Pas de cadeaux cette année

Durant les Saturnales, cette grande fête romaine dédiée à Saturne, les échanges de cadeaux avaient une signification bien différente de nos pratiques modernes

anti calendrier de l'Avent

Chaque année, à la même période, le ballet des cadeaux recommence. On se rue dans les magasins, on se perd dans les files d’attente interminables, tout cela pour offrir des présents qui, la plupart du temps, finiront au fond d’un tiroir. Et on prétend que tout cela est noble, que c’est l’expression d’un « esprit de Noël ».

Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Les cadeaux, mes chers lecteurs, n’ont rien de religieux. Ils sont les vestiges d’une fête bien plus ancienne, bien plus joyeuse : les Saturnales romaines. Une fête où, au lieu d’une obligation pesante, l’échange de présents était un acte de camaraderie et d’égalité.


Les Saturnales : l’ancêtre des cadeaux de Noël

Durant les Saturnales, cette grande fête romaine dédiée à Saturne, les échanges de cadeaux avaient une signification bien différente de nos pratiques modernes :

Égalité et liberté : Les Saturnales étaient marquées par l’inversion des rôles : les esclaves devenaient les égaux des maîtres, et les cadeaux, souvent simples et symboliques, renforçaient ce lien temporaire.

Pas d’obligation commerciale : Contrairement à notre époque, les présents des Saturnales n’étaient pas des objets de luxe, mais des petites attentions : des figurines, des lampes à huile, ou des friandises. C’était l’intention, non la valeur matérielle, qui comptait.

Une fête païenne dénuée de dogme : Les Saturnales étaient une explosion de joie, sans culpabilité, sans morale imposée. Elles célébraient la vie et l’abondance, sans autre prétention que celle de faire plaisir.

Le christianisme, en récupérant cette tradition, l’a vidée de sa simplicité et l’a transformée en un rituel pesant. Ce qui était un acte de partage est devenu une obligation sociale, une compétition pour prouver son amour par des étiquettes de prix.

Alors, cette année, peut-être est-il temps de dire : pas de cadeaux cette année. Pas de contraintes, pas de consommation effrénée.

Revenons à l’essentiel.


Un scénario pour jeu de rôle : « Le Trésor du Roi Tyrannique »

Dans un royaume dirigé d’une main de fer par un roi avide et cruel, la coutume veut que chaque année, les citoyens offrent des cadeaux somptueux à leur souverain pour célébrer la « Grande Fête de l’Hiver ». Mais cette année, le peuple n’a plus rien : les coffres sont vides, les champs ont été ravagés, et les taxes ont tout emporté.

Une légende murmure que dans les profondeurs du palais royal, un trésor immense repose : des richesses amassées par des siècles de règne tyrannique. Une poignée de héros — ou de voleurs, selon le point de vue — décide que cette année, les cadeaux doivent changer de mains.

Le déroulement du scénar possible

La préparation

Les PJ commencent par rassembler des informations :

  • Où est caché le trésor ?
  • Quels gardes, pièges ou protections magiques le défendent ?
  • Quels alliés pourraient les aider, que ce soit dans le peuple ou parmi les serviteurs royaux 

L’infiltration

Le palais est un lieu opulent mais oppressant, symbole du règne absolu du roi. Les PJ doivent naviguer entre les patrouilles de gardes, les pièges alchimiques, et les serviteurs trop zélés pour atteindre les sous-sols.

La confrontation

Pas de cadeaux cette année

Le trésor est gardé par une créature ancienne, peut-être un golem d’or ou un dragon enchaîné par des sortilèges. Les PJ doivent trouver un moyen de neutraliser cette menace pour s’emparer des richesses.

Le dilemme

Une fois le trésor entre leurs mains, les PJ doivent décider :

  • Le partager avec le peuple, au risque de provoquer des représailles massives.
  • Le garder pour eux, devenant ainsi des hors-la-loi recherchés.
  • Détruire le trésor, symbole de la tyrannie, pour empêcher qu’il ne soit utilisé à nouveau.

Ambiance et inspirations

Un conte sombre : Mettez en avant la richesse grotesque du palais royal, en contraste avec la pauvreté absolue des citoyens.

Un ton moralement ambigu : Les PJ ne sont pas des héros classiques. Ce sont des voleurs, peut-être même des révolutionnaires, et leurs actions auront des conséquences.

Inspirations visuelles :

  • Les palais opulents mais menaçants de Game of Thrones.
  • Les intrigues de Robin des Bois, mais en plus sombre.
  • Les dilemmes sociaux de Les Misérables.

En fin…

Les cadeaux, comme les richesses, ne sont jamais neutres. Ils sont le reflet de notre société, de ses inégalités, et de ses hypocrisies. Dans votre campagne, transformer une tradition de don en une quête pour redistribuer des richesses volées ajoute une touche de profondeur et de réflexion.


Et vous, que ferez-vous cette année ? Offrirez-vous des présents ou prendrez-vous le risque de les refuser ? Peut-être qu’il est temps de regarder Noël sous un autre angle.



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Commentaires

2 réponses à “Pas de cadeaux cette année”

  1. Avatar de Stephen Sevenair

    J’ai 62 ans et deux enfants, un garçon de 31 ans et une fille de 26 ans. Quand ma fille est entrée dans son école de danse a 17 ans, elle a réfléchit à noël et ces cadeaux issus de la société de consommation et industriel, elle a dit à tous les membres de la famille (avec des échos diverses) qu’elle n’accepterais pas de cadeau qui ne soit pas fabriquer par celui qui offre. Et depuis 11 ans Noël à changer de nature. Et depuis je suis revenu au sein de l’église catholique ce qui m’a fait voir autrement la relation a noël. Et c’est en revenant à l’église que j’ai découvert les origines de cette fête comme vous la présenter dans votre avent, qui lui même est issue d’une tradition allemande du 19ème siècle.
    Bonne continuation !

    1. Avatar de Iso

      C’est vrai qu’on est parti sur un ton volontairement  »irrespectueux » par moment sur notre calendrier. Mais surtout par envie d’explorer et de découvrir d’autres choses. Et des choses on en a découvert plein, pas toujours très roses, pas toujours très comme il faut, mais toujours intéressantes. Le jeu de rôle est un jeu très très social, même si certains rolistes ont du mal avec les relations et les conventions sociales. Que l’on aime cette période de fin d’année ou pas, on trouve toujours une occasion d’échange. Pas forcément de cadeaux certes, mais un temps de dialogue parfois ça suffit, ou même à l’extrême comprendre le besoin de certains de s’éloigner de tout ça.
      En tout cas, ravi que notre anti calendrier attire l’attention sur autre chose que le decorum classique de Noël.

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