Si vous pensiez que nous n’aborderions jamais cette saga de film au doux parfum sucrĂ© empreint de nostalgie qu’est Sissi… Eh bien vous vous trompiez !
Sissi et Heimatfilm
Sissi est une série de film écrite et réalisée par Ernst Marischka entre 1955 et 1957.

La sĂ©rie raconte l’histoire d’amour entre l’impĂ©ratrice Sissi et l’empereur François-Joseph. Les rĂ´les principaux, Sissi et François-Joseph, sont respectivement jouĂ©s Romy Schneider et Karlheinz Böhm.

Les films appartiennent au genre Heimatfilm : des films aux histoires plutôt légères et nostalgiques.
Les trois films de la série Sissi sont :
- Sissi (1955) ;
- Sissi impératrice (1956) ;
- Sissi face Ă son destin (1957) ;
Sissi et Romy Schneider
Au dĂ©but des annĂ©es 1950, le rĂ©alisateur autrichien Ernst Marischka a pour projet de monter Ă l’Ă©cran l’histoire romancĂ©e de l’impĂ©ratrice Élisabeth d’Autriche, dite « Sissi », nĂ©e en 1837, Ă©pouse de l’empereur François-Joseph Ier d’Autriche et assassinĂ©e en 1898 Ă Genève.

Pour Marischka, la vraie vie d’Élisabeth de Wittelsbach possède trop de tourments pour ne pas ĂŞtre romancĂ©e, et il ne souhaite conserver dans sa fiction que le passĂ© glorieux et heureux de l’impĂ©ratrice. Il ne gardera donc que les Ă©vĂ©nements romantiques et les grands moments d’Ă©motion en occultant tous les drames pĂ©nibles qu’elle a rĂ©ellement vĂ©cus.
À sa sortie en 1955, le film Sissi déclenche un tel engouement populaire en Autriche et en Allemagne que les recettes du film dépassent celles d’Autant en emporte le vent. À Nice, Lille, Amsterdam, Anvers, Gand, Madrid et Helsinki, les records de fréquentation des salles de cinéma sont largement battus.
Le succès du film Ă©tant assurĂ©, Marischka entreprend le tournage d’un deuxième Ă©pisode, Sissi impĂ©ratrice (Sissi, die junge Kaiserin) avec un budget et une vision similaires Ă ceux du premier volet. En revanche, Romy Schneider comprend difficilement que l’on puisse faire un deuxième film.

Elle se sent de plus en plus Ă©trangère Ă ces personnages idĂ©alisĂ©s et supporte de plus en plus difficilement les dĂ©sagrĂ©ments qu’on lui impose, comme celui de porter une lourde perruque qui lui donne des maux de tĂŞte (la vrai Sissi avait Ă©galement des soucis avec sa lourde chevelure).

En 1956, le second film reçoit un accueil similaire au premier. Romy est considĂ©rĂ©e comme « la meilleure chose importĂ©e d’Autriche après la valse ». Des milliers de jeunes filles dans toute l’Europe adoptent alors le style « princesse » : cheveux longs bouclĂ©s, taille de guĂŞpe et jupons bouffants.

En 1957, Romy Schneider entreprend le tournage du troisième Ă©pisode : Sissi face Ă son destin (Sissi, Schicksalsjahre einer Kaiserin) avec rĂ©ticence et a hâte de se dĂ©tacher du personnage auquel on l’identifie dĂ©sormais. Plus tard, elle dĂ©clarera mĂŞme : « Je hais cette image de Sissi » et affirmera : « J’ai refusĂ© les 80 millions qu’on m’offrait pour tourner une quatrième mouture de Sissi », bien qu’elle soit reconnaissante de la popularitĂ© que cette trilogie lui a apportĂ©.
Romy Schneider et Ludwig

15 après après la saga des Sissi, Romy Schneider reprendra pourtant le rĂ´le d’Elisabeth d’Autriche dans le film de Visconti, Ludwig : Le CrĂ©puscule des dieux.
Le film est une Ă©vocation de la vie de Louis II de Bavière, depuis son couronnement Ă l’âge de dix-huit ans et demi jusqu’Ă son internement et sa mort Ă quarante.
La Saga Sissi
Sissi, le film de 1955

Elizabeth de Wittelsbach, surnommée par sa famille Sissi, est la fille du duc Maximilien et de la duchesse Ludovica de Bavière.

Du haut de ses quinze ans, Sissi a un très fort caractère et, peu importe ce qu’on lui interdit, elle le fera ! Elle a de nombreux petits frères et sĹ“urs qu’elle aime et qui l’adorent en retour.
Elle a une grande complicitĂ© avec son père et partage avec lui sa passion de l’Ă©quitation et l’amour de la nature.
Au mois d’aoĂ»t 1853, l’archiduchesse Sophie qui est la mère de l’empereur François-Joseph, informe sa sĹ“ur la duchesse Ludovica qu’elle aimerait que la sĹ“ur ainĂ©e de Sissi, la princesse HĂ©lène, soit la future impĂ©ratrice d’Autriche, ce qui ravit HĂ©lène. La duchesse et HĂ©lène, accompagnĂ©es de Sissi, partent alors pour Bad Isch, oĂą HĂ©lène doit rencontrer l’empereur qui va cĂ©lĂ©brer son anniversaire.
Sissi, Impératrice (1956)

Sissi et Franz sont Ă prĂ©sent mariĂ©s mais la jeune impĂ©ratrice a bien du mal avec le protocole Ă©crasant de la cour de Vienne et vit assez mal le fait que sa belle-mère, l’archiduchesse Sophie, l’espionne en permanence.

Sissi confie Ă son journal intime qu’elle se sent seule et qu’elle regrette sa vie en Bavière ; l’archiduchesse Sophie, qui a pris le journal de Sissi, le lit Ă Franz qui s’en trouve assez contrariĂ© ; Sissi lui avoue par la suite qu’elle se sent très seule mais qu’elle est heureuse lorsqu’ils sont ensemble.
Sissi porte Ă©galement un grand intĂ©rĂŞt Ă la Hongrie qui n’a plus de souverains : elle aime ce pays qu’elle n’a pourtant jamais visitĂ© et elle promet Ă son professeur de hongrois qu’elle usera de toute son influence en faveur de ce pays.

Elle remporte une première victoire lorsqu’elle convainc Franz de ne pas condamner Ă mort le comte Andrássy et les autres rebelles.
Sissi face Ă son destin, 1957

L’Empire est agitĂ© par des rĂ©volutionnaires hongrois mĂ©contents de leur rattachement Ă la Maison d’Autriche.

Sissi rĂ©ussit Ă convaincre Franz de la laisser partir pour la Hongrie afin de calmer les esprits. Cependant, le comte Andrassy lui avoue qu’il est amoureux d’elle. Sissi dĂ©cide alors de quitter la Hongrie. Sur le chemin du retour, elle retrouve Franz dans une auberge, parti Ă sa rencontre. Ils dĂ©cident de passer quelques jours tous les deux loin de Vienne mais sont obligĂ©s de rentrer plus vite que prĂ©vu car Sissi est malade.

Les mĂ©decins la dĂ©clarent poitrinaire, elle a très peu de chances de guĂ©rir. Ils l’envoient se soigner Ă Madère et en Grèce et, avec l’aide de sa mère Ludovica, Sissi reprend goĂ»t Ă la vie et guĂ©rit.

Devant y faire un voyage officiel, Franz la retrouve en Italie, pays oĂą l’Autriche est très mal perçue.
La vraie Élisabeth de Wittelsbach, dite Sissi
Élisabeth AmĂ©lie EugĂ©nie de Wittelsbach, duchesse en Bavière puis, par son mariage, impĂ©ratrice d’Autriche et reine de Hongrie, de BohĂŞme et de Lombardie-VĂ©nĂ©tie, est nĂ©e le 24 dĂ©cembre 1837 Ă Munich, dans le royaume de Bavière.

MariĂ©e dès l’âge de 16 ans Ă l’empereur François-Joseph Ier, le 24 avril 1854, elle refuse rĂ©gulièrement de se plier aux usages de la monarchie, ce qui provoque un conflit durable avec sa belle-mère, l’archiduchesse Sophie de Bavière.

Ne pouvant s’adapter Ă la vie de la cour de Vienne, Elisabeth passe une grande partie de son existence Ă voyager. Elle perd deux enfants de son vivant, ainsi que des membres de sa famille, parfois de façon tragique. Elle est en partie Ă l’origine du compromis austro-hongrois de 1867.
Élisabeth devient rapidement impopulaire tant Ă la ville qu’Ă la cour de Vienne. Elle ne sait rĂ©agir que par un mĂ©pris affichĂ© pour la capitale autrichienne et ses institutions. MalgrĂ© tout, elle est très populaire partout dans l’Empire d’Autriche, surtout en Hongrie, pays qu’elle aime beaucoup.
Élisabeth ne souhaite pas ĂŞtre impĂ©ratrice, mais elle profite largement des avantages financiers de sa position. Comprenant tout le parti qu’elle peut tirer de sa beautĂ©, qu’elle entretient avec soin, elle dĂ©pense sans compter en toilettes, chevaux, Ă©quipages et voyages. François-Joseph paie toutes ses dĂ©penses sans jamais lui en faire le reproche.
Si sa beauté est unanimement admirée et célébrée, ses aptitudes équestres sont également remarquables.

Elle embarque, avec sa suite, le 17 novembre 1860 Ă bord d’un yacht prĂŞtĂ© par la reine d’Angleterre. Elle passe cinq mois sur l’Ă®le de Madère, puis on la fait revenir Ă Vienne le 28 avril 1861. Dès son retour, son mal rĂ©apparaĂ®t encore plus fort que lorsqu’elle est partie. On l’emmène Ă Corfou, croyant qu’elle n’en reviendra pas. LĂ -bas, les mĂ©decins cherchent Ă soigner son aversion pour Vienne et pour la cour, bien plus que son mal physique. C’est Ă Corfou qu’elle commence une collection de photos de femmes en tout genre, afin de l’aider Ă apprivoiser son image. Elle revient Ă Vienne après deux ans d’absence. Plus sereine, prĂŞte Ă accepter la cour et le palais qu’elle appelle sa « prison dorĂ©e », elle a pourtant envie de voyager de par le monde, ce qu’elle fait très souvent, dĂ©laissant ses devoirs de reprĂ©sentation, son mari et ses enfants

Sissi dans Château Falkenstein

.. la personne qui ressemble le plus Ă Ludwig et qui Ă©claire le mieux son caractère, c’est sa plus proche cousine, l’impĂ©ratrice Elisabeth d’Autriche (qu’il surnomme affectueusement « Cousine Sisi »). Chez Elisabeth, on retrouve les principaux traits de caractère de Ludwig : la haine des lois et règlements oppressants, l’amour des grands espaces, un rejet de la cour et du cabinet et une passion pour la vie privĂ©e. On retrouve bien chez elle le caractère des Wittelsbach quand elle parcourt toute la Nouvelle-Europe en vivant des aventures extravagantes. Elle s’est, par exemple, attachĂ©e au mat de son bateau pendant une tempĂŞte, alors qu’elle Ă©tait en expĂ©dition en Inde pour Ă©tudier la mystique orientale : un comportement Ă©trange pour une impĂ©ratrice, mais courant dans cette famille de rois rĂŞveurs et philosophes. Il n’est pas surprenant que parmi tous les gens proches de Ludwig, c’est « Sisi » qui le comprenne le mieux…
Thomas Edward Olam

Fiche de PNJ de Sissi
Fiche de PNJ de Ludwig II
