Avez-vous entendu parlé d’un certain Gregor MacGregor ? Non ? Il fut pourtant très célèbre pendant un certain temps. Il est né le 24 décembre 1786 dans le Stirlingshire et il est mort le 4 décembre 1845 à Caracas (Vénézuela). MacGregor était un soldat, mercenaire, aventurier et aussi un escroc.
MacGregor du Clan MacGregor ?
Membre du clan MacGregor, Gregor est entre 1803 et 1810 général dans la British Army et participe à la guerre d’indépendance espagnole (1808-1814). Il devient par la suite mercenaire au Venezuela et aux Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade au sein de la Légion britannique (des unités qui faisaient partie de l’armée de la Grande Colombie qui se battait contre l’empire colonial espagnol.).
MacGregor s’autoproclame « Brigadier-Général des Provinces-Unies de Nouvelle-Grenade et du Venezuela et Général en Chef des Armées des Deux Floride », et visite à Amelia Island, un repère de contrebandiers au large de la Floride espagnole en juin 1817, en se réclamant de Simon Bolivar.
A cette occasion il lève des fonds et des troupes pour une invasion à grande échelle de la Floride mais gaspille une grande partie de l’argent en produits de luxe, ce qui amène beaucoup de recrues de sa force d’invasion à déserter. Néanmoins, la petite armée de MacGregor s’empare de l’île puis de Nassau (Bahamas) en septembre 1817.
Célèbre, oui… mais !
Gregor MacGregor est surtout connu pour avoir tenté d’attirer de 1821 à 1837 les investisseurs et des colons britanniques et français à Poyaïs, un territoire fictif d’Amérique centrale où il prétend régner comme cacique (chef d’une tribu des Caraïbes ou d’Amérique centrale).
Au total, ce sont trois bateaux, remplis de futurs habitants ayant signé des contrats de travail avec un supposé gouvernement Poyaisien, ainsi que d’investisseurs ayant vendu leurs biens en Europe pour acheter un bout de terre de l’autre côté du monde, qui débarquent sur la côte est de l’actuel Honduras.
Annoncé comme une terre fertile aux rivières remplies de poissons et aux forêts foisonnantes, Poyais a tout pour plaire. Les aspirants colons déchantent pourtant vite, comme le raconte l’un des investisseurs malheureux dans ces incroyables archives.
En lieu et place d’une ville à l’européenne avec son centre-ville, sa banque et son théâtre, les migrants découvrent une nature sauvage et particulièrement hostile, meublée de quelques huttes en bambou. Plus d’une centaine de personnes mourront de la chaleur, de l’humidité extrême, de la faim et de la malaria.
Le plus surprenant? Après la révélation de la supercherie, aucun des survivants n’a reproché l’arnaque à Gregor McGregor. Certains ont même manifesté contre la couverture médiatique de «l’affaire Poyais», et signé un document attestant que MacGregor, également une victime, n’avait rien fait de mal.
Gregor McGregor, l’arnaqueur de génie qui a vendu un pays imaginaire