Providence, le 1er décembre
Mes chers amis,
Alors que le froid mordant de décembre s’installe et que l’humanité, en proie à une naïveté infantile, s’agite autour de sapins décorés et de chants sirupeux, il me semble opportun de soulever le voile de l’ignorance pour révéler une vérité que l’on s’efforce de dissimuler : Noël est une grotesque mascarade.
N’allez pas croire que je m’attaque ici à une quelconque tradition sacrée ; bien au contraire, je souhaite rendre hommage aux vérités anciennes, aux Saturnales éclatantes de la Rome païenne, et au noble Yule des peuples nordiques, qui furent dérobés et travestis en cette prétendue « fête chrétienne ».
par H.P. Lovecraft (ou presque…)
Les Saturnales : une fête de chaos et de joie
Ah, les Saturnales ! Une célébration où les esclaves festoyaient à égalité avec leurs maîtres, où l’ordre était renversé, et où l’on osait rire des dieux et des hommes ! Durant ces jours de liesse, la société elle-même semblait suspendue, un moment où l’humanité retrouvait un fragment de son ancienne folie cosmique, perdue dans les méandres du temps.
Imaginez, mes chers lecteurs, un banquet où l’on échange des cadeaux non pour obéir à une tradition commerciale mais pour célébrer l’égalité, l’amitié, et, peut-être, le chaos délicieux qui sous-tend toute existence !
Yule : une fête sombre et lumineuse
Du côté des brumes nordiques, Yule brillait comme une étoile froide et distante, un hommage à la lutte éternelle entre la lumière et les ténèbres. Les bûches enflammées chantaient dans les cheminées, repoussant les esprits errants et réchauffant les âmes des vivants. Les festins, les sacrifices, et les récits autour du feu n’étaient pas des gestes vides, mais des liens tissés avec les forces immémoriales de la nature.
Ne sentez-vous pas, chers amis, la majesté ancienne de cette fête ? Comment ne pas préférer les hurlements de la chasse sauvage à ces insipides cantiques de Noël ?
Une grotesque supercherie
Et que fit la chrétienté, demandez-vous ? Elle s’approcha discrètement, telle une ombre rampante, et s’empara de ces célébrations vénérables pour les travestir à ses fins. Les Saturnales devinrent Noël, leur gaieté anarchique remplacée par une morne vénération. Yule fut dépouillé de ses légendes et de ses divinités, ses flammes sacrées éteintes pour faire place à des guirlandes électriques.
Et nous voilà aujourd’hui, prisonniers de cette mascarade où l’on échange des cadeaux manufacturés sous des sapins synthétiques, où l’on prétend honorer un enfant né dans une étable tout en ignorant les étoiles plus vastes et plus froides qui nous surplombent.
Une idée rôlistique
Mes chers amateurs d’imaginaire, que diriez-vous de rétablir un peu de vérité historique et cosmique autour de votre table de jeu ? Imaginez un royaume païen, vibrant de magie et de traditions anciennes, où des missionnaires chrétiens, envoyés par un empire grandissant, tentent d’introduire cette « fête de la nativité ».
Les personnages-joueurs pourraient être des prêtres druidiques, des bardes farceurs, ou même des esprits de la forêt, déterminés à saboter l’introduction de cette fête étrangère. Leur mission ? Détourner les processions, semer la zizanie dans les discours évangéliques, et rétablir l’ordre ancien en invoquant des forces bien plus anciennes et redoutables que quiconque ne pourrait l’imaginer.
Avant de vous laisser…
Alors que décembre avance et que la comédie de Noël s’intensifie, souvenons-nous qu’elle n’est qu’un pâle reflet de fêtes infiniment plus riches et mystérieuses. Résistons à la banalité moderne et honorons, à notre façon, les Saturnales, Yule, et toutes ces célébrations où l’humanité osait encore danser sur le bord du gouffre cosmique.
Avec tout mon mépris pour les guirlandes électriques,
H.P.L.
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