Séduire, sous l’Ancien Régime, n’était ni un caprice ni une improvisation : c’était un art social total, un échiquier où chaque regard, chaque geste, chaque billet parfumé comptait comme une pièce stratégique. On séduisait moins pour aimer que pour régner.

de la seduction ?

L’éventail, arme fatale

Les traités apocryphes en font foi : « ouvrir l’éventail rapidement = refus ; l’agiter doucement = promesse ». Une simple inclinaison pouvait être interprétée comme une déclaration d’amour ou une injure. Les dames s’y entraînaient des heures, certaines acquérant une virtuosité à rendre jaloux les escrimeurs.

L’opéra comme terrain de chasse

L’opéra ou la comédie n’étaient pas des spectacles, mais des champs de bataille visuels. On s’y montrait, on y échangeait des regards codés, on y écrivait parfois des billets pendant l’air d’une cantatrice trop longue. Les loges servaient plus à observer les spectateurs qu’à écouter les chanteurs.

La lettre, bombe à retardement

Écrire, c’était risquer d’être lu par d’autres. On parfumait les lettres, on les scellait avec des rubans, on y glissait une faute volontaire pour signaler une complicité. Mais si le pli tombait en de mauvaises mains… le scandale éclatait. La lettre était un duel différé : lente, mais mortelle.

Séduire pour gagner

La séduction n’était pas une fin en soi. On séduisait pour venger une offense, pour confondre un rival, pour élever sa Réputation dans les salons. La conquête sentimentale n’était qu’un prétexte : l’essentiel était d’avoir une histoire à raconter, de préférence scandaleuse.

Utilisation en JdR

pour le jeu « liaisons dangereuses »

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• Table des éventails : chaque geste peut donner lieu à un jet de Galanterie, avec bonus ou malentendus.
• Billets parfumés : objets à double tranchant ; un parfum rare peut séduire (+10%) ou trahir (–5 Réputation).
• Intrigues de salon : séduire n’est pas toujours coucher, mais obtenir un mot répété, un nom cité, une promesse chuchotée.
• Duel social : une conquête arrachée à un adversaire vaut plus qu’une victoire à l’épée.