La Cité Interdite (1987) – Un thriller sombre entre horreur et érotisme

Les Gardes Noires : un groupe d’agents dont le devoir est protéger le Traité qui unité depuis des siècles le monde des humains et le royaume des démons. Le Traité : Ce pacte de non agression doit être renouvelé malgré les attaques répétées des terroristes des deux bords. Le docteur Guiseppe Mayart : La future…

La Cité Interdite (1987) – Un thriller occulte entre horreur et érotisme

Si vous avez grandi dans les années 90 avec ces VHS à la jaquette inquiétante qui trônaient dans les rayons d’import, alors La Cité Interdite (ou Wicked City en VO) fait peut-être partie de vos traumatismes fondateurs. Entre horreur organique, dark fantasy urbaine et séquences érotiques malaisantes, ce film d’animation japonais signé Yoshiaki Kawajiri (le papa de Ninja Scroll) reste un ovni culte, bien que controversé.

Avec une esthétique sombre, des combats stylisés et des séquences cauchemardesques, Wicked City s’inscrit dans la mouvance des animes adultes et transgressifs qui ont marqué la fin des années 80. Mais au-delà de son caractère sulfureux, le film propose une immersion viscérale dans un Tokyo déchiré entre modernité et menace surnaturelle. Il s’inscrit parfaitement dans une époque où l’animation japonaise testait les limites de la censure et explorait des territoires narratifs rarement abordés ailleurs.wicked city

Les Gardes Noires : un groupe d’agents dont le devoir est protéger le Traité qui unité depuis des siècles le monde des humains et le royaume des démons.
Le Traité : Ce pacte de non agression doit être renouvelé malgré les attaques répétées des terroristes des deux bords.
Le docteur Guiseppe Mayart : La future cibles des terroristes. Sans lui, le traité ne peut être signé.
Renzaburo Taki : L’un des meilleures gardes. Sa mission est de protéger le docteur Mayart. Le sort de l’humanité repose entre ses mains.
Le réalisateur Yoshiaki Kawajiri (Cyber City) acquit une renommée internationale avec cet animé. Ses scènes d’action fulgurantes resteront gravées à jamais dans vos mémoires.


Un Tokyo sous tension entre humains et créatures de l’ombre

Adapté du premier roman de Hideyuki Kikuchi (Vampire Hunter D), Wicked City nous plonge dans un Tokyo crépusculaire où un traité fragile maintient une paix précaire entre les humains et les « habitants de l’ombre », des créatures démoniaques aux capacités cauchemardesques. Mais voilà, à la veille de la signature du nouvel accord, des factions extrémistes décident de faire dérailler le processus.

C’est là qu’interviennent Taki Renzaburō, agent des « Gardes Noires » (un équivalent d’Interpol surnaturel), et Makie, sa partenaire démoniaque. Leur mission : protéger Giuseppe Mayart, un médiateur lubrique, cible des assaillants. Mais le duo va vite se retrouver submergé par des ennemis aux pouvoirs redoutables, et les affrontements vont les amener à repousser leurs propres limites… sur tous les plans.

Ce tandem improbable donne au film une dynamique électrique, oscillant entre défiance, tension sexuelle et respect mutuel. Makie, loin d’être une simple faire-valoir, se révèle rapidement aussi redoutable que complexe, incarnant parfaitement l’ambiguïté qui plane sur l’ensemble du film. Son évolution est marquée par une dualité fascinante : est-elle une alliée fiable ou une menace latente ?


Une esthétique horrifique, un trip sombre et un érotisme dérangeant

Yoshiaki Kawajiri livre ici un film d’animation brutal, où chaque scène est pensée pour marquer les esprits. L’animation est nerveuse et fluide, avec ces créatures lovecraftiennes et mutantes qui rappellent The Thing ou certains cauchemars de Cronenberg. Les combats sont violents, stylisés, souvent agrémentés de transformations monstrueuses tordues et gores.

Mais Wicked City ne s’arrête pas là : comme souvent dans le cinéma d’animation japonais des années 80-90, il y a une dimension érotique qui flirte avec le malsain. Certaines scènes de tentacules et de possession charnelle sont là pour provoquer, et elles ont contribué à l’image sulfureuse du film. Une signature visuelle et thématique que l’on retrouvera plus tard dans Ninja Scroll ou Cyber City Oedo 808.

Le design des créatures, notamment la célèbre femme-araignée du début, est une réussite, jouant sur une fusion entre fantasme et terreur corporelle. Le tout est servi par une bande-son jazzy et angoissante, qui accentue encore l’ambiance poisseuse et hallucinatoire du film. L’animation met en valeur l’aspect grotesque des antagonistes, transformant chaque scène de confrontation en un spectacle visuellement hypnotisant.


Un film culte, mais qui divise

Aujourd’hui, il est vu avec un mélange de fascination et de malaise. Son esthétique, son action et son monde sombre en font une œuvre fascinante, mais son traitement de l’érotisme et de la violence sexuelle est problématique pour beaucoup. À ranger donc dans la catégorie des films cultes mais à ne pas mettre entre toutes les mains.

Certains critiques considèrent Wicked City comme une réflexion percutante sur la dualité de l’humanité, tandis que d’autres y voient un exemple des excès d’une époque où la provocation passait parfois avant la narration. Ce qui est certain, c’est que son héritage continue de diviser et d’influencer le genre horrifique urbain.


Et en jeu de rôle, ça donnerait quoi ?

Si Wicked City devait être adapté en jeu de rôle, plusieurs systèmes colleraient bien à son ambiance :

  • KULT: Divinity Lost pour son aspect horrifique, ses thématiques d’altération de la réalité et son approche cinématographique.
  • The Esoterrorists (Gumshoe) si vous voulez jouer des agents infiltrés qui luttent contre des entités de l’ombre.
  • Blades in the Dark si on imagine une version « guerre des gangs occultes » dans un Tokyo noir et oppressant.
  • Monster of the Week, si l’on veut adopter une approche enquête/action avec des monstres dissimulés parmi nous.

Dans tous les cas, une adaptation en JdR devrait mettre l’accent sur l’équilibre action / horreur / sensualité inquiétante, tout en dosant intelligemment les influences. Une campagne Wicked City pourrait voir les PJ incarner des agents infiltrés dans une métropole gangrenée par l’occulte, où chaque enquête les expose à des révélations toujours plus perturbantes et où la ligne entre la protection et la corruption devient de plus en plus floue.


En résumé : Un incontournable du thriller occulte, mais à manipuler avec précaution

À voir si vous aimez : l’animation adulte old-school, les films d’animation marquants par leur violence stylisée et leurs combats intenses à la Ninja Scroll, l’ambiance poisseuse et angoissante du thriller horrifique.

⚠️ À éviter si : vous êtes mal à l’aise avec certaines thématiques, ou si vous cherchez un anime léger.

Et en jeu de rôle ? Une source d’inspiration parfaite pour des parties de thriller occulte urbain, où les héros se débattent dans un monde qui dépasse leur compréhension.


Alors, Wicked City, classique culte ou film problématique ? À vous de trancher !



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Commentaires

1 réponse à “La Cité Interdite (1987) – Un thriller sombre entre horreur et érotisme”

  1. Avatar de Justin Busch

    Jamais vu, mais la description m’intrigue ! (J’ai bien aimé Vampire Hunter D.)

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