Il y a des jours oĂč tout semble figĂ©.
Des fichiers sâempilent dans des dossiers aux noms codĂ©s, les projets dorment dans leur brouillard de versions successives, les idĂ©es tournent autour des mĂȘmes paragraphes, comme des papillons incapables de se poser.
Et puis, Ă force dâouvrir de vieux documents, de fouiller les entrailles du site, on se rend compte quâon nâest pas si immobile quâon le croyait. Il y a lĂ , tout prĂšs, une quantitĂ© phĂ©nomĂ©nale de choses presque finies.
Des textes qui nâattendent quâun titre, des images qui rĂ©clament un cadre, des jeux qui ne manquent quâun jet de dĂ©s.
Alors, plutÎt que de tout refermer, on a décidé de laisser entrouvert
Le prochain numĂ©ro (le 8) de la Correspondance SecrĂšte sera donc un numĂ©ro de demi-lumiĂšre, de brouillons, de retours et dâombres portĂ©es. Une invitation Ă venir voir ce qui travaille en silence, dans nos carnets et nos nuits.
Dâabord, il faut reconnaĂźtre quâon nâa pas Ă©tĂ© totalement inactifs. Simplement discrets. Des articles sont sortis comme des passagers clandestins :
Un dossier sur Gwendoline, accompagnĂ© dâun PDF tout entier dĂ©diĂ© Ă lâidĂ©e â trĂšs sĂ©rieuse â de lâadapter en jeu de rĂŽle. Une Ă©vocation de CircĂ©, dĂ©esse ou sorciĂšre, selon lâĂ©poque et le regard. Une enquĂȘte sur la vĂ©ritable histoire de lâescadrille 214, oĂč la sĂ©rie tĂ©lĂ© sâemmĂȘle avec la mĂ©moire de la guerre.

Une fiche de Boyington, version Achtung!Cthulhu Savage Worlds, rĂ©digĂ©e comme un clin dâĆil Ă la lĂ©gende et au chaos. Et puis, Ă la maniĂšre dâun Ă©cho plus littĂ©raire, une chronique de LâOmbre du Vautour, oĂč Howard rugit encore Ă travers ses lignes.

Pendant ce temps, dâautres textes ont pris une tournure plus risquĂ©e.
Des chroniques qui frĂŽlent le tabou, comme Unica ZĂŒrn et Hans Bellmer, ou cette vision plus nue de Louise Brooks, corps et mythe mĂȘlĂ©s. Deux numĂ©ros de la Gazette BlindĂ©e ont suivi, presque dos Ă dos : le quatorziĂšme sur les annĂ©es folles, le quinziĂšme sur le punk. Lâun plein de jazz et de velours, lâautre saturĂ© de guitares et de colĂšre. Entre les deux, un fil invisible : celui de la rĂ©volte, de lâĂ©clat, du refus dâĂȘtre sage.


Et puis il y a eu Barbara Steele, notre muse des tĂ©nĂšbres, et les Invocations de la semaine, ces formes courtes quâon glisse sur le site sans prĂ©venir, juste pour voir si quelquâun les remarque.
Alors, a quel point on est pas cool et taquins ? Facile, au dĂ©part dans cet article on avait mis les liens vers les articles en question… et puis non, on a tout enlevĂ©. Si vous voulez en savoir plus, va falloir fouiller un peu ou bien vous abonner Ă la Correspondance SecrĂšte…. Meuh non, c’est pas du chantage !

Le reste â câest-Ă -dire presque tout â reste en chantier.
Une version dâAchtung! Cthulhu transposĂ©e en 1936, au cĆur de lâinvasion italienne de lâĂthiopie, attend dâĂȘtre finalisĂ©e. Un cadre de jeu pour LâAppel de Cthulhu V7 consacrĂ© Ă la France des annĂ©es folles, lui, sâĂ©tend en silence, document aprĂšs document. On relit aussi des scĂ©narios dâenquĂȘte, en rĂȘvant dâun retour de CSI Las Vegas réécrit pour le jeu de rĂŽle. Et dans un autre dossier, plus trouble, sâĂ©labore un Southern Gothic teintĂ© de Russ Meyer, quelque part entre Lorna, Mudhoney et Simulacres.
Il y a mĂȘme, enfoui sous un nom de code absurde, un projet Pittsburgh 1983, une variation sur Flashdance qui, contre toute attente, fonctionne Ă©tonnamment bien avec le systĂšme Trauma.
Et encore, ce n’est pas tout. Il y a bien une quantitĂ© assez impressionnante de dossiers en cours et pas finalisĂ©s. Pourquoi vous dire tout cela ? C’est aussi un rappel pour nous mĂȘme pour nous alerter sur tout ce que nous avions promis de publier, et qui reste encore dans les limbes.

Tout cela existe. Rien nâest vraiment achevĂ©, mais tout avance.
Les textes sâĂ©chappent, les PDF sâempilent, les notes dĂ©bordent. Et câest peut-ĂȘtre ça, la vraie vie de la Correspondance SecrĂšte : un lieu oĂč lâon partage lâinachevĂ©, oĂč lâon sâautorise Ă montrer ce qui nâest pas encore prĂȘt, parce que câest lĂ que le plaisir se trouve.
Abonnez vous et vous aussi vous pourrez ĂȘtre destinataires de La Correspondance SecrĂšte n°8 â la newsletter, la vraie, celle qui arrive dans les boĂźtes mail avec un parfum dâencre et de poussiĂšre â contiendra tout cela : le lien vers cet article, des fragments Ă tĂ©lĂ©charger, quelques extraits de nos brouillons et, sans doute, deux ou trois secrets de fabrication.
Pour les abonnés, ce sera un signe.
Pour les curieux, une porte entrouverte.
Et pour les complices, un rappel discret : on est encore là , penchés sur la table, à écrire, effacer, recommencer.

