Alors, tu as déjà entendu parler d’un livre où un type se met à discuter le bout de gras avec des serpents ? Si tu penses que je te raconte des salades, tu ferais bien de rester, parce que L’homme qui savait la langue des serpents de l’auteur estonien Andrus Kivirähk est une expérience littéraire qui n’a rien de commun. Crois-moi, c’est une aventure où la magie, l’histoire et un humour bien noir se rencontrent pour te secouer l’imagination.
L’intrigue, en gros
Imagine un monde où la modernité, symbolisée par les chevaliers de l’Europe chrétienne, commence à grignoter le territoire des peuples anciens. Tu fais la connaissance de Leemet, notre héros (ou anti-héros, c’est selon). Leemet n’est pas juste un gars lambda qui se tourne les pouces dans la forêt ; c’est le dernier représentant de son peuple à parler couramment la langue des serpents. Oui, c’est exactement ce que tu penses : il peut converser avec les serpents, et aussi, en bonus, commander aux animaux sauvages. Pratique pour se faire livrer un goûter par un ours, non ?
Mais voilà, Leemet vit une époque où le monde de la forêt, avec ses traditions païennes et ses créatures magiques, se fait grignoter par les « progrès » des villages voisins. Et pour couronner le tout, ce changement n’est pas vraiment bien accueilli par les habitants de la forêt, qui préfèrent râler sur le monde qui change plutôt que d’aller faire des stages de reconversion.
Une parabole délirante (et un peu déprimante) sur le progrès
Derrière le côté barré, L’homme qui savait la langue des serpents t’invite à une réflexion sur la manière dont les traditions s’effacent, écrasées par un bulldozer appelé “civilisation”. Mais ne t’attends pas à un traité philosophique. Kivirähk manie la satire comme un chef, et tu te surprendras à éclater de rire devant des scènes qui, sur le fond, sont terriblement tristes.
Tu as de la magie ancienne, des femmes qui chevauchent des loups (vraiment), des combats improbables et un esprit du serpent particulièrement cynique qui t’en met plein les écailles avec ses commentaires acerbes sur l’espèce humaine. Bref, c’est un peu comme si Astérix et Game of Thrones avaient eu un enfant improbable, et qu’ils l’avaient abandonné dans une forêt hantée.
Pourquoi tu devrais le lire ?
Tu cherches un livre qui mélange le folklore estonien, les réflexions sur la modernité et de l’humour grinçant ? Eh bien, te voilà servi. Ce n’est pas juste une épopée forestière, c’est une aventure qui te fera te demander si on n’est pas tous, quelque part, un peu comme les personnages de Kivirähk : coincés entre l’ancien monde et le nouveau, râlant sur les choses qui changent, tout en étant un peu fascinés par ce changement.
En bref, L’homme qui savait la langue des serpents, c’est un voyage littéraire aussi étrange qu’inoubliable, qui te fera peut-être regarder ton chat différemment (au cas où lui aussi aurait un langage secret qu’il ne partage pas). Allez, vas-y, plonge dans cette forêt estonienne, mais attention : ici, même les serpents pourraient bien te raconter des histoires !