LES FEMMES SNIPERS RUSSES de la Seconde Guerre Mondiale

Les femmes soviétiques ont joué un rôle majeur pendant la Seconde Guerre mondiale. La plupart ont travaillé dans l’industrie, les transports, l’agriculture et d’autres rôles civils afin d’augmenter la production militaire, mais un nombre important de femmes a servi dans l’armée soviétique. La plupart travaillait dans des unités médicales. Dès 1925, les jeunes filles soviétiques suivent une formation, appelée « enregistrement militaire »,…

Les femmes soviétiques ont joué un rôle majeur pendant la Seconde Guerre mondiale. La plupart ont travaillé dans l’industrie, les transports, l’agriculture et d’autres rôles civils afin d’augmenter la production militaire, mais un nombre important de femmes a servi dans l’armée soviétique. La plupart travaillait dans des unités médicales.

Dès 1925, les jeunes filles soviétiques suivent une formation, appelée « enregistrement militaire », établissant un livret militaire et consignant tous les renseignements nécessaires à une éventuelle réquisition en cas de conflit. Toutes les femmes entre 18 et 40 ans étaient concernées et constituaient une réserve militaire.

Parmi tous les métiers que les femmes ont pu faire à la guerre, l’un des plus durs, des plus improbables est celui de sniper. Si au début de la guerre les femmes snipers sont des cas isolés, leur nombre augmente rapidement grâce à la création de l’École Principale de préparation des femmes snipers.
Elles vont se retrouver confrontées au feu ennemi, aux difficultés météorologiques, à l’immobilité pendant des heures et des jours.

L’engagement des femmes soviétiques dans la Seconde Guerre mondiale, de par leur nombre et leur rôle, est un évènement sans précédent dans l’Histoire du monde.
Plus de 100 000 d’entre elles vont s’engager dans l’armée régulière ou rejoindre les partisans. Quatre-vingt-sept vont recevoir la plus haute distinction de Héros de l’Union soviétique.
Ludmilla Pavlitchenko, Roza Chanina, Nina Petrova, Aliya Moldagoulova, Nina Lobkovskaya, Liza Mironova… autant de femmes au destin incroyable qui, avant la guerre, sont institutrices ou étudiantes, et pour lesquelles la soif de défendre leur pays et venger leur famille est si forte, qu’elles deviendront des snipers d’élite.

112 pages
ISBN : 978-2-35250-338-5

Article original sur histoireetcollections.com

LES FEMMES SNIPERS RUSSES de la Seconde Guerre Mondiale

A titre d’exemple

Tatiana Nikolaïevna Baramzina : (12 décembre 1919 – 5 juillet 1944) Tireur d’élite féminine. À la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle suivit des cours d’infirmière puis en 1943 entra en service dans l’Armée rouge. En 1944, elle obtint son diplôme de tireur d’élite.

Tatiana Nikolaïevna Baramzina

La même année, sur le front, elle obtint 16 victoires. Mais en raison de sa mauvaise vision, elle fut incorporée au service de transmissions. Le 5 juillet 1944, elle fut envoyée à l’arrière des positions ennemies. En mars de la même année, près du petit village de Pekaline, elle rencontra un bataillon de forces ennemies supérieures en nombre. Au cours du combat engagé contre les forces allemandes de nouveau elle reprit son fusil de tireur d’élite, elle réussit à tuer 20 soldats ennemis.

Tatiana Nikolaïevna Baramzina tira jusqu’à sa dernière balle. Quand les munitions furent épuisées, elle fut capturée puis torturée par les nazis, mais ils ne parvinrent pas à la faire parler. Elle fut exécutée le 5 juillet 1944. Elle totalisa 36 victoires.

Le 24 mars 1945, à titre posthume, il lui fut décerné le titre honorifique de Héros de l’Union soviétique et reçut l’Ordre de Lénine.

Pour en savoir plus

  • Je vous recommande également la lecture de l’article de blog : Portraits de femmes de l’armée rouge
  • Et pour la journée internationale de de la Femme (8 mars 2012) : Journée internationale de la femme : hommage à Lyudmila Pavlichenko

Née à Bila Tserkva (Empire russe), le 12 juillet 1916, Lioudmila Pavlitchenko s’installe à Kiev avec sa famille à l’âge de 14 ans. Elle s’inscrit dans un club de tir et devient une tireuse d’élite, tout en travaillant comme ouvrière à l’usine Arsenal de Kiev.

En juin 1941, alors qu’elle étudie l’histoire à l’Université de Kiev, l’Allemagne nazie commence à envahir le territoire soviétique. Elle est parmi les premiers volontaires à se présenter au bureau de recrutement et demande à combattre dans l’infanterie. Elle est affectée à la 25e Division d’infanterie de l’Armée rouge.

Elle y devient l’une des 2 000 femmes tireuses d’élite de l’Armée rouge — dont 500 seulement sont encore en vie à la fin de la guerre. Elle tue ses deux premiers ennemis près de Beliaïevka, avec un fusil Mosin-Nagant à répétition manuelle, équipé d’une lunette P.E. 4.

Pavlitchenko combat pendant deux mois et demi près d’Odessa, où elle tue 187 ennemis. Lorsque les Allemands prennent le contrôle d’Odessa, son unité est envoyée à Sébastopol, dans la péninsule de Crimée. En mai 1942, le lieutenant Pavlitchenko est citée au Conseil de l’Armée du Sud pour avoir tué 257 soldats allemands. Son pointage total confirmé pendant la Seconde Guerre mondiale est de 309, y compris 36 tireurs d’élite ennemis. En juin 1942, Pavlitchenko est blessée par un tir de mortier. En raison de sa célébrité croissante, elle est retirée du front moins d’un mois après son rétablissement.

En septembre 1942, elle est envoyée au Canada et aux États-Unis et est reçue à la Maison-Blanche par le président Franklin Delano Roosevelt, devenant la première citoyenne soviétique à être reçue par un président des États-Unis. Lioudmila Pavlitchenko est invitée par Eleanor Roosevelt à effectuer une tournée à travers les États-Unis pour raconter ses expériences. Elle se présente devant l’International Student Assembly réunie à Washington, prenant part à des rassemblements de la confédération syndicale CIO et fait des discours à New York. Les États-Unis lui font cadeau d’un pistolet automatique Colt. Au Canada, elle reçoit un fusil Winchester à lunette, qui est actuellement exposé au Musée central des Forces armées à Moscou.

Ayant atteint le grade de major, Pavlitchenko n’est pas renvoyée au combat et se consacre à la formation des tireurs d’élite soviétiques jusqu’à la fin de la guerre. En 1943, elle reçoit la médaille d’or de Héros de l’Union soviétique et est honorée par un timbre-poste soviétique à son effigie.

Après la guerre, elle achève ses études à l’Université de Kiev et commence une carrière d’historienne. De 1945 à 1953, elle travaille comme chercheuse assistante au quartier général de la Marine soviétique. Elle s’occupe ensuite activement du Comité soviétique des vétérans de guerre.



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