Dorothy Jean Dandridge naît en 1922 à Cleveland, Ohio. Très tôt, elle chante et danse avec sa sœur Vivian dans le duo The Wonder Children, sous la houlette de leur mère Ruby Dandridge, elle-même actrice. Hollywood ouvre ses portes, mais à travers un couloir étroit : celui réservé aux artistes noirs dans un système encore verrouillé par la ségrégation.
Dans les années 1940 et 1950, Dorothy enchaîne les apparitions remarquées : Carmen Jones (1954), adaptation d’Otto Preminger, la propulse au rang de star. Elle devient la première actrice noire à être nommée aux Oscars dans la catégorie Meilleure actrice.
Pourtant, le plafond de verre reste intact : cantonnée aux rôles « exotiques » ou stéréotypés, elle se voit refuser les carrières offertes à ses homologues blanches.

Son parcours incarne la promesse brisée du rêve hollywoodien. Talent immense, beauté magnétique, reconnaissance internationale… mais aussi solitude, pressions raciales, difficultés financières et blessures intimes.
Dorothy Dandridge meurt en 1965, à seulement 42 ans, dans des circonstances encore floues (surdose accidentelle de barbituriques ou embolie ?).

Aujourd’hui, son nom résonne comme celui d’une pionnière, une figure emblématique des luttes afro-américaines pour la représentation dans les arts. Elle a ouvert une brèche où s’engouffreront, des années plus tard, des artistes comme Halle Berry — qui incarna Dandridge dans le téléfilm Introducing Dorothy Dandridge (1999).

Pour les rôlistes
Dorothy Dandridge est une source d’inspiration parfaite pour des chroniques des années 1940–1950. Dans un cadre type Cthulhu Now rétro, Pulp Cthulhu ou encore Trail of Cthulhu, elle peut devenir :
- une actrice prisonnière des rôles qu’on lui impose ;
- une figure mystérieuse et magnétique que croisent des enquêteurs ;
- ou une héroïne tragique dont la voix résonne comme un chant contre l’oubli.
Une étoile qui rappelle que derrière la lumière, il y a toujours l’ombre du système.
