Achtung!Cthulhu : Quand on croit savoir… mais qu’on n’avait pas tout lu

Il m’a fallu un certain temps. Des années, même. Et pas mal de parties imaginées (mais jamais lancées), de lectures incomplètes, de passages survolés. Mais je crois que ça y est. J’ai enfin compris l’esprit du jeu Achtung!Cthulhu. Et ce n’est pas tout à fait ce que je croyais. Lire un jeu, vraiment Soyons honnêtes…

oops achtung cthulhu

Il m’a fallu un certain temps. Des années, même. Et pas mal de parties imaginées (mais jamais lancées), de lectures incomplètes, de passages survolés.

Mais je crois que ça y est. J’ai enfin compris l’esprit du jeu Achtung!Cthulhu. Et ce n’est pas tout à fait ce que je croyais.

Lire un jeu, vraiment

Soyons honnêtes : qui lit intégralement les livres de jeu de rôle qu’il achète ? Qui s’attarde vraiment sur toutes les pages d’univers, de mécaniques, d’exemples et d’historique des factions, sans jamais sauter un paragraphe ?

Pas moi. Et probablement pas toi non plus.

Résultat ? On se fait une idée du jeu à partir :

  • de son titre (Cthulhu + WW2 = ça doit être du Lovecraft chez les nazis),
  • de ses illustrations (des commandos avec des fusils face à des tentacules, stylé !),
  • de quelques avis ou retours de forums.

Et hop, on part avec ça comme base. Sauf que… c’est rarement suffisant.

De la dissonance ludico-narrative

Dans mon cas, j’ai longtemps cru qu’Achtung!Cthulhu proposait une version “militaire” de L’Appel de Cthulhu. Quelque chose de dur, d’historique, de sale. De la guerre et des horreurs du Mythe entremêlées. Des résistants épuisés, des soldats désabusés, confrontés à l’innommable.

Mais ça, c’est surtout ce que j’avais envie d’y voir.

Parce qu’en réalité, et surtout dans sa version actuelle (celle avec le système 2d20 de Modiphius), Achtung!Cthulhu est un jeu pulp, nerveux, spectaculaire. On y incarne des héros armés de gadgets mystiques et de sorts runiques, qui bottent les fesses de nazis démoniaques au nom de l’humanité libre.

Achtung!Cthulhu : Quand on croit savoir… mais qu’on n’avait pas tout lu

C’est du Hellboy WW2, pas du Herbert West réanimateur en uniforme.

Et si on n’est pas prévenu, ou si on n’a pas tout lu… ça peut surprendre. Un peu comme aller voir un film en pensant voir un drame historique, et tomber sur Captain America: The First Avenger.

Achtung!Cthulhu : Quand on croit savoir… mais qu’on n’avait pas tout lu

Modifier un jeu, c’est permis

Face à ce décalage, on a plusieurs options :

  1. On abandonne (parce que “c’est pas ce qu’on cherchait”),
  2. On joue le jeu tel quel (et on découvre peut-être un plaisir inattendu),
  3. On le modifie, pour qu’il colle mieux à ce qu’on attendait.

Et franchement, les trois sont valides. Modifier un jeu, même en profondeur, c’est pas une trahison. C’est une adaptation. Un jeu de rôle, ce n’est pas un roman : c’est un dispositif de jeu partagé. Ce qui compte, c’est que tout le monde autour de la table sache à quoi il joue.

  • Tu veux retirer les pouvoirs magiques ?
  • Rendre les PJ plus vulnérables ?
  • Faire du contre-espionnage paranoïaque au lieu du commando mythique ?

Vas-y. Mais dis-le aux joueurs.

Aligner les attentes, c’est vital

Parce que c’est bien ça, au fond, la vraie clé : se mettre d’accord sur la tonalité. Sur l’ambiance. Sur ce qu’on attend de la partie, et du jeu.

Si ton jeu dit : “Vous êtes des agents d’élite mystiques affrontant les nazis et les cultes de Nyarlathotep dans une guerre secrète”, il faut que ton groupe sache s’ils doivent :

  • lancer les dés comme si on faisait un Wolfenstein RPG,
  • ou se demander s’ils ne sont pas en train de sombrer dans la folie en lisant une page en aklo.
Achtung!Cthulhu : Quand on croit savoir… mais qu’on n’avait pas tout lu

Tu peux même mixer les deux. Mais dans ce cas, il faut que ce soit clairement assumé.

Et maintenant que j’ai compris…

Achtung!Cthulhu est un jeu de pulp occulte. Un jeu de guerre magique. Un jeu où la Seconde Guerre mondiale est un théâtre épique, stylisé, amplifié.

  • Et franchement ? Ce n’est pas un défaut.
  • Ce n’est pas un faux jeu de Cthulhu.
  • C’est juste un autre angle. Et maintenant que je le comprends mieux, je vois comment en tirer le meilleur – ou comment en détourner certains éléments pour un autre ton.

J’aurais aimé le comprendre plus tôt.

Mais parfois, il faut se tromper un peu pour bien saisir ce qu’un jeu propose vraiment. Lire en entier. Revenir dessus. Réfléchir. Parler avec d’autres MJ. Laisser reposer.

C’est aussi ça, faire du jeu de rôle.



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