En 1983, Relax de Frankie Goes to Hollywood débarque sur les ondes comme une bombe à retardement. Entre rythmes synthétiques irrésistibles, clip sulfureux et censure immédiate de la BBC, le morceau devient un hymne sulfureux de la culture gay et de la rébellion pop. Mais au-delà du simple tube dancefloor, Relax est aussi une porte d’entrée vers des univers dystopiques et une esthétique qui pourrait très bien se glisser dans une bande-son de jeu de rôle.
Un morceau qui, 40 ans plus tard, reste une référence incontournable et continue d’être réutilisé. Voyons comment on pourrait bien le voir sous d’autres angles ?
Une chanson scandale, une époque troublée
Lorsque Relax sort en novembre 1983, l’Angleterre de Margaret Thatcher est en plein conservatisme rigide. La chanson est immédiatement perçue comme une provocation : des paroles à double sens hautement évocatrices (« When you wanna come »…), un clip se déroulant dans un club SM décadent, et une imagerie gay assumée qui fait grincer des dents l’establishment britannique.
Résultat : la BBC interdit la diffusion du titre en janvier 1984, ce qui contribue paradoxalement à en faire un immense succès.
Relax, don’t do it
When you want to go to it
Relax, don’t do it
When you want to come
Relax, don’t do it
When you want to suck it, chew it
Relax, don’t do it
When you want to come
When you want to come
Relax, don’t do it
When you want to go to it
Relax, don’t do it
When you want to come
Relax don’t do it
When you want to suck it, chew it
Relax, don’t do it
When you want to come
Come
But shoot it in the right direction
We’re making it your intention
Live those dreams
Scheme those schemes
Got to hit me (hit me!)
Hit me (hit me!)
Hit me with those laser beams
Ow ow ow!
Laser beam me
1, 2, 3, 4
Relax
Don’t do it
Relax
When you want to come
Come
I’m coming
I’m coming, yeah
Relax, don’t do it (Once you’re inside of me)
When you want to go to it
Relax, don’t do it
When you want to come
Relax, don’t do it
When you want to suck it, chew it
Relax, don’t do it, no!
When you want to come
When you want to come
When you want to come
Come
She moves, feel it
Relax, don’t do it
When you want to go to it
Relax, don’t do it
Relax don’t do it
When you want to suck it, chew it
Relax don’t do it
One a time, hey!
Come

Loin d’être un simple morceau de dance-pop, Relax incarne une certaine idée de la transgression dans la musique. Le groupe lui-même, mené par le charismatique et ouvertement gay Holly Johnson, s’inscrit dans une dynamique de provocation calculée, jouant habilement avec les limites de la bienséance pour marquer les esprits. Cette attitude reflète parfaitement la scène musicale britannique des années 80, entre punk en déclin et synthpop triomphante, où chaque artiste cherche à imposer son identité face à une société conservatrice.
L’impact de la censure de la BBC a aussi renforcé l’aura du morceau. Ce qui devait être un frein est devenu un formidable coup de publicité, propulsant Relax au sommet des charts et solidifiant son statut d’hymne queer et rebelle. Il s’inscrit ainsi dans une lignée de morceaux interdits qui ont paradoxalement gagné en popularité grâce à la controverse.
Un son et une imagerie propices aux univers de JdR
Si l’on s’intéresse aux liens entre Relax et le jeu de rôle, on peut voir émerger plusieurs influences possibles :
- L’esthétique cyberpunk : Si Relax est souvent associé à la synthpop froide et mécanique produite par Trevor Horn, il comporte également une énergie rock brute qui le rend encore plus percutant. Cette dualité sonore évoque des ambiances nocturnes et décadentes dignes d’un Cyberpunk RED ou Shadowrun. Imaginez un club underground où se mêlent corporatistes corrompus, hackers et mercenaires en exil, le tout sur fond de basses hypnotiques et de lumières néon clignotantes. Cette atmosphère fait écho à des classiques du genre comme Blade Runner ou Neuromancer, où la musique électronique devient un personnage à part entière.
- Un scénario de rébellion et de provocation : Dans un univers dystopique où la morale est dictée par un gouvernement autoritaire, un groupe d’artistes radicaux utilise la musique comme une arme pour réveiller les masses. Un contexte parfait pour un one-shot engagé où les joueurs incarnent des musiciens clandestins menacés par une police de la pensée. On pourrait imaginer une adaptation dans un jeu comme FATE, où les personnages doivent jongler entre performances subversives et fuite constante face aux autorités.
- Une bande-son immersive : Intégrer Relax dans une playlist de JdR peut instantanément donner une touche eighties rétrofuturiste à une partie, que ce soit pour une ambiance Stranger Things ou une session sous acide dans un univers à la Paranoïa. La chanson pourrait aussi servir de signal dans un scénario : une station pirate diffuse Relax comme un appel à la résistance, ou un PNJ mystérieux utilise les paroles du morceau comme un code pour identifier des alliés.
De la censure à l’héritage culturel
Avec plus de deux millions d’exemplaires vendus au Royaume-Uni et une omniprésence dans la culture populaire (cinéma, pubs, séries), Relax reste un morceau qui incarne l’irrévérence et la subversion. Son interdiction par la BBC n’a fait que renforcer son statut de légende musicale, et son empreinte se retrouve encore aujourd’hui dans de nombreuses œuvres qui jouent avec l’imagerie des années 80. De GTA: Vice City à Watchmen, l’impact de Relax dépasse largement le cadre musical pour devenir un symbole d’une époque et d’une attitude.
La chanson résonne encore aujourd’hui, notamment dans le cadre des discussions sur la liberté d’expression et l’autocensure imposée par les institutions culturelles. Ce qui était choquant dans les années 80 semble aujourd’hui presque anodin, mais rappelle que l’art reste un champ de bataille où chaque provocation est une avancée vers plus de liberté.
Et si l’on transposait cet esprit provocateur et électrisant à la table de jeu ? Que ce soit comme inspiration narrative ou simple élément d’ambiance, Relax et l’univers de Frankie Goes to Hollywood offrent un parfait terrain de jeu pour des sessions pleines de style, de tension et de liberté créative. En intégrant cet esprit dans un jeu de rôle, on pourrait même imaginer des mécaniques où la musique devient un élément clé du gameplay : des scènes où les paroles du morceau influencent directement le déroulement des actions, ou encore des combats sociaux où la provocation devient une arme aussi efficace qu’une épée.
Alors, prêt·e à vous détendre… et à plonger dans une atmosphère électrisante où la musique devient le fer de lance de la résistance ?
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