Dans les années 1870, Londres découvre le burlesque comme une gifle. Des troupes féminines envahissent les théâtres, osant parodier Shakespeare, l’opéra ou les grandes tragédies classiques. Ce n’était pas du “simple divertissement” : c’était une contestation travestie, jouée en direct sur scène.
Les costumes courts – corsets, jupes relevées, collants – choquaient une société victorienne engoncée dans ses normes. Les actrices se moquaient des héros, ridiculisaient les textes sacrés, tournaient les aristocrates en caricatures. Le public riait, protestait, applaudissait : un tumulte qui ressemblait davantage à une bataille qu’à un spectacle.

Pour les puritains, c’était un danger moral. Pour les spectateurs avides de nouveauté, un souffle de liberté. Derrière la musique et les plumes, il y avait une véritable stratégie : miner le sérieux du théâtre officiel, désacraliser la culture dominante.
C’était moins un spectacle qu’un sabotage.