pour ça, les rĂšgles de jeu de rĂŽles sont parfaites.
Le stress, voilĂ lâennemi
Pour animer les moments creux, faites tester la santĂ© mentale du PJ. Les marins des Q-ships sont Ă cheval sur un bateau-leurre plein dâobus, une chĂšvre destinĂ©e Ă appĂąter un sous-marin ennemi dont une seule des torpilles, bien placĂ©e, peut couper un bateau en deux ou couler un cuirassé⊠Le stress est intense : y aura-t-il une attaque aujourdâhui ? Demain ? En plein jour ou la nuit venue ? Par beau temps ou pas mauvaise mer ?
Le stress, voilĂ lâennemi : il paralyse, il brouille lâesprit, il pousse Ă faire nâimporte quoi. Il empĂȘche de dormir et de manger ou alors il force Ă se gaver de nourriture. Il perturbe les relations humaines, avec ceux-lĂ mĂȘme dont on aura le plus besoin au pire moment. Or les PJ sont posĂ©s sur une coque de noix remplie de carburant et dâexplosifs, isolĂ©s en pleine mer Ă la merci de tous ses dangers, pendant une guerre totale et sans pitiĂ© (guerre sous-marine sans restriction) contre des ennemis invisibles et capables de dĂ©truire le navire sans prĂ©avis et sans remords.
Si les rĂšgles de votre jeu le permettent, testez la santĂ© mentale des PJ Ă intervalle rĂ©gulier. Restez dans des consĂ©quences rĂ©alistes pour les Ă©checs, peut-ĂȘtre en vous inspirant des lignes ci-dessus, et poussez les joueurs Ă interprĂ©ter un pĂ©tage de plomb ou autre comportement induit par lâangoisse permanente. Permettez que les PJ rĂ©cupĂšrent, par exemple lors des escales ou mĂȘme Ă bord, lors de fĂȘtes improvisĂ©es ou de moments de dĂ©tente, quitte Ă les surprendre par une alerte juste aprĂšs.

THE ROYAL NAVY IN THE FIRST WORLD WAR (Q 75456) Sloop HMS Narcissus with a single funnel, probably used as a Q ship. Copyright: © IWM. Original Source: http://www.iwm.org.uk/collections/item/object/205320243
Prendre soin du matériel
Lâentretien courant du navire est important : il permet quâil soit totalement opĂ©rationnel lors dâune action de combat, sans empĂȘcher la panne inattendue ou le pĂ©pin mĂ©canique. Les PJ doivent rĂ©guliĂšrement tester leurs compĂ©tences (RĂ©paration, MĂ©canique ou autre) : en cas dâĂ©chec, il peut ne rien se passer ou une panne peut se rĂ©vĂ©ler, qui doit ĂȘtre rĂ©parĂ©e rapidement (un nouveau test de compĂ©tence). Le MJ prend note de ces Ă©vĂšnements. Lors dâune attaque, les Ă©checs sont repris pour Ă©tablir un Ă©tat final : lâĂ©quipement va-t-il tenir bon ou pas ? Les soucis arrivent, câest bien connu, au pire moment : la vitesse qui baisse inexplicablement, la hausse du canon ne dĂ©passe pas 10° au lieu des 25° habituels, le monte-charge des obus qui se bloque, etc. Un entretien rĂ©gulier nâest donc pas inutile !
Le navire peut devenir un personnage Ă part entiĂšre, gĂ©rĂ© conjointement par les joueurs et le maĂźtre du jeu. Il a ses caractĂ©ristiques, ses points forts et ses points faibles : il peut se mettre Ă vibrer au-dessus dâune certaine vitesse, il peut gĂ©mir quand il prend la vague sur lâavant gauche, il peut y avoir toujours de lâeau dans la cale arriĂšre ou le tube lance-torpille arriĂšre peut se coincer aprĂšs chaque tir. Rares sont les jeux (Ă ma connaissance) qui permettent de noter tout cela mais leur navire est le principal moyen de survie des PJ, autant lui donner un peu dâimportance.
Quelques idées de scénarios en vrac
Dans une galaxie lointaine
Les Q-ships dĂ©crits ici sont typiques de la premiĂšre guerre mondiale, rien ne vous empĂȘche dâutiliser les mĂȘmes concepts dans un autre univers. Dans une galaxie lointaine, lâEmpire galactique rĂ©quisitionne votre corvette corellienne pour en faire un vaisseau-piĂšge contre les pirates : la paie est bonne mais il y a cet officier impĂ©rial Ă bord qui vous donne des ordres sans arrĂȘt. Surtout il est prĂȘt Ă abattre tout « ennemi » rencontrĂ© et il ne fait jamais de prisonnier⊠Or il ne se contente pas des pirates mais il veut maintenant dĂ©truire un vaisseau rebelle et pour cela, il laisse derriĂšre lui une longue sĂ©rie de cadavres. De leur cĂŽtĂ©, les Rebelles sauvent des vies et aident les gens. Allez-vous rejoindre la RĂ©bellion pour lutter contre lui ou continuer le combat Ă ses cĂŽtĂ©s ?
PremiĂšre croisiĂšre
Une premiĂšre croisiĂšre oppose le Q-ship des PJ Ă un seul U-boot, commandĂ© par un officier Ă lâancienne, qui respecte les coutumes de la mer et se montre chevaleresque. Les deux Ă©quipages peuvent mĂȘme se rencontrer lors dâune escale en territoire neutre : ils partagent tant de choses sans le savoir, leur stress est le mĂȘme et leur valeur nâest pas moins grande. Sa mission terminĂ©e, il est remplacĂ© par un homme dâune autre trempe, capable de torpiller un vapeur la nuit par gros temps ou dâabattre les naufragĂ©s dans un canot, pour ne laisser aucun tĂ©moin.

SOS !
SOS ! Un navire de passagers, torpillĂ©, appelle Ă lâaide pendant quâil coule lentement, alors que le commandant du Q-ship pense que le U-boot quâil traque nâest pas loin. Va-t-il poursuivre la chasse et laisser des centaines de naufragĂ©s dans lâangoisse ? Ou cesse-t-il de pourchasser le U-117 et son commandant, Heinrich Von Weber, au sinistre tableau de chasse ? En arrivant vite, le Q-ship pourrait peut-ĂȘtre trouver un autre sous-marin, Ă moins que le paquebot nâait heurtĂ© une mine marine⊠Qui sait si le U-117 ne va pas suivre le mĂȘme cap pour rejoindre lâautre U-boot ? (InspirĂ© par une aventure de Corto Maltese)
Dans lâinconnu
Pour ravitailler ses sous-marins, la Kayserliche Marine utilise un cargo plein de torpilles, de mazout et de provisions. Or son apparence change et son Ă©quipage change rĂ©guliĂšrement son nom et son pavillon. Le Q-ship est la seule unitĂ© qui peut retrouver ce navire et le couler. Bien entendu, un U-boot rĂŽde dans les parages, il a besoin de refaire le plein de torpille mais son canon est encore capable de couler un petit navire et son Ă©quipage rĂȘve dâen dĂ©coudre. Pire que tout, la Royal Navy a aussi dĂ©pĂȘchĂ© un croiseur dans le mĂȘme but et son commandant est parfaitement imbuvable⊠ThĂ©oriquement il a prĂ©sĂ©ance sur le commandant du Q-ship et il peut lui donner des ordres. Or il ne connaĂźt ni la rĂ©gion, ni les mĂ©thodes ennemies.
Le piĂšge
Trois Q-ships ont Ă©tĂ© torpillĂ© dans la zone oĂč opĂšre celui des PJ : ça nâest plus une coĂŻncidence, il y a un traĂźtre qui renseigne lâennemi ! Mais qui ? Comment ? Et oĂč est-il quâon aille lui pĂ©ter les genoux avant de le livrer au peloton dâexĂ©cution ? LâenquĂȘte au port mĂšne Ă trois suspects, innocentĂ©s difficilement. Le coupable est insoupçonnable⊠Câest lâofficier en charge des peintures : les Q-ships en emportent de grosses quantitĂ©s pour changer leur apparence, il sait donc quand ils vont partir. Quant Ă sa mĂ©thode, elle est difficile Ă repĂ©rer : il ajoute une piĂšce mĂ©tallique sur lâhĂ©lice, qui donne un bruit parfaitement reconnaissable sous lâeau. Les U-boots nâont quâĂ tendre lâoreille pour les repĂ©rer. Un indice utile pour les piĂ©ger par la suite !
Civils
Le Q-ship vainc un U-boot ennemi : lâĂ©quipage Ă©vacue la coque perforĂ©e et se rĂ©fugie Ă bord de canots en caoutchouc. Les fragiles embarcations dansent sur les vagues comme des fĂ©tus de paille. Ă bord les PJ remarquent aussi des civils, marins, officiers et mĂȘme quelques femmes ! Ce sont les rescapĂ©s dâun voilier torpillĂ© peu avant et que lâĂ©quipage nâa pas eu le cĆur dâabandonner. Les PJ seront-ils plus cruels que leurs ennemis ? Le bord va sâanimer avec tous ces passagers supplĂ©mentaires, dâautant que les prisonniers doivent ĂȘtre Ă©troitement surveillĂ©s alors que la place manque. Bien sĂ»r leurs officiers prĂȘtent serment de ne pas tenter de sâenfuir mais leur devoir prime sur leur honneur. Les vivres viendront plus vite Ă manquer avec toutes ces bouches Ă nourrir. Un message radio rappelle les PJ Ă lâordre : un U-boot est signalĂ© non loin de lĂ . Oh et si une des passagĂšres Ă©tait sur le point dâaccoucher ?
Contrebandiers
Pour se ravitailler, le commandant du Q-ship passe par des contrebandiers qui doivent lui apporter du charbon dans une crique isolĂ©e dâun pays neutre. Les contrebandiers nâont quâun vieux vapeur hors dâĂąge, oĂč seul lâarmement tient bon : le navire des PJ est trĂšs tentant pour eux⊠Un traĂźtre dans leur Ă©quipage essaie dâattirer un sous-marin ennemi censĂ© croiser dans les parages. Enfin les autoritĂ©s ne tiennent pas Ă se mĂȘler de la guerre marine entre les alliĂ©s et le Reich : leurs douaniers vont venir perturber le ravitaillement secret.
Liens et références
Tout dâabord, un article sur la Meg, commandĂ© par le commandant Charcot (cĂ©lĂšbre explorateur polaire mort Ă bord de son « Pourquoi Pas ? » en 1936) dans un vieux numĂ©ro du magazine « Dossiers Histoire de la Mer », mâa appris lâexistence de ce type de navires et mâa apportĂ© quelques Ă©lĂ©ments pour complĂ©ter cet article.
Sinon, jâai principalement utilisĂ© les articles de la Wikipedia et les sites internet suivants :
- Navire-leurre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Navire-leurre
- Q-ship (en anglais) : https://en.wikipedia.org/wiki/Q-ship
- Lâincident du Baralong (en anglais) : https://en.wikipedia.org/wiki/Baralong_incidents
Ce furent deux crimes de guerre britanniques en novembre 1915, quand lâĂ©quipage du Q-ship anglais Baralong a exĂ©cutĂ© les membres dâĂ©quipage dâun sous-marin quâil venait de couler.
- Unterseeboot, un article général sur les sous-marins allemands et autrichien : https://fr.wikipedia.org/wiki/Unterseeboot
- Lâaction du 22 septembre 1914 : https://fr.wikipedia.org/wiki/Action_du_22_septembre_1914
- Le HMS Olympic torpillĂ© pendant la guerre : https://fr.wikipedia.org/wiki/Olympic_(paquebot), aprĂšs la guerre â le lecteur y trouvera mention dâun U-boot abordĂ© et coulĂ© par le paquebot.
Voir aussi les articles sur la guerre sous-marine Ă outrance ou celui (en anglais) sur lâhydrophone.
- Sur le U-boot SM U-9 : https://scriiipt.com/2021/09/le-sous-marin-allemand-unterseeboot-9/
- Un article sur les Q-ships : https://kbcpenmarch.franceserv.com/q-ships-ou-bateaux-pieges.html
- Un autre article en français : https://acierettranchees.wordpress.com/2017/03/05/q-ships-ou-bateaux-pieges-le-retour-des-corsaires-1914-1918/
- Une reprĂ©sentation en 3D dâun Q-ship : https://www.turbosquid.com/fr/3d-models/ww1-q-ship-ship-obj/532597
- Les sites : www.uboat.net ; www.picryl.com (pour les illustrations libres de droits)
- Une illustration dâun Q-ship sur Pinterest: https://pin.it/6UEs4UF
Quelques sites en anglais :
- Un article en anglais qui liste les Q-ships par nom et avec quelques dĂ©tails sur les opĂ©rations quâils ont menĂ©s : https://www.naval-history.net/WW1NavyBritishQships.htm
- Un autre article dâordre gĂ©nĂ©ral sur les navires-leurres avec des noms de navire :