J’Ă©tais tellement quasiment certain qu’on avait dĂ©jĂ  fait un article sur l’Agence Tous Risques, que je ne m’Ă©tais pas encore risquĂ© Ă  faire un article dessus…

L’Agence Tout Risques est une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e amĂ©ricaine emblĂ©matique des annĂ©es 1980, connue sous son titre original « The A-Team » . DiffusĂ©e entre 1983 et 1987, la sĂ©rie a marquĂ© toute une gĂ©nĂ©ration par son mĂ©lange d’action, d’humour et de personnages mĂ©morables.

L'Agence tous risques (The A-Team)

Le concept

L’Agence Tout Risques suit un groupe d’anciens militaires, des vĂ©tĂ©rans des forces spĂ©ciales amĂ©ricaines, qui sont accusĂ©s Ă  tort d’un crime qu’ils n’ont pas commis pendant la guerre du Vietnam. AprĂšs s’ĂȘtre Ă©vadĂ©s de prison, ils deviennent des mercenaires au service des plus dĂ©munis, tout en Ă©tant constamment pourchassĂ©s par l’armĂ©e. Leur mission : aider ceux qui ne peuvent se dĂ©fendre eux-mĂȘmes, souvent contre des criminels ou des organisations corrompues.

Les personnages principaux

Colonel John « Hannibal » Smith (interprĂ©tĂ© par George Peppard) : Le leader charismatique et stratĂšge du groupe, connu pour sa cĂ©lĂšbre phrase « J’adore quand un plan se dĂ©roule sans accroc ».

L'Agence tous risques (The A-Team)

« Futé » Templeton Peck (interprĂ©tĂ© par Dirk Benedict) : Le beau parleur et expert en escroquerie, responsable des infiltrations et des approvisionnements pour l’Ă©quipe.

L'Agence tous risques (The A-Team)

« Looping » Murdock (interprĂ©tĂ© par Dwight Schultz) : Le pilote de l’Ă©quipe, un personnage excentrique qui feint la folie pour Ă©chapper Ă  l’armĂ©e.

L'Agence tous risques (The A-Team)

Barracuda (B.A. Baracus en VO, interprĂ©tĂ© par Mr. T) : Le muscle de l’Ă©quipe, un mĂ©canicien hors pair au caractĂšre bien trempĂ©, cĂ©lĂšbre pour son aversion envers les avions.

L'Agence tous risques (The A-Team)

Amy Amanda Allen, dite « Triple A » (interprĂ©tĂ©e par Melinda Culea) : La touche fĂ©minine de l’équipe, elle est journaliste et a intĂ©grĂ© l’équipe aprĂšs l’avoir engagĂ©e pour venir en aide Ă  un de ses amis. Elle n’apparaĂźt que dans les deux premiĂšres saisons (24 Ă©pisodes). Amy Ă©tait un bon Ă©lĂ©ment, elle Ă©tait attachante et courageuse

Tawnia Baker (interprĂ©tĂ©e par Marla Heasley) : Journaliste, elle constitue un remplacement de courte durĂ©e d’Amy (Ă©pisodes 29 Ă  40).

Style et réception

La sĂ©rie se distingue par son ton lĂ©ger et exagĂ©rĂ©, avec des scĂšnes d’action souvent rocambolesques, comme des explosions oĂč personne ne meurt, ou des vĂ©hicules bricolĂ©s en quelques minutes. Les personnages, en particulier Barracuda avec son look imposant et ses chaĂźnes en or, sont devenus iconiques.

L'Agence tous risques (The A-Team)

« L’Agence Tout Risques » a connu un grand succĂšs Ă  l’Ă©poque, notamment pour sa capacitĂ© Ă  mĂ©langer action et humour. Le show a Ă©galement donnĂ© naissance Ă  plusieurs produits dĂ©rivĂ©s, dont des jouets, des bandes dessinĂ©es et un film en 2010.

Impact culturel

L’Agence Tout Risques a eu une influence durable sur la culture populaire. Ses rĂ©pliques cultes, ses personnages colorĂ©s, et son thĂšme musical reconnaissable entre tous, font encore aujourd’hui l’objet de nombreuses rĂ©fĂ©rences dans d’autres Ɠuvres de fiction.

Si tu es nostalgique des annĂ©es 80 ou simplement curieux de dĂ©couvrir une sĂ©rie culte de cette Ă©poque, L’Agence Tout Risques est un excellent choix !

L’Agence Tout Risques Ă©tait novatrice Ă  bien des Ă©gards, surtout pour une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e des annĂ©es 1980. Voici quelques aspects qui montrent en quoi la sĂ©rie Ă©tait innovante :

On apprĂ©cie le cotĂ© novateur pour l’Ă©poque (les annĂ©es 80)

Le format et la structure narrative

L’Agence Tout Risques se distinguait par son format Ă©pisodique, avec une structure narrative bien rodĂ©e. Chaque Ă©pisode suivait un schĂ©ma similaire : l’Ă©quipe Ă©tait contactĂ©e par une personne dans le besoin, elle Ă©laborait un plan ingĂ©nieux, et l’Ă©pisode se terminait par une confrontation spectaculaire avec les mĂ©chants. Ce format rĂ©current, pouvait ĂȘtre rassurant pour le public, permettait d’explorer des histoires variĂ©es tout en restant fidĂšle Ă  la formule qui plaisait aux tĂ©lĂ©spectateurs. Mais cela pouvait aussi ĂȘtre un brin lassant ou manquant de variĂ©tĂ©.

L’approche de la violence

Bien que la sĂ©rie soit remplie de scĂšnes d’action, elle adoptait une approche trĂšs particuliĂšre de la violence. Dans un contexte oĂč de nombreuses sĂ©ries d’action montraient des scĂšnes plus brutales, L’Agence Tout Risques se distinguait en n’infligeant presque jamais de blessures graves ou de dĂ©cĂšs, malgrĂ© les explosions et les fusillades frĂ©quentes (dans les Ă©pisodes de la sĂ©rie, on ne compte au total que deux morts). Cette approche soft de la violence rendait la sĂ©rie accessible Ă  un large public, y compris les jeunes spectateurs.

Des personnages non-conformistes

Les personnages Ă©taient Ă©galement trĂšs novateurs pour l’Ă©poque. Par exemple :

  • Barracuda (Mr. T) Ă©tait l’un des premiers personnages afro-amĂ©ricains Ă  jouer un rĂŽle central dans une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e d’action, avec un style et une attitude qui ont inspirĂ© toute une gĂ©nĂ©ration. Son personnage, Ă  la fois fort, mais avec une phobie des avions, brisait les stĂ©rĂ©otypes habituels des hĂ©ros invincibles.
  • Looping (Dwight Schultz), avec ses tendances excentriques et son comportement apparemment dĂ©sĂ©quilibrĂ©, apportait une dimension de folie contrĂŽlĂ©e, rare dans les sĂ©ries d’action traditionnelles.

Le mélange des genres

L’Agence Tout Risques mĂ©langeait habilement les genres d’action, de comĂ©die et d’aventure. Alors que beaucoup de sĂ©ries de l’Ă©poque choisissaient de se concentrer soit sur l’un soit sur l’autre, cette sĂ©rie combinait les Ă©lĂ©ments pour crĂ©er une expĂ©rience de divertissement complĂšte, souvent avec une dose d’humour qui attĂ©nuait les situations tendues. Ce mĂ©lange a contribuĂ© Ă  rendre la sĂ©rie unique et accessible Ă  diffĂ©rents publics.

Le message implicite

DerriĂšre son cĂŽtĂ© ludique, la sĂ©rie vĂ©hiculait aussi des messages sur la justice, l’hĂ©roĂŻsme et l’entraide. Le fait que l’Ă©quipe aide toujours des personnes ordinaires face Ă  des puissances corrompues ou oppressives rĂ©sonnait particuliĂšrement bien Ă  une Ă©poque marquĂ©e par le cynisme post-Vietnam. Cette dimension morale, bien que subtile, ajoutait de la profondeur Ă  ce qui aurait pu ĂȘtre une simple sĂ©rie d’action.

La popularité du « team up »

L’Agence Tout Risques a popularisĂ© l’idĂ©e d’une Ă©quipe de spĂ©cialistes, chacun ayant un rĂŽle spĂ©cifique, qui travaillent ensemble pour accomplir des missions. Cette dynamique d’Ă©quipe a inspirĂ© de nombreuses autres sĂ©ries et films par la suite, comme Mission: Impossible (dans sa version tĂ©lĂ©visĂ©e renouvelĂ©e et au cinĂ©ma), qui a repris ce concept d’Ă©quipe avec des compĂ©tences complĂ©mentaires.

En somme, L’Agence Tout Risques a su allier divertissement pur avec des idĂ©es novatrices pour l’Ă©poque, contribuant Ă  en faire une sĂ©rie culte qui continue d’influencer la culture populaire aujourd’hui.

L'Agence tous risques (The A-Team)

L’usage de la vue Ă  la premiĂšre personne

Dans certains Ă©pisodes, les scĂšnes Ă©taient tournĂ©es avec une vue Ă  la premiĂšre personne comme dans un jeu vidĂ©o de nos jours. Ce choix de rĂ©alisation Ă©tait innovant et assez rare Ă  l’Ă©poque pour une sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e. Bien que ce type de prise de vue soit plus courant aujourd’hui, notamment dans les jeux vidĂ©o et les films d’action modernes, il Ă©tait plutĂŽt avant-gardiste dans les annĂ©es 1980.

Dans L’Agence Tout Risques, certaines scĂšnes utilisaient cette perspective pour immerger davantage le spectateur dans l’action. Cela donnait l’impression de vivre la scĂšne Ă  travers les yeux du personnage, une technique qui ajoutait une dimension immersive et dynamisait l’action.

À l’Ă©poque, cette utilisation de la vue Ă  la premiĂšre personne n’a pas nĂ©cessairement Ă©tĂ© soulignĂ©e de maniĂšre significative par les critiques ou les mĂ©dias. Cependant, elle a probablement contribuĂ© Ă  rendre la sĂ©rie plus engageante pour le public. Cette technique servait Ă  accentuer le caractĂšre spectaculaire et innovant des scĂšnes d’action, en permettant aux tĂ©lĂ©spectateurs de se sentir plus proches de l’action, comme s’ils y participaient eux-mĂȘmes.

Bien que ce ne soit pas une caractĂ©ristique constante dans tous les Ă©pisodes, l’utilisation ponctuelle de la vue Ă  la premiĂšre personne dans L’Agence Tout Risques prĂ©figure l’utilisation plus systĂ©matique de cette technique dans les films d’action ultĂ©rieurs et, bien sĂ»r, dans les jeux vidĂ©o. Les jeux vidĂ©o en vue Ă  la premiĂšre personne, comme Doom ou Wolfenstein 3D dans les annĂ©es 90, ont largement popularisĂ© cette perspective.

Plus qu’aux scĂ©narios, c’est sans doute Ă  ses personnages (et Ă  leurs interprĂštes) que L’Agence tous risques doit son succĂšs. George Peppard (vĂ©tĂ©ran de Hollywood vu et apprĂ©ciĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision dans Banacekž le cigare dĂ©jĂ  vrillĂ© aux lĂšvres) est « Hannibal Â» Smith, ancien colonel censĂ© ĂȘtre maĂźtre tacticien (d’oĂč son surnom) mais dont aucun plan ne se dĂ©roule finalement sans accroc
 Dirk Benedict rejoue le rĂŽle de beau gosse sĂ©ducteur un peu fade qui Ă©tait dĂ©jĂ  quasiment le sien dans le Battlestar Galactica premier du nom. Mr T est Barracuda, le colosse au grand cƓur sensible qui ne craint rien, sinon de voyager en avion. Dwight Schultz, enfin, futur Reginald Barclay dans Star Trek : la nouvelle gĂ©nĂ©ration, est Looping, pilote de chasse frappadingue qu’on doit sortir de l’asile psychiatrique Ă  chaque dĂ©but d’épisode. Les acteurs sont excellents dans leurs rĂŽles, les doubleurs français (Dominique Paturel, Guy Chapelier, Francis Lax
) donnent l’impression de n’avoir doublĂ© qu’eux toute leur vie, et chaque personnage dispose de ses propres running gags et clins d’Ɠil rĂ©currents. C’est peut-ĂȘtre lĂ  la plus grande rĂ©ussite de L’Agence tous risques, au-delĂ  de son apparence de sĂ©rie d’action bas-du-front dans laquelle on aurait supprimĂ© tout Ă©lĂ©ment gore afin de mieux faire passer la pilule auprĂšs du trĂšs grand public (ce qu’elle est aussi, hein) : avoir popularisĂ© le hĂ©ros collectif, le groupe par-dessus l’individualitĂ©. Bien entendu, ce n’est pas Hill Street Blues, mais quand mĂȘme : l’heure des justiciers solitaires semble rĂ©volue, et le grand public s’habitue Ă  suivre plusieurs personnages de concert, plusieurs personnalitĂ©s trĂšs tranchĂ©es qui lui proposent ainsi plusieurs possibilitĂ©s d’identification. Pas encore un ensemble show, mais on s’y dirige tranquillement.

Ahl, Nils; Fau, Benjamin. Dictionnaire des sĂ©ries tĂ©lĂ©visĂ©es – Nouvelle Ă©dition (DOCUMENT) (Emplacements du Kindle 2250-2261). Philippe Rey. Édition du Kindle.

La fin de la série

La sĂ©rie L’Agence Tout Risques s’est terminĂ©e de maniĂšre un peu inattendue et sans conclusion Ă©pique, ce qui a laissĂ© certains fans sur leur faim.

L'Agence tous risques (The A-Team)

La sĂ©rie s’est conclue aprĂšs cinq saisons, avec son dernier Ă©pisode intitulĂ© « SoirĂ©e de dĂ©tente » (Without Reservations). Cet Ă©pisode n’est pas une vraie conclusion, que l’on retrouve plutĂŽt dans l’avant dernier « La guerre des Ă©toiles » (The Grey Team). Il est important de noter que L’Agence Tout Risques n’a pas eu de vĂ©ritable final qui clĂŽturerait toutes les intrigues principales, comme c’est souvent le cas pour d’autres sĂ©ries. Bon on ne peut pas vraiment dire qu’il y avait des intrigues suivies, Ă  part leur situation judiciaire.

Dans la derniĂšre saison, l’Ă©quipe, toujours en fuite et poursuivie par l’armĂ©e, est finalement capturĂ©e par le gouvernement amĂ©ricain. Cependant, au lieu d’ĂȘtre emprisonnĂ©s ou exĂ©cutĂ©s, ils sont recrutĂ©s par une agence gouvernementale secrĂšte dirigĂ©e par le GĂ©nĂ©ral Hunt Stockwell (jouĂ© par Robert Vaughn). Ce personnage les charge de missions encore plus risquĂ©es, en Ă©change d’une Ă©ventuelle rĂ©habilitation complĂšte. Cette tournure donne une nouvelle direction Ă  la sĂ©rie, introduisant de nouvelles missions avec un cadre lĂ©gĂšrement diffĂ©rent.

Pourquoi une fin ouverte?

La sĂ©rie n’a pas eu de finale « grandeur nature » pour plusieurs raisons :

La chute des audiences : Au cours de la cinquiĂšme saison, les audiences avaient diminuĂ©, ce qui a conduit les producteurs Ă  arrĂȘter la sĂ©rie. Cependant, la dĂ©cision d’annuler la sĂ©rie est arrivĂ©e alors que les Ă©pisodes Ă©taient dĂ©jĂ  en cours de production, ce qui ne leur a pas laissĂ© le temps de prĂ©parer une vĂ©ritable conclusion.

Des changements dans la dynamique de la sĂ©rie : L’introduction du personnage du GĂ©nĂ©ral Stockwell et le changement de direction dans la derniĂšre saison n’ont pas Ă©tĂ© particuliĂšrement bien reçus par les fans, ce qui a pu contribuer Ă  la dĂ©cision d’arrĂȘter la sĂ©rie sans clore les intrigues.

Selon le producteur Stephen J. Cannell, la sĂ©rie s’est arrĂȘtĂ©e au bout de cinq ans parce qu’elle devenait de plus en plus chĂšre Ă  produire. Qui plus est, les acteurs George Peppard, Dirk Benedict et Mr. T Ă©taient de plus en plus dĂ©motivĂ©s. Il y avait en outre des dissensions croissantes entre George Peppard, acteur confirmĂ©, ayant interprĂ©tĂ© de nombreux rĂŽles au cinĂ©ma pour des rĂ©alisateurs prestigieux, jouant ici le chef de la bande (grade de lieutenant-colonel), et Mr. T, acteur nouveau venu et son infĂ©rieur hiĂ©rarchique dans la sĂ©rie, mais qui Ă©tait devenu peu Ă  peu la vedette officieuse de la sĂ©rie de par sa forte personnalitĂ©, son physique impressionnant et son apparence insolite.

Toujours un grand plaisir Ă  revoir

Il y aurait encore plus à dire. En fait, à chaque rediffusion de cette série, je redécouvre avec plaisir de nombreux petits détails qui la rende originale, attachante et assez indispensable.

Et si c’Ă©tait un jeu de rĂŽle ?

Parmi les jeux recommandés, je peux vous citer Simulacres.

Looping
Amy Allen


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