Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Ceux qui fabriquent Noël ne le fêtent pas. Pour eux, Noël est une autre saison d’exploitation, où les cadences augmentent, où les quotas se multiplient, et où l’humanité semble s’éloigner encore un peu plus

travail des enfants

Dans un monde régi par la consommation, où chaque désir humain se transforme en une marchandise, Noël est le sommet d’un grotesque théâtre mondial. Les vitrines scintillent, les publicités chantent la générosité et l’amour, et les familles échangent des cadeaux sous l’éclat doucereux des guirlandes. Mais dans les ombres de cette célébration universelle, loin des regards, il y a des mains.

Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Petites. Invisibles. Fatiguées. Ces mains n’appartiennent pas à des lutins magiques fabriquant joyeusement des jouets dans un atelier enchanté. Non. Elles appartiennent à des enfants, à des prisonniers, à des ouvriers brisés par des heures interminables de travail sous la lumière crue de néons froids.

Ceux qui fabriquent Noël ne le fêtent pas. Pour eux, Noël est une autre saison d’exploitation, où les cadences augmentent, où les quotas se multiplient, et où l’humanité semble s’éloigner encore un peu plus.


Le vrai visage des jouets

Le Père Noël n’existe pas, mais son atelier, lui, est bien réel. Il a changé de forme avec le temps, mais il n’a jamais disparu :

Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Le XIXe siècle et l’enfer des manufactures

À l’aube de l’ère industrielle, les ateliers des grandes villes européennes grouillaient de travailleurs exploités. Beaucoup étaient des enfants, aux mains assez petites pour assembler des jouets délicats ou des mécanismes complexes. À chaque Noël, les ateliers bourdonnaient comme des ruches : les jouets devaient être prêts à temps, quel qu’en soit le prix.

Le travail des enfants aujourd’hui

Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Les pays riches ont déplacé leurs chaînes de production vers le tiers-monde, mais les méthodes sont les mêmes. Les enfants, encore eux, assemblent des poupées, peignent des figurines, ou soudent des circuits électroniques dans des conditions inhumaines. Pour eux, Noël n’est qu’un mot, associé à des journées encore plus longues et des souffrances encore plus grandes.

Le travail forcé

Dans certains pays, les prisonniers fabriquent aussi ces produits. Leurs conditions de vie ? Silencieuses. Invisibles. Qui se soucie de savoir d’où vient un jouet tant qu’il arrive dans son emballage coloré ?

Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Un scénario de jeu de rôle : « La Révolte des Invisibles »

L’histoire se déroule à la fin du XIXe siècle, dans une grande ville industrielle, ou dans une usine moderne quelque part dans le monde actuel. Les PJ sont des enfants ou des ouvriers emprisonnés dans une usine de jouets. Ils ne connaissent pas Noël : ils connaissent le bruit des machines, les cris des contremaîtres, et la fatigue constante qui plombe leurs corps.

Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Mais cette année, ils n’en peuvent plus. Une injustice de trop, un accident tragique, ou simplement l’espoir fou d’une vie meilleure les pousse à se révolter.


Déroulement

L’Éveil

Tout commence par un événement marquant  : Un enfant perd une main dans une machine défectueuse, et l’usine refuse de ralentir la cadence.Un nouveau contremaître, brutal, pousse les ouvriers au bord du gouffre.Une rumeur se répand : l’usine prépare une commande spéciale pour Noël, doublant les quotas déjà impossibles.Les PJ commencent à murmurer. Ils forment un groupe secret, cherchant des alliés parmi les autres travailleurs.

L’Organisation

Les PJ organisent leur révolte : ils doivent trouver des moyens de saboter les machines, déjouer la surveillance des gardes, et convaincre les autres ouvriers de les rejoindre. Chaque décision est risquée, car les sanctions sont brutales : privation de nourriture, passages à tabac, ou pire encore.

La Confrontation

La révolte éclate. Les PJ doivent affronter les gardes et les contremaîtres, mais aussi gérer le chaos qui s’ensuit. Les machines explosent, l’usine sombre dans l’anarchie, et les ouvriers doivent choisir entre fuir ou prendre le contrôle du bâtiment.

Le Dilemme Final

Une fois la révolte terminée, les PJ doivent décider de leur avenir :

  • Tenter de s’échapper, au risque d’être traqués.
  • Prendre le contrôle de l’usine et transformer leur prison en un sanctuaire, malgré le danger des représailles extérieures.
  • Chercher à exposer la vérité, en espérant que le monde extérieur les écoute.

Les lutins n’existent pas, mais les esclaves de Noël, oui

Ambiance et inspirations

  • Une usine oppressante : Décrivez un lieu sombre, rempli de bruits assourdissants, d’odeurs d’huile et de sueur. Les machines semblent presque vivantes, des monstres de fer qui dévorent les travailleurs.
  • Un ton kafkaïen : Mettez en avant l’absurdité de la situation : des enfants fabriquent des jouets qu’ils ne comprendront jamais, pour des fêtes auxquelles ils ne participeront pas.
  • Des personnages tragiques : Chaque ouvrier a une histoire, un rêve brisé ou un espoir secret. Les PJ doivent jongler entre leur propre survie et celle de leurs camarades.

Conclusion : une réflexion amère sur Noël

Un tel scénario n’est pas qu’un jeu. Il est aussi une occasion de réfléchir sur ce que Noël signifie réellement dans notre monde moderne. Les cadeaux, les décorations, les rires : tout cela repose souvent sur des fondations invisibles, mais terriblement réelles.

Peut-être que cette année, au lieu de demander ce que Noël peut nous offrir, nous devrions nous demander ce qu’il coûte à ceux qui n’auront jamais de fête.

Alors, que choisirez-vous : continuer à fermer les yeux ou raconter l’histoire des Invisibles ?



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