Ayant le goût pour les histoires d’univers parallèles, il était normal qu’à un moment ou un autre, j’évoque Blade, Voyageur de l’Infini.
Blade, c’est une série de romans de science-fiction signés de Jeffrey Lord (un pseudonyme collectif utilisé par plusieurs écrivains aux États-Unis et en France). En France, il sera publié par Plon, collection Gérard de Villiers Présente (au début).
Retour en arrière
La série Blade vient des États-Unis, née en 1969 plus exactement. Entre 1969 et 1984, 37 titres sont sortis. Derrière le pseudo de Jeffrey Lord il y a un collectif d’auteurs. D’après un des auteurs (Ray Faraday Nelson), Philip K. Dick lui-même aurait été à la l’initiation du concept, proposant l’idée de l’ordinateur qui une fois branché sur le héros le projette dans la Dimension X.
Sortie en VF
Blade est sorti en France en 1974, présenté par Gérard de Villiers. Du numéro 1 au numéro 37, il s’agit des traductions des récits américains par France-Marie Watkins.
A partir du 38ème numéro (Les Aériens de K’Tar) la série a été reprise en français par Richard D. Nolane qui signera (sous un pseudo) 43 romans.
La série a ainsi trouvé son autonomie et une incroyable longévité pour atteindre 206 titres en août 2012, avec Le Secret des lions ailés qui signe la fin de la saga .
Le Concept
Richard Blade est un agent du MI6 aux exceptionnelles facultés physiques et intellectuelles. Il a été recruté par son chef, J, pour participer à un invraisemblable projet, le Programme DX, mis au point par le savant britannique Lord Archibald Leighton. Cette invention permet de projeter le cobaye dans d’autres dimensions du Multivers. Lorsque Blade intègre le projet, plusieurs candidats y ont déjà laissé leur vie ou leur esprit.
Le programme DX est situé dans les profondeurs de la Tour de Londres surveillé par des hommes de la Special Branch.
Plutôt que d’ouvrir une brèche dans une autre dimension, ici c’est le cerveau du cobaye qui permet une sorte de téléportation du sujet. Lorsqu’il arrive (nu et sans arme) dans une Dimension X, Richard Blade acquiert automatiquement la langue (syntaxe et grammaire) de toute personne lui parlant : il lui suffit d’en entendre quelques syllabes. Malheureusement à son retour dans la Dimension N, il perd cette capacité, comme toutes celles qu’il aurait pu acquérir (télépathie, magie).
Dans chaque dimension où il atterrit, il y a des problèmes qu’il est le seul à pouvoir résoudre avec ses facultés de combattant, d’agent secret, ou d’amant. Le problème est que Lord Leighton n’arrive pas à cibler une dimension choisie à l’avance, ni à l’y renvoyer, et ne peut transférer des objets lors de l’aller, sauf un métal particulier très cher à produire, et deux objets personnels : une bague et un couteau de commando.
Lors de ces voyages, il a réussi à ramener un fauteuil électronique en métal particulier, une savante (devenu folle par le transfert), des bijoux et un ou deux animaux (un singe et un cheval). Dans le premier épisode, il revient avec une hache en bronze, pleine de sang.
Avis mitigé…
On est ici dans dans du Pulp, dans du roman de gare. ça se lit vite (très vite), ça s’oublie assez vite aussi… En fait, c’est même très étrange, après la lecture, on retient bien le concept et le nom du personnage… Par contre, les détails de l’histoire, pfiut, envolés…
On se rend vite compte, que ce personnage de Richard Blade est inspiré du personnage de James Bond, agent secret du MI6 aussi. Il est d’une grande fidélité à sa mission, à ses employeurs, c’est clairement un assassin sans scrupules, avec un ego surdimensionné, et une libido assez incontrôlée par moment. Ce qui est curieux aussi, c’est qu’au bout du deuxième ou troisième roman, je fini par trouver le personnage du héros assez détestable.
Les lieux visités par Blade sont assez inidentifiables, cela peut être bien sur une autre planète, sur une terre parallèle, dans le futur ou dans un lointain passé. Cela ne semble pas préoccuper le protagoniste principal, quand bien même il est soi-disant en mission d’exploration pour la couronne britannique. Il arrive en général en plein milieu d’un conflit entre deux ou trois parties et il va faire de l’ingérence, force 1000. Se faisant passer pour un dieu, un chef, un héros prophétique, bref, pas n’importe qui. Et il va mettre son intelligence et sa force souvent à son propre service, si ce n’est au service d’une des parties en question, et modifier assez durablement les rapports de force.
A force de lire, on se dit que Blade est fortement pompé sur Moorcock, Poul Anderson ou P. J. Farmer (entre autres). Mais en version « rien a fout’ de ce qui va se passer« …
Et il y a aussi le problème des « triggers warning » qui pourraient être présents à de nombreux moments… Autant être clair, ça coche presque toutes les cases, rien que sur les 6 premiers romans, sans pour autant que l’on soit dans du Gore… Mais on a des situations assez scabreuses pour parfois avoir envie d’arrêter la lecture et d’envoyer balader ce Richard Blade.
Je m’étais dit que j’allais tout lire, du premier au dernier… Mais il n’est pas inutile de sauter une dizaine de romans et d’avancer le plus vite possible… Comme source d’inspiration, il est clair qu’il n’y a pas photo, c’est fait pour du Mega, avec un peu d’adaptation… Si l’envie vous prend de vouloir un univers vite fait, avec une situation de départ qui pousse à l’aventure, il suffit de prendre un roman de Blade au pif, et hop, on a la structure basique…
Dans chaque aventure, il y a son lot de scènes de sexe et de combat singulier où Blade s’en sort toujours très bien. Il est souvent question de stratégie et de plans de batailles, et aussi de complots. Ensuite, il faut faire avec le peu de détails par moment. De la même manière, on sait rarement ce qu’il se passe une fois que Blade a quitté la Dimension X.