Dans la sociĂ©tĂ© victorienne et Ă©douardienne, les femmes pouvaient souvent ĂȘtre dĂ©crites comme le sexe faible. Cependant dans le monde du music-hall il en Ă©tait autrement. Le public affluait pour voir ces femmes d’une force prodigieuse et pleinement confiantes dans leur force et leur droit d’en jouer. L’une d’entre elles Ă©tait The Great Athelda (La Grande Athelda). Frances Rheinlander est le vrai nom d’Athelda. Elle est nĂ©e Ă  Manchester, et se produisit sur les scĂšnes de music-hall vers 1912.

Athelda aurait fait ses dĂ©buts Ă  Buenos Aires en dĂ©cembre 1911. Elle Ă©tait Ă©galement connue sous le nom de miniature Lady Hercules ou Britain’s Beautiful Daughter.

Elle posait en manipulant un haltĂšre. Dans sa propre publicitĂ© en 1913, elle dĂ©crit sa dĂ©monstration de force comme une pose digne sans ornement ni draperie, montrant un vĂ©ritable dĂ©veloppement musculaire dĂ©pourvu de graisse. Elle se voit comme une figure gracieuse de beautĂ©, de muscle et de force cachĂ©e. On ne connait pas sa taille mais elle pesait un peu moins de 60 kg. On disait qu’elle dĂ©tenait le record fĂ©minin du levĂ© de poids avec son petit doigt, soit environ 50 kg. Elle invitait des gens sur scĂšne pour vĂ©rifier que les poids Ă©taient authentiques.

En 1916, Athelda prétendait introduire une véritable nouveauté dans son numéro qui consistait en un groupe de femmes dans des poses classiques, avec des flexions acrobatiques, des chants, etc., tout cela arrangé pour un travail en harmonie.

Athelda avait auparavant travaillĂ© avec des assistantes, dont l’une s’appelait Tiney Loretta. En 1918, elle a prĂ©cisĂ© qu’elle pouvait travailler sur des scĂšnes de toutes tailles, car elle voyageait avec une scĂšne Ă©laborĂ©e et unique. Elle avait l’Ă©quipement pour produire ses propres affiches, feuilles de programmes et autres flyers. En tant que femme forte, Athelda semblait dĂ©terminĂ©e Ă  ĂȘtre indĂ©pendante de toutes les maniĂšres possibles.

Athelda a toujours tenu Ă  se prĂ©senter comme une interprĂšte honnĂȘte et a tenu Ă  dire qu’elle n’Ă©crivait pas les articles de presse qui parlaient d’elle ou encourageait les journalistes Ă  dire du bien Ă  son sujet.
Athelda avait une rivale dans le monde des femmes fortes : Vulcana1.

En 1912, les deux femmes Ă©taient dĂ©sireuses de convaincre le public (et donc les investisseurs) de leur force et surtout de dĂ©terminer qui Ă©tait la plus forte. Athelda se prĂ©sentait comme une vĂ©ritable haltĂ©rophile tandis que Vulcana prĂ©tendait ĂȘtre la femme la plus forte en vie.

La Grande Athelda a soutenu qu’elle ne demandait aucune faveur et a dit qu’elle avait laissĂ© ses dĂ©monstrations parler d’elles-mĂȘmes. Tandis que Vulcana faisait un grand jeu du fait qu’elle avait vaincu toutes les femmes qui prĂ©tendaient soulever des poids lourds.

Vulcana a lancĂ© le dĂ©fi de soulever des poids lourds contre toute femme qui aurait le courage de couvrir son pari. L’annĂ©e suivante, en juin 1913, Athelda accepta un dĂ©fi lancĂ© par Vulcana mais fut vaincue.

Vint’s Palace Llanelli

Athelda a affirmĂ© plus tard que Vulcana n’avait pas Ă©tait fair-play et a lancĂ© un dĂ©fi parallĂšle de 10 ÂŁ Ă  Vulcana pour se prĂ©senter au Vint’s Palace Ă  Llanelli (au Pays de Galles) un vendredi soir pour garantir un test Ă©quitable.

Mais hĂ©las on ne trouve pas de preuve que le dĂ©fi a Ă©tĂ© relevĂ©. Leur rivalitĂ© Ă  certainement passionnĂ© le public de l’Ă©poque.

Athelda pour Verne & Associés, 1913

[Source]

  1. Nous avons dĂ©jĂ  parlĂ© de Vulcana, qui est bien plus connue et dont on a beaucoup plus de traces photographiques et Ă©crites ↩


Avoir encore plus de SCRiiiPT ?

Abonne-toi pour recevoir nos élucubrations directement dans ta boßte mail, fraßches (ou moisies) selon le jour.