Faut préciser un truc quand même.
On n’est pas devenus complotistes. Ni antivax. Ni survivalistes sous acide.
Même si, objectivement, c’est vrai qu’ils sont parfois rigolos — quand ils restent marginaux. Comme les PNJ un peu crétins dans un scénario pulp : dangereux, oui, mais surtout à condition de ne pas leur confier les clefs du monde réel.
Mais voilà. C’est devenu la norme. L’arrière-plan constant. Une radio de fond qu’on n’arrive plus à éteindre.
Et nous, on trépigne. Pas parce qu’on manque d’idées. Non.
Parce qu’on en a trop. Trop du même type.
Un jour, on reste planté devant une page blanche comme un invocateur sans grimoire.
Le lendemain, c’est l’inverse : ça déborde de partout.
Mais à chaque fois qu’on tire une carte d’inspiration, c’est encore un type en uniforme, un ordinateur triste qui lit nos mails, une secte qui fait des stages “éveil cosmique”, ou un futur où l’encre a disparu des stylos comme les idées des têtes.
Et franchement, c’est lourd.
L’actu n’est pas rose. Et notre imagination, qui devrait nous offrir une échappatoire, finit par refléter un monde encore plus crado que l’original. Pas de vaisseaux de la Fédération en vue. Juste des stations orbitales pleines de pubs, de vide, et de dérives. Star Trek ? Trop lumineux. On vise plus souvent vers un spin-off de Brazil, version Grimdark bureaucratique.

Et le jeu de rôle dans tout ça ?
Bah c’est toujours notre planche de salut. Mais elle a des échardes.
On essaie de créer des mondes.
Mais parfois on se demande si on fait pas que recopier le pire de celui qu’on a déjà.
On bricole des règles maison, on bidouille des systèmes, on joue sans MJ ou sans fiche ou sans dé.
Pas pour innover. Juste pour survivre à l’ennui.
Le JdR, ça reste notre révolte douce. Notre moyen de dire : « Fuck les algorithmes. Nous on a des dés. »
Mais même les dés, parfois, on aimerait qu’ils sortent autre chose que du 1 quand il faut du 20, ou du 20 quand faut faire 1 (la lose).
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