Le 24 septembre 2024, Casus Belli, le mythique magazine francophone dédié au jeu de rôle, a annoncé que son 50ème numéro marquerait la fin de sa quatrième époque. Cette décision vient clore une aventure qui avait débuté en 2011 sous l’égide de Black Book Éditions, après plusieurs incarnations successives depuis sa création en 1980.
Une histoire riche et mouvementée
Créé par François Marcela-Froideval en 1980, Casus Belli a commencé comme un magazine consacré aux jeux de simulation, particulièrement aux wargames, avant de devenir la référence francophone pour les jeux de rôle. C’est au fil des années 80 que le magazine prend véritablement son envol, notamment grâce à son ouverture au jeu de rôle, alors en pleine expansion. Didier Guiserix, illustrateur et maquettiste au départ, deviendra une figure clé du magazine en tant que rédacteur en chef dès 1982, après le départ de Froideval pour les États-Unis.
Le magazine traverse son âge d’or entre 1985 et 1992, une période où le jeu de rôle est à son apogée en France. À son pic, Casus Belli est crédité de 100 000 lecteurs, un chiffre impressionnant qui témoigne de l’engouement pour cette forme de loisir. Malgré cela, à la fin des années 90, le marché du jeu de rôle commence à décliner, et Casus Belli est contraint d’arrêter sa publication en 1999 avec son numéro 122.
Après une première résurrection sous Arkana Press entre 2000 et 2006, puis une brève relance en 2010, Casus Belli connaît sa quatrième époque à partir de 2011, cette fois-ci avec Black Book Éditions. Ce renouveau est accueilli avec enthousiasme par la communauté rôliste, et le magazine retrouve une place centrale grâce à des contenus riches : scénarios, aides de jeu, articles de fond et critiques de jeux.
Les raisons de la fin
Malgré cette renaissance réussie, la rédaction de Casus Belli a constaté, au fil des numéros, une baisse progressive de son lectorat. Dans un communiqué, elle explique que cette érosion est liée à plusieurs facteurs : l’évolution des pratiques de lecture avec l’avènement d’Internet, la concurrence des formats numériques, mais aussi un essoufflement dans la formule du magazine lui-même, qui a peu changé en treize ans. Le contexte économique difficile et la baisse du pouvoir d’achat n’ont fait qu’accentuer cette tendance.
https://black-book-editions.fr/news-11811.html
Une conclusion en beauté
Le numéro 50, prévu pour l’hiver 2024-2025, ne sera pas un simple adieu. La rédaction a promis de marquer cette fin de manière mémorable, avec une série de scénarios exceptionnels, rédigés à la fois par des auteurs emblématiques et des nouveaux talents. Ce numéro, chargé d’émotion pour les équipes de rédaction et les lecteurs fidèles, sera l’occasion de rendre hommage à plus de quatre décennies d’histoire rôliste.
Et après ?
Si la quatrième époque de Casus Belli se termine, cela ne signifie pas pour autant la fin définitive du magazine. La rédaction a exprimé la volonté de repenser en profondeur la forme et le contenu de la publication pour mieux répondre aux attentes des lecteurs d’aujourd’hui. Cependant, cette refonte prendra du temps et nécessitera une pause dans la production du magazine. Il n’y aura donc pas d’abonnement au-delà du numéro 50, et la suite dépendra des réflexions en cours pour une possible nouvelle incarnation de Casus Belli.
Un héritage durable
Avec ses 50 numéros, cette quatrième époque de Casus Belli aura marqué un retour réussi dans le paysage du jeu de rôle francophone. Le magazine, au-delà de ses pages, reste un symbole important de la culture rôliste, une source d’inspiration pour les joueurs et les créateurs. Qu’il s’agisse des cadres de campagne emblématiques comme Laelith ou des scénarios publiés tout au long de son existence, Casus Belli a contribué de manière inestimable à l’imaginaire collectif de plusieurs générations de joueurs.
En refermant ce chapitre, la communauté des rôlistes ne perd pas seulement un magazine, mais aussi un compagnon de longue date qui a su accompagner l’évolution d’un loisir en constante mutation.
Commentaires
1 réponse à “La fin de la 4e époque de Casus Belli avec le numéro 50”
Un phénix ne meurt jamais, il saura renaître de ses cendres et redéployer ses ailes…