Les premières activités du Bureau

L’appel de la Nation, 1908 – 1923 Au cours de ses 15 premières années d’existence,  le Bureau n’était que l’ombre ce qu’il allait devenir. En effet, il n’était pas encore assez puissant pour résister à l’influence parfois corrompue de la politique sur le favoritisme à l’embauche, les promotions et les mutations. Les nouveaux agents recevaient…

L’appel de la Nation, 1908 – 1923

Au cours de ses 15 premières années d’existence,  le Bureau n’était que l’ombre ce qu’il allait devenir. En effet, il n’était pas encore assez puissant pour résister à l’influence parfois corrompue de la politique sur le favoritisme à l’embauche, les promotions et les mutations.

Les nouveaux agents recevaient une formation limitée et étaient parfois indisciplinés et mal gérés. L’histoire raconte, par exemple, qu’un agent de Philadelphie a été autorisé pendant des années à partager son temps entre son travail et sa tourbière de canneberges. Plus tard, J. Edgar Hoover plus exigeant lui fera choisir entre les deux.

Néanmoins, les bases étaient posées. D’excellents enquêteurs et administrateurs seront embauchés fournissant ainsi un corps stable de talents.

Et le jeune Bureau commençait à se mouiller dans toutes sortes de domaines d’investigation – pas seulement dans les domaines de l’application de la loi, mais également dans les domaines de la sécurité nationale et du renseignement.

Au début, les agents enquêtaient principalement sur des affaires de crime en cols blancs et des affaires civiles, y compris des affaires antitrust, des fraudes foncières, des fraudes bancaires, le péonage (travail forcé), etc. Le bureau a également traité quelques problèmes de sécurité nationale, notamment la trahison et certaines activités anarchistes. Cette liste de responsabilités a continué de s’allonger à mesure que le Congrès se préparait à utiliser cette nouvelle force d’enquête comme moyen de faire progresser son programme national.

En 1910, par exemple, le Bureau a pris l’initiative de l’enquête sur le Mann Act ou White Slave Traffic Act, une loi récemment adoptée, qui visait à faire cesser la prostitution et la traite des êtres humains.

En 1915, le Congrès avait plus que décuplé le personnel du Bureau, passant de 34 à environ 360 agents spéciaux et autres personnels.

Et les problèmes internationaux ne tarderont pas à occuper une place centrale, donnant au Bureau un premier aperçu du travail sur la sécurité nationale.

À la frontière avec le Mexique, le Bureau ouvre plusieurs bureaux pour enquêter sur des infractions de contrebande et violation des traités de neutralité.

Puis en 1914 vint la guerre en Europe. L’Amérique observait de loin, dans l’espoir d’éviter d’être prise dans l’enchevêtrement des alliances et pensait que l’océan Atlantique représentait une bonne protection par la distance ainsi maintenue. Mais lorsque des sous-marins allemands ont commencé à couler des navires américains et que des saboteurs allemands ont commencé à poser des bombes sur des navires et à cibler des usines de munitions sur le sol américain, le pays a basculé dans le conflit.

Le Congrès vote la déclaration de guerre le 6 avril 1917, mais à ce moment-là, ses propres lois étaient à peine à même de protéger les États-Unis contre la subversion et le sabotage. Le Congrès a donc rapidement adopté la loi sur l’espionnage, puis la loi sur le sabotage, et confié la responsabilité à l’agence principale nationale chargée des enquêtes, le Bureau of Investigation, plaçant ainsi l’agence dans le secteur de la lutte contre l’espionnage moins d’une décennie après sa création.

Le Bureau a également été chargé de retrouver les déserteurs de l’armée et de surveiller des millions d‘étrangers ennemis – des Allemands aux États-Unis qui n’étaient pas citoyens américains – et de réprimer divers autres crimes liés à la guerre.

La guerre se terminera en novembre 1918, mais ce n’était pas la fin de la tourmente. Les bolcheviks ayant pris le contrôle de la Russie en 1917 et les Américains étaient inquiets à propos du discours sur la révolution mondiale, en particulier vis-à-vis de sa propre main-d’œuvre et des troubles économiques généralisés que cela pouvait provoquer. Une vague d’intolérance et même d’injustice s’est répandue à travers le pays, non seulement contre les communistes, mais également contre d’autres radicaux tels que les «Wobblies», un groupe syndical parfois violent appelé Industrial Workers of the World .

Lorsque des anarchistes lancent une série d’attentats à la bombe contre des dirigeants nationaux en 1919 et 1920, c’est un Péril Rouge à part entière qui est vécu.

Le procureur général A. Mitchell Palmer a répondu par une vaste enquête, dirigée par un jeune avocat du ministère de la Justice, J. Edgar Hoover, qui avait rassemblé des informations détaillées et des renseignements sur les radicaux et leurs activités.

Des rafles appelées les « Palmer raid » qui ont suivi ont été mal planifiées, mal exécutées et critiquées pour avoir porté atteinte aux libertés civiles des milliers de personnes entraînées dans les rafles. L’incident a été une leçon importante pour le jeune bureau et ses excès ont permis de tempérer l’attitude du pays à l’égard du radicalisme.



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