Au début des années 1980 je découvrais à peine les jeux de rôle, et des potes m’avaient parlé d’un magazine qui causait un peu de ce genre de nouveaux jeux… Casus Belli.
Au printemps 1982 je faisais un tour chez un marchand de journaux qui était le seul de la ville (à ma connaissance) à avoir ce magazine.
Ce fut donc là, le premier Casus Belli que j’ai acheté et lu (et relu souvent)… le Casus Belli n°7.
Ce magazine bimestriel en question fait 38 pages, c’est du noir et blanc uniquement, sauf une petite touche de couleur sur la couverture (Le magazine des jeux de simulation).
De jeux de rôle, il n’y en a finalement que très peu.
Le sommaire du Casus Belli n°7
Vive L’Empereur ! un article de Henri Grégoire (page 3 à 6)
L’introduction a cet article n’a absolument pas vieilli !
Les ouvrages qui lui sont consacrés sont innombrables, les films se comptent à la pelle. On constate également que les simulations ne sont pas à la traine : Napoléon Bonaparte est toujours à la mode…
Henri Grégoire
Le contenu de l’article détaille quelques jeux de simulation (wargames) ayant pour thématique la période des guerres napoléoniennes.
Les images qui sont ici, sont issues de recherches récentes sur ces jeux. Et 40 ans plus tard, il faut bien avoué que c’est impressionnant de voir à quel point ces jeux ont encore des fans. Certains de ces jeux sont même encore trouvables d’occasion.
Certains de ces jeux ont aussi des versions plus récentes, c’est dire à quel point l’article est toujours d’actualité.
Waterloo (Avalon Hill)
Napoleon at Waterloo (S.P.I.)
1815 – The Waterloo Campaign (G.D.W.)
Wellington’s Victory (S.P.I.)
Napoleon at War (S.P.I.)
Napoleon at Leipzig (O.S.G.)
Ney contre Wellington (S.P.I.)
Eylau (Simulation Cornejo)
Austerlitz (S.P.I., 1980)
War and Peace (Avalon Hill)
Néanmoins, quand j’ai lu cet article à l’époque, on ne peut pas dire que cela m’ait beaucoup motivé à m’intéresser à ces wargames… Surtout que l’article ne contenait aucune illustration, et que la plupart des jeux étaient en anglais et difficilement trouvables…
Napoléon At War, de Patrick Daugé (page 8 à 13)
Suite logique du précédent article, ici on retrouve 6 pages consacrées au jeu Napoleon at War de S.P.I.. Encore une fois, ça ne m’a pas trop parlé (à l’époque).
Diplomatie, de Michel Liesnard
L’article traite d’un sujet que j’ai trouvé assez bizarre au début : les traductions du jeu Diplomacy.
Si vous ne connaissez pas Diplo :
Diplomatie ou Diplomacy en anglais est un jeu de société créé par l’Américain Allan B. Calhamer, un jeu de simulation historique et un jeu de négociation ayant comme thème l’Europe au début du XXe siècle. Souvent, les habitués du jeu l’appellent simplement Diplo.
Diplomatie réunit idéalement sept joueurs mais diverses adaptations permettent de jouer de deux à six ou au-delà de sept. Chacun des sept participants contrôle les forces militaires de l’une des sept « grandes puissances » : Angleterre, France, Allemagne, Italie, Autriche-Hongrie, Russie, Turquie.
Au gré des négociations, les joueurs forgent ou brisent des alliances puis donnent des ordres à leurs unités militaires. Le jeu se poursuit jusqu’à ce qu’un pays contrôle plus de la moitié du continent (symbolisé par le contrôle de dix-huit centres sur les trente-quatre que comporte la carte) ou, le cas échéant, par accord entre les joueurs restants. Il est également possible, avant de commencer une partie, de fixer arbitrairement une durée maximale en tours de jeu ou en temps.
À sa sortie à la fin des années 1950, Diplomatie a eu un retentissement considérable dans le monde des jeux : il est le premier jeu de société se jouant au-delà de deux joueurs à ne pas laisser de place au hasard une fois les rôles attribués (de plus, l’attribution des « grandes puissances » peut également être convenue entre les joueurs et non tirée au sort) ; c’est aussi l’un des premiers jeux où chaque joueur joue de manière simultanée et l’un des premiers jeux de négociation. Le jeu s’est répandu dans le monde entier ; cependant, la durée de chaque partie et le nombre de joueurs requis ont probablement freiné son succès et limité la popularité du jeu.
5.15.25 mm. Le Jeu avec Figurines (page 16 à 18)
Une vraie découverte pour moi qui collectionnait les figurines au 1/72ème à l’époque. Et cela donnait des idées pour jouer un peu plus sérieusement.
L’article en question renvoie à Little Wars de HG Wells.
Squad Leader : L’infanterie, de Luc Sérard (page 20 à 23)
Squad Leader est un wargame d’échelle tactique se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale sur le théâtre européen. Squad Leader a en son temps été considéré comme un succès et a donné naissance à Advanced Squad Leader, considéré par beaucoup comme le wargame tactique le plus abouti, au prix d’une complexité importante.
Les pions représentent la troupe (squad), les officiers (leader), les armes de soutien tel que les mitrailleuses, les lance-flammes antichars… Un squad représente une dizaine d’hommes et un leader un seul homme. Chaque squad a un potentiel de puissance de feu de portée et de moral permettant de résoudre les combats via une table de combat ou le résultat de deux dés permet de déterminer les effets d’un tir sur une cible adverse ou plus la puissance de feu est importante plus les chances de démoraliser ou éliminer une unité adverse sont élevées et ce en fonction du degré de protection de la cible en effet, si deux mitrailleuses tirent sur une cible se déplaçant sur une route, elles risquent de faire plus de dégâts que si une seule tire sur une unité retranchée dans un bâtiment.
Invasion of Malta (suite), de Frédéric Armand (page 24 à 27)
Il s’agit là de la suite de l’article paru dans le numéro 6…
Le Samouraï : des précisions, de François Marcela-Froideval (page 28)
Encore un article terriblement frustrant… parce qu’il s’agit de la suite d’un article du Casus Belli n°6… Que je n’avais pas. Donc c’était assez incompréhensible.
En gros , il était question d’avoir la possibilité (officialisée par Gary Gygax) de créer un personnage de Samouraï dans D&D.
The Shattered Alliance : un jeu sur « micro », de François Marcela-Froideval (page 29)
A partir du numéro 7 de Casus Belli, le magazine commence à chroniquer des jeux pour micro-ordinateur. Et le choix pour la première chronique s’est porté sur un gros succès de l’époque : Shattered Alliance.
The Shattered Alliance (Chronicles of Osgorth) est un jeu vidéo de type wargame développé et publié par Strategic Simulations en 1981 sur Apple II et en janvier 1982 sur Atari 8-bit. Le jeu propose deux types de scénarios. Les premiers simulent des batailles qui se déroulent dans un univers médiéval-fantastique avec notamment une libre adaptation de la bataille du Gondor contre les forces du Mordor dans le Seigneur des Anneaux. Les autres retracent des batailles historiques de l’Antiquité.
À sa sortie, The Shattered Alliance est salué par la presse spécialisée qui fait notamment l’éloge de ses « excellents graphismes » et de son nouveau moteur de jeu, qui le rend « rapide et facile » à prendre en main. Rétrospectivement, le magazine Jeux et Stratégie le décrit ainsi comme « un très grand jeu » en expliquant que ce n’est pas un hasard s’il tient le haut de l’affiche depuis plusieurs années.
Système de jeu
Le Module : Au cœur de la mort, de Didier Guiserix et François Marcela-Froideval (page 30 à 36)
Qu’est-ce que j’ai pu le faire jouer celui-là de scénario… C’est là qu’on retrouvera les Shronks (et les Shrinks), de petites bestioles très envahissantes et encombrantes.
Nouvelles du Front (page 37 à 39)
Le développement des clubs (de jeu) en région parisienne et en province.
Dans ce numéro 7, on y évoque le premier championnat de Donjon et Dragon en France (on est en 1982 !). Et ce tournoi avait lieu à Reims, organisé par l’E.S.C. de Reims.
Commentaires
2 réponses à “[archéoludisme] Casus Belli n°7 (Mars-Avril 1982)”
M’est avis que Ridley Scott aurait bien fait de relire ce Casus Belli.
Hehehe… Oui on dirait bien…