Créer des personnages féminins marquants en jeu de rôle – Un mini-guide imparfait mais utile

Pourquoi ce mini-guide ? Les personnages féminins en jeu de rôle sont parfois relégués à des rôles secondaires ou stéréotypés. Que ce soit pour des PJ ou des PNJ, il est intéressant de leur donner de la profondeur, des motivations crédibles et une vraie place dans l’univers du jeu. Ce mini-guide propose quelques pistes pour…

rosie la riveteuse

Pourquoi ce mini-guide ?

Les personnages féminins en jeu de rôle sont parfois relégués à des rôles secondaires ou stéréotypés. Que ce soit pour des PJ ou des PNJ, il est intéressant de leur donner de la profondeur, des motivations crédibles et une vraie place dans l’univers du jeu. Ce mini-guide propose quelques pistes pour éviter les clichés et enrichir les personnages féminins.

Bon, soyons honnêtes : il est facile de tomber dans des travers, même avec les meilleures intentions. Il arrive encore sur Scriiipt qu’on se plante, et c’est normal. L’important, c’est d’apprendre, de tester et d’accepter qu’on peut toujours s’améliorer. Ici, pas de vérité absolue, juste des idées et des conseils à picorer selon les besoins. Parfois, on pense bien faire et on se rend compte plus tard que le personnage est un peu plat ou qu’il retombe dans des schémas trop classiques. Ce n’est pas grave, l’écriture, c’est un processus.

Ce mini-guide explore quelques stéréotypes à éviter, des idées pour creuser un personnage féminin et des pistes pour l’intégrer de manière cohérente dans un univers de jeu. Et si, au passage, cela permet de varier un peu les plaisirs en sortant des sentiers battus, tant mieux !


Éviter les stéréotypes

Les clichés à fuir

Certains archétypes de personnages féminins reviennent souvent, parfois sous couvert de « mise en valeur », mais ils limitent en réalité leur rôle et leur impact.

Voici quelques clichés récurrents :

  • La demoiselle en détresse : Elle n’existe que pour être sauvée par un héros masculin. Son destin ne dépend que d’un autre. Elle n’a pas de trajectoire propre et sa seule fonction est d’être un enjeu dans l’histoire de quelqu’un d’autre.
  • La femme fatale : Séductrice manipulatrice, elle est là pour jouer avec le héros, et rarement pour autre chose. Son charisme ne sert qu’à provoquer ou trahir.
  • La guerrière badass sans nuance : Une femme forte ? Oui. Une caricature sans émotions, qui ne vit que pour se battre ? Moins intéressant. Pourquoi une combattante ne pourrait-elle pas aussi être spirituelle, drôle, ou hantée par ses actes ?
  • La maman de service : Toujours prête à prendre soin du groupe, mais sans véritable intrigue propre. Elle est là pour consoler, nourrir et protéger, mais ses propres objectifs sont secondaires.
  • La Schtroumpfette : La seule femme du groupe, souvent réduite à « être la fille », sans profondeur. Son rôle se limite souvent à justifier une présence féminine, mais elle n’a pas d’existence réelle en dehors des interactions avec les autres.

Le test de Bechdel-Wallace : un petit indicateur utile

Le test de Bechdel-Wallace, nommé d’après Alison Bechdel et Liz Wallace, aide à évaluer la représentation des femmes dans la fiction. Trois critères :

  1. Il y a au moins deux personnages féminins nommés.
  2. Elles doivent se parler entre elles.
  3. Elles doivent parler d’autre chose que d’un homme.

Ça a l’air simple, et pourtant, un paquet d’œuvres ne passent pas ce test. Ce n’est pas une règle absolue, mais ça donne une idée de l’espace que prennent vraiment les personnages féminins dans une histoire. En jeu de rôle, cela peut aussi servir d’indicateur : combien de PNJ féminins existent en dehors des rôles de love interest ou de victimes ?

Comment enrichir les personnages féminins ?

Quelques questions à se poser pour éviter de tomber dans les clichés :

  • Quels sont ses objectifs personnels ? Pourquoi agit-elle ?
  • A-t-elle des doutes et conflits internes qui la rendent plus humaine ?
  • Comment évolue-t-elle au fil du scénario ?
  • Ses relations avec les autres personnages sont-elles variées et crédibles ?
  • A-t-elle des forces et des faiblesses qui vont au-delà des clichés habituels ?
  • Est-elle définie par elle-même ou uniquement en fonction des autres personnages ?
  • Son rôle aurait-il été écrit différemment si elle avait été un homme ?

Donner de la profondeur aux personnages féminins

Des rôles variés et crédibles

Un personnage féminin peut être bien plus qu’un archétype. Quelques idées :

  • Exploratrice idéaliste, avide de découvertes et d’aventures.
  • Stratège politique, maniant intrigues et alliances pour avancer.
  • Artisane ou scientifique visionnaire, pionnière dans son domaine.
  • Cheffe de bande impitoyable, imposant ses propres règles.
  • Enquêtrice opiniâtre, prête à tout pour découvrir la vérité.
  • Prêtresse ou chamane, tiraillée entre sa foi et ses doutes.
  • Combattante pragmatique, qui se bat non par goût du combat, mais parce qu’elle y est forcée.
  • Marchande opportuniste, capable de faire fortune en période de crise.
  • Rebelle discrète, qui lutte contre le système sans forcément chercher à être un symbole.

Des relations humaines et nuancées

Un personnage féminin ne doit pas être défini uniquement par ses relations amoureuses ou familiales. Elle peut aussi avoir :

  • Des rivaux et ennemis, qui l’obligent à se dépasser.
  • Des alliés et mentors, qui influencent sa vision du monde.
  • Des relations conflictuelles, qui la poussent à faire des choix difficiles.
  • Des secrets, influençant ses décisions et son comportement.
  • Des idéaux personnels, qui peuvent la mettre en opposition avec d’autres.

Refléter le contexte du jeu

L’impact du cadre historique ou fantastique

Le contexte du jeu influe sur la façon dont les personnages féminins peuvent évoluer. Quelques questions à se poser :

  • Dans un monde médiéval-fantastique, son rôle est-il contraint par les normes sociales ou a-t-elle trouvé un moyen de s’émanciper ?
  • Dans une dystopie cyberpunk, est-elle une hackeuse clandestine, une rebelle contre le système ou une agente infiltrée ?
  • Dans un univers inspiré de la Belle Époque, comment navigue-t-elle dans un monde en mutation sociale ?
  • Quels sont les obstacles spécifiques qu’elle rencontre à cause de son genre et comment les surmonte-t-elle ?

S’inspirer de figures historiques pour plus de réalisme

L’Histoire regorge de femmes qui ont défié les conventions et marqué leur époque. Quelques inspirations :

  • Nancy Wake, espionne et résistante pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Ching Shih, redoutable cheffe pirate à la tête d’une immense flotte.
  • Mary Seacole, infirmière ayant joué un rôle clé en temps de guerre.
  • Hypatie d’Alexandrie, philosophe et mathématicienne visionnaire.

Le mot de la fin ?

L’important, c’est d’expérimenter, de tester et d’ajuster. Ce mini-guide n’est pas une vérité absolue, juste quelques pistes à explorer. Si ça peut aider à créer des personnages féminins plus vivants et plus intéressants en jeu de rôle, c’est déjà pas mal ! 



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17 réponses à “Créer des personnages féminins marquants en jeu de rôle – Un mini-guide imparfait mais utile”

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