Dès le milieu des années 70, l’énorme popularité de Dungeons & Dragons (D&D) décide l’éditeur TSR à créer plus de jeux de rôle dans d’autres genres. Comme Boot Hill (1975) pour le genre western, Gamma World (1978) pour le post-apocalyptique et Top Secret (1980) pour l’espionnage.
Mais, il se trouve que la plupart des jeunes des années 70 étaient aussi fans de SF, grâce à Star Wars (1977), Battlestar Galactica (1978) et aussi un peu Buck Rogers au 25e siècle (1979).
Au début, il y avait quoi comme jeu de rôle de Science Fiction ?
Traveller (1977) était à peu près la seule option. Il s’agissait d’un produit de GDW (Game Designer’s Worksop le rival de TSR). La SF de Traveller est plus « technique », plus « profonde », sans trop faire dans le coté western spatial mais plus sur l’exploration, et le coté hard science.
Mais malgré tout son coté réaliste, ou peut-être à cause de ça, Traveller était moins attrayant pour les plus jeunes ou les joueurs occasionnels. Les livres de règles avec trop de texte et pas assez de jolies images, ça ne semblait pas intéresser les joueurs de 11 ans.
TSR n’a pas repéré l’opportunité de miser sur la science-fiction jusqu’en 1980, quand ils ont enfin sorti Star Frontiers. Le jeu était vendu comme jouable (playable one). Un gros clin d’œil à Traveler. Et avec Larry Elmore comme illustrateur des couvertures, ça en jette beaucoup plus.
Alpha Dawn
La toile de fond de Star Frontiers (sous-titré Alpha Dawn dans la réimpression de 1982) se situe près du centre d’une galaxie en spirale où les vaisseaux spatiaux utilisent The Void. Une forme de déplacement hyper-spatial qui raccourcit considérablement les temps de voyage entre les mondes habités.
Le cadre de jeu de base est une zone connue sous le nom de The Frontier Sector où quatre races intelligentes (Dralasite, Humains Vrusk et Yazirien) se sont rencontrées et ont formé la United Planetary Federation (UPF, ou PFU : Fédération des Planètes Unies dans la vf).
Les personnages joueurs agissent le plus souvent comme des agents de la Corporation Pan-Galactique pour explorer la frontière et combattre les incursions insidieuses d’une mystérieuse race extraterrestre connue sous le nom de Sathar.
Dès le départ, les races jouables et l’ennemi principal étaient une bouffée d’air frais, à une époque où littéralement tous les extraterrestres en science-fiction étaient très humanoïdes.
Il est difficile de faire beaucoup plus étrange que l’énorme insectoïde Vrusk. Ou encore que l’amibe géante qu’est un dralasite. Ce dernier se transformant pour se glisser sous les portes ou à travers les trous de serrure. Dans la version française, il est surnommé Barbapapa… Il y a aussi le Yazirien qui ressemble un peu à un wookie en légèrement faible et volant… enfin volant… planant… une option attrayante à jouer.
Bien que l’extension de 1985, Zebulon’s Guide to Frontier Space (officiellement le volume 1, mais il n’y a jamais eu de suivi) ait rencontré des critiques mitigées de la communauté sur son utilité et son développement des règles de base, il a également introduit trois autres races extraterrestres jouables… et une autre qui ressemble à des nains spatiaux.
Les Sathar font des ennemis étranges et totalement mystérieux, c’est un point exprimé dans leur portrait racial dans le livre de règles : un spécimen de dissection épinglé. Cela peut devenir un objectif constant pour les PJ que de capturer un Sathar vivant.
Les Sathars devaient cependant être utilisés avec parcimonie, plutôt que de les avoir comme cible systématique lors de combat au blaster. Ils forment une sorte d’ennemi la plupart du temps invisible qui manipule et complote dans l’ombre.
La boite
Star Frontiers: Alpha Dawn est vendu en boite, et à l’intérieur, deux minces volumes :
- Les règles d’initiation : une sorte de jeu d’escarmouche de base avec des éléments de JdR légers. Avec des mécanismes élémentaires de jeu (principalement le combat à distance)
- Les régles avancées : des règles étoffant les aspects narratifs du jeu, et détaillant les progressions des compétences, l’équipement avancé.
- La boîte principale comprenait également un module d’introduction, Crash on Volturnus, le premier opus de ce qui allait devenir une campagne en trois parties.
En français ? Oui, la boite de base et la campagne sont (étaient ?) trouvables en français, en cherchant un peu… Mais c’est tout ce que vous pourrez hélas trouver. Le reste n’ayant jamais été traduit.
Le jeu continue…
Bon, malgré ses défauts (oui il y en a), le jeu Star Frontiers a poursuivi son bonhomme de chemin, avec pas mal de publications.
Alors, aussi étrange que cela soit, Star Frontiers n’avait pas de règles de combat spatial… Elles ne sont arrivées qu’avec le supplément Knight Hawks… Et on pouvait même trouver des figurines de vaisseaux.
Bon, le jeu n’a jamais réussi à se faire un place, d’un coté il y avait Traveller et de l’autre, Star Wars le jeu de rôle…
Il a pourtant un suivi assez fort et une bonne communauté qui fait un très bon boulot.
Vous trouverez ici plein de magazines (gratos) pour Star Frontiers : https://frontierexplorer.org/magazines et ici aussi https://starfrontiersman.com/magazines.php
Sans oublier un Wiki assez complet : https://starfrontiers.fandom.com/wiki/Main_Page
Et sur DriveThruRPG on peut aussi trouver la plupart des suppléments au format pdf.
Un avis subjectif ?
Bon, le jeu je l’ai acheté vers la fin des années 80, et il était déjà un peu dépassé. Mais, juste un peu… En effet, ses règles sont faciles et s’adaptent presque à tout. Un lancer de d100 avec des bonus/malus, c’est pas bien compliqué. La fiche de personnage était très simple, et elle fait un peu peine.
Néanmoins, le jeu est idéal pour de l’initiation, il va a l’essentiel. On peut aussi facilement l’adapter à pas mal d’univers de Space Opera.
Commentaires
1 réponse à “Star Frontiers”
Ha nostalgie des nostalgie ! Mon premier jeu de SF, même si j’ai ensuite beaucoup plus joué et surtout fait joué à Traveller (avec la boite Starter Traveller).