Franchement, c’est difficile de faire abstraction de l’actualité, surtout en ce moment, quand on se passionne pour l’Histoire, se dire que probablement on vit des moments historiques (potentiellement) c’est assez bluffant. Bon, le tout sera surtout de pouvoir le raconter plus tard.

Il y a des jours où on se dit que la réalité dépasse la fiction. Et puis il y a des jours comme ce 20 janvier 2025, où la réalité atomise la fiction et la piétine en ricanant. Trump, fraîchement réinstallé à la Maison-Blanche en tant que 47^e président des États-Unis, entame son mandat en fanfare : sortie des Accords de Paris, assaut sur les droits LGBTQIA+, muselage des médias, et pour couronner le tout, un Musk qui, dans un élan de subtilité digne d’un Panzer, balance deux saluts nazis en plein discours. Bon, évidemment, l’extrême droite joue la carte du déni en prétendant qu’il s’agissait d’un « salut romain » (ce qui, rappelons-le, est littéralement la même chose que le salut nazi, mais bon, passons).

Bref, tout ça part TRÈS mal.

Alors, question simple : jusqu’où peut aller cette descente aux enfers ? Et surtout, qu’est-ce qu’on peut faire, nous, simples mortels, pour ne pas rester les bras croisés à regarder la catastrophe s’accélérer ?

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Entre dystopie et scénario de JdR, il n’y a qu’un pas

Et si on prenait tout ça comme point de départ pour un jeu de rôle ? Après tout, l’Histoire regorge d’exemples où la fiction a servi de miroir (et d’avertissement) à la réalité. On pourrait imaginer des scénarios où des personnages inspirés de ces charmants individus – ou pourquoi pas les vrais, pour un jeu un peu plus satirique – se retrouvent à comploter dans l’ombre, à manipuler les masses, ou à déclencher des guerres dans le plus grand cynisme.

Quelques idées d’inspiration :

Un jeu d’espionnage dystopique où les PJ sont des résistants cherchant à infiltrer un gouvernement ultra-autoritaire dominé par des oligarques technophiles.

Une uchronie où les joueurs incarnent des journalistes traqués par une police d’État après avoir tenté de révéler les dessous du pouvoir.

Un thriller cyberpunk où Musk a réussi à implanter Neuralink de force à toute la population et où les PJ doivent faire tomber le système avant qu’il ne soit trop tard.

Un jeu façon James Bond où les méchants sont Trump et Musk eux-mêmes, des antagonistes mégalomanes et imprévisibles cherchant à remodeler le monde selon leur vision ultra-capitaliste et narcissique. Entre coups tordus, manipulation des marchés et gadgets technologiques hors de contrôle, les joueurs devront déjouer leurs plans délirants avant qu’il ne soit trop tard.

Une version plus orientée survivalisme où les joueurs incarnent des citoyens lambda, obligés de naviguer dans un monde où la propagande et la surveillance de masse ont pris le dessus. L’objectif ? Trouver des alliés, apprendre à survivre dans un environnement de plus en plus hostile, et peut-être, organiser une résistance.

Un jeu où les joueurs incarnent des hackers ou des lanceurs d’alerte tentant de s’opposer à l’emprise totale des grandes entreprises sur les États. Une guerre numérique où chaque fuite d’information, chaque sabotage, peut faire la différence entre soumission et liberté.

Une campagne politique où les PJ tentent de construire un mouvement de résistance légal, naviguant entre les manipulations, la répression et la nécessité de mobiliser des soutiens de tous horizons.

Une relecture alternative du présent où les joueurs incarnent des membres d’une organisation secrète cherchant à interférer dans les rouages du pouvoir par le renseignement et la subversion.

Un jeu post-apocalyptique où les joueurs tentent de reconstruire une société après l’effondrement total causé par un enchaînement de décisions absurdes et de crises successives, cherchant à éviter les erreurs du passé.

Un JdR d’infiltration où les joueurs doivent se fondre dans l’élite pour la saboter de l’intérieur, en jouant un double jeu entre façade publique et actions clandestines.

On pourrait même imaginer une approche historico-réaliste, avec un jeu qui oblige les joueurs à naviguer dans l’Amérique post-Trump 2.0, en tentant de survivre et d’organiser la résistance face à une répression de plus en plus brutale. Après tout, la dystopie est un genre qui marche bien en JdR, et vu le monde dans lequel on vit, il y a de la matière…

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Et nous, là-dedans ?

Le problème, c’est qu’on n’est pas dans un jeu de rôle. On ne peut pas juste sortir nos dés, faire un jet critique et inverser le cours de l’Histoire. Alors, comment lutter quand on est ni milliardaire, ni patron d’une entreprise toute-puissante, ni à la tête d’un pays ?

Quelques pistes :

• S’informer et informer : La première chose, c’est de ne pas laisser la propagande et la désinformation gagner du terrain. Lire, recouper les sources, partager du contenu critique et pertinent, c’est déjà un acte de résistance.
• Soutenir les mouvements engagés : Ça passe par du militantisme, du soutien aux associations qui luttent pour les droits humains, l’environnement, et la justice sociale.
• Créer des alternatives : Internet reste un champ de bataille, et développer des espaces de discussion indépendants des plateformes dominées par les grandes entreprises, c’est déjà une forme de lutte.
• Refuser la résignation : Le but du pouvoir autoritaire, c’est d’épuiser les résistances en donnant l’impression que tout est déjà joué. Mais l’Histoire nous a montré que des régimes jugés indéboulonnables sont tombés quand les gens ont décidé de ne plus avoir peur.
• Utiliser la culture comme arme : Le jeu de rôle, la fiction, l’art en général sont des outils puissants pour éveiller les consciences. Créer des histoires qui questionnent le monde dans lequel on vit, qui dénoncent les abus, qui proposent des visions alternatives, c’est une forme de combat.
• Agir localement : S’organiser à petite échelle, dans des collectifs, des associations, en soutenant des projets de transition écologique ou de solidarité. Lutter contre un système massif peut sembler écrasant, mais des actions locales cumulées finissent par peser.
• Se préparer à l’action : La résistance non violente a sa place, mais il ne faut pas non plus ignorer que parfois, l’action implique un autre niveau de confrontation. Se former à l’auto-défense, comprendre la stratégie des mouvements de lutte, et admettre que certaines situations nécessitent une réponse plus directe sont des aspects à prendre en compte. Après tout, ceux qui pratiquent le jeu de rôle, le GN, l’escrime ou le tir à l’arc savent ce que signifie vraiment « passer à l’action ».
• Renforcer les liens communautaires : L’un des plus grands obstacles à la résistance est l’isolement. Construire un réseau de soutien, échanger des compétences et des ressources, permet de mieux faire face aux crises à venir.
• Expérimenter de nouvelles formes de gouvernance : Imaginer et pratiquer d’autres manières de s’organiser collectivement peut être un moyen de préparer l’après, de montrer qu’il existe d’autres chemins que la soumission à l’autoritarisme ou au capitalisme débridé.

Le monde part en vrille, mais ça ne veut pas dire qu’on doit juste regarder le feu en haussant les épaules. Après tout, si l’Histoire nous apprend une chose, c’est que tout finit par changer, même ce qui semble gravé et construit pour durer finit par s’éroder.

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Bref, on est peut-être dans une timeline foireuse, mais il nous reste toujours nos dés, nos histoires, et notre capacité à imaginer un avenir différent. Et ça, c’est une sacrée arme.