Roza Iegorovna Chanina, née le 3 avril 1924, est une sniper soviétique ayant exercé durant la Seconde Guerre mondiale.
Roza Chanina se porte volontaire pour servir comme tireur d’élite en première ligne, et on lui attribue un total de 59 ennemis tués. Reconnue pour sa précision au tir, elle était capable de toucher des ennemis en mouvement et de faire des « doublets » (deux cibles touchées par deux coups tirés en succession rapide).
Roza Chanina
Enfance et formation
Roza Chanina est née à Edma, petit village russe du gouvernement de Vologda, fille d’Anna Alexeïevna Chanina, une trayeuse de vaches dans un kolkhoze et de Gueorgui Mikhaïlovitch Chanine, un bûcheron infirme du fait d’une blessure reçue pendant la Première Guerre mondiale. Elle fait son école élémentaire à Iedma, puis poursuit ses études dans le village voisin de Bereznik, distant de 13 kilomètres, distance qu’elle est obligée de parcourir à pied, faute de ramassage scolaire. Elle y retournait même le samedi pour s’occuper de sa tante malade Agnia Borissova.
À l’âge de 14 ans, contre la volonté de ses parents, elle a marché 200 kilomètres à travers la taïga jusqu’à la gare pour poursuivre ses études à Arkhangelsk, où elle suit les cours du collège de formation des professeurs et travaille dans un jardin d’enfants.
Elle participe ensuite volontairement au Vsevoboutch — l’entraînement militaire pour les hommes de 16 à 50 ans — et entre plus tard en juin 1943 à l’Académie centrale de formation des femmes tireurs d’élite de Podolsk dans l’oblast de Moscou après deux années d’altercations avec la direction du centre de recrutement, où elle venait régulièrement demander à être engagée. Elle obtient son diplôme avec la mention « excellent » et se retrouve au front à l’âge de 19 ans.
Pendant la guerre
Le 22 juin 1943, Roza Chanina s’enrôle dans l’Armée rouge et le 2 avril 1944, elle rejoint la 184e division de fusiliers où un peloton féminin de tireurs d’élite avait été formé.
Elle combat pendant neuf mois et participe à la grande offensive soviétique sur Vilnius, déclenchée le 5 juin 1944. Elle reçoit l’ordre de la Gloire le 18 juin 1944 et de nouveau le 2 septembre 1944.
Un jour, en recevant l’ordre du commandant du bataillon de retourner sans délai à l’arrière, Chanina aurait répondu : « J’y retournerai après la bataille ».
Le 12 décembre 1944, Roza reçoit une balle dans l’épaule, ce qui lui vaut la médaille du Courage, décernée le 27 décembre 1944.
Terreur invisible de la Prusse orientale
Vie privée
Roza Chanina avait quatre frères et une sœur : Fiodor, Lidiya, Marat, Mikhaïl et Sergueï. Mikhaïl mourut au cours du siège de Léningrad en 1941, Fiodor fut tué la même année pendant la campagne de Crimée et Sergueï ne revint pas non plus de la guerre. Marat fut le seul frère survivant.
La vie personnelle de Chanina a été contrariée par la guerre. Le 10 octobre 1944, elle écrit dans son journal : « Je ne peux pas accepter que Misha Panarin ne vive plus. Quel bon garçon ! [Il] a été tué… Il m’a aimée, je sais, et moi aussi… Mon cœur est lourd, j’ai vingt ans, mais je n’ai pas d’ami proche ». En novembre 1944, Chanina écrit qu’elle se « bat dans sa tête et qu’elle [aime] » un homme nommé Nikolai, bien qu’il « ne brille pas par la scolarité et l’éducation ».
Dans la même page, elle écrit qu’elle ne pense pas au mariage parce que « ce n’est pas le moment maintenant ». Elle écrit plus tard qu’elle « est sortie » avec Nikolai et lui a « écrit une note dans le sens de « mais je me donne à [celui-ci] et n’aimerai aucun autre » ». En fin de compte, dans le dernier compte-rendu de son journal, rempli de passages sinistres, Chanina écrit qu’elle « ne peut pas trouver un réconfort » maintenant et qu’elle n’est « d’aucune utilité à personne ».
Personnalité
Le correspondant de guerre Pyotr Molchanov, qui avait fréquemment rencontré Roza Chanina au front, l’a décrite comme une personne d’une volonté inhabituelle, dotée d’une nature authentique et brillante. Elle avait un caractère simple, et estimait important le courage et l’absence d’égotisme chez les autres personnes. Elle s’habillait modestement et aimait jouer au volleyball.
Chanina s’est décrite elle-même comme une « bavarde illimitée et téméraire » pendant ses années de collège. Elle a défini son propre caractère à l’image de celui du poète, peintre et écrivain romantique Mikhail Lermontov, décidant, comme lui, d’agir comme elle l’entendait.
Selon la sœur de Chanina, Lidiya Vdovina, Roza avait l’habitude de chanter sa chanson de guerre préférée « Oy tumany moi, rastumany » (« Ô mes brumes ») à chaque fois qu’elle nettoyait son arme. Elle a une fois raconté une histoire quand « environ une cinquantaine de fascistes frénétiques avec des cris sauvages » ont attaqué une tranchée accueillant douze femmes snipers, y compris Chanina, affirmant : « Certains sont tombés de nos balles bien tirées, d’autres nous les avons finis avec nos baïonnettes, nos grenades, nos pelles et d’autres nous les avons fait prisonniers, après avoir capturé leurs armes ».
Honneurs
Roza Chanina a obtenu l’ordre de la Gloire par deux fois, devenant ainsi la première femme à recevoir l’une des plus hautes décorations soviétiques de la Seconde Guerre mondiale, ce qui lui a valu la célébrité dans l’ensemble du pays et la publication d’articles et de photos à son sujet dans les médias. Pendant la guerre, elle est baptisée par les journalistes étrangers la « Terreur invisible de la Prusse orientale », du nom de la région où elle combattait depuis l’automne 1944. Mais, dans son journal de combat, elle affirme qu’elle ne mérite pas cette gloire, estimant qu’elle en avait trop peu fait à la guerre.
Son journal de combat et plusieurs de ses lettres ont été publiés après sa mort, à partir de 1965, renouvelant l’intérêt pour Chanina dans la presse soviétique. Des rues à Arkhangelsk et dans les localités de Changaly et Stroïevskoïe ont été nommées en son honneur. Son village de Edma (Yedma) possède un musée qui lui est consacré. L’école locale où elle a étudié en 1931-1935 a une plaque commémorative.
[source des photos colorisées] [source 1]
Pour Achtung!Cthulhu
le fusil Mosin-Nagant
Le Mosin-Nagant, est un fusil militaire à canon rayé, à répétition manuelle, avec chargeur de cinq cartouches, utilisé par les forces armées de la Russie impériale, puis par l’Union soviétique et les différents pays du bloc de l’Est.
Il fut décliné en plusieurs versions, et utilisé de 1891 à 1965. Il fut le premier à utiliser la cartouche de 7,62 x 54 mm R.
Dans les années 1930, Le Mosin-Nagant connait une version de précision (en 1932), et est utilisé par les tireurs d’élite soviétiques pendant la seconde Guerre mondiale. Il a notamment servi pendant la bataille de Stalingrad qui a fait des snipers russes des héros comme Vassili Zaïtsev, Lioudmila Pavlitchenko ou Roza Chanina.
Le fusil dit de sniper, sniperskaïa
Trois variantes au moins existent avec 3 lunettes différentes et des montages différents. Tous ont le levier de culasse allongé et coudé.
Un, avec la lunette PU (3,5×22) et un montage latéral, un autre avec la lunette PE, plus élaborée et le dernier avec la lunette PEM et son montage spécifique, vissée à l’avant du boîtier également. Ces trois fusils sont d’une remarquable précision et ont fait des dégâts considérables parmi les soldats allemands engagés à l’Est.
caractéristiques AdC v7
- Nom : Mosin-Nagant M1891/30 sniperskaïa
- Compétence : Fusils
- Dégâts : 2d6+4
- Portée de Base : 200 m (avec lunette de visée)
- Cadence : 1
- Capacité : 5
- Panne : 100