Rock & Metal “classiques”

Sur scriiipt, on parle parfois de heavy metal, thrash, shock rock ou punk rock pour décrire une ambiance ou une énergie. Cette page propose des définitions claires et sourcées de ces genres, avec leurs origines, leurs caractéristiques et quelques figures emblématiques, pour que chacun sache de quoi il est question.

Sur scriiipt, il arrive qu’on parle musique pour situer une ambiance, évoquer une inspiration ou décrire l’énergie d’un groupe ou d’un personnage. Encore faut-il que chacun comprenne ce que recouvrent les mots employés. Heavy metal, thrash, shock rock, punk rock… autant de termes qui désignent des courants bien identifiés, avec leurs histoires, leurs codes et leurs figures marquantes.

Cette page n’a pas pour but de trancher les débats entre puristes ou de dresser une liste exhaustive des sous-genres, mais de donner des définitions fiables, appuyées sur des sources vérifiables, et quelques repères pour savoir de quoi l’on parle.


Garage Rock

Né au milieu des années 1960 aux États-Unis, le garage rock désigne une forme brute et spontanée de rock, jouée souvent par des groupes amateurs avec peu de moyens techniques. L’énergie crue de The Sonics ou de The Seeds, la créativité psychédélique des 13th Floor Elevators et les refrains accrocheurs des Standells donnent au style une intensité qui ouvrira la voie au punk rock une décennie plus tard. On peut aussi citer The Pleasure Seekers, groupe où Suzi Quatro fit ses débuts, comme exemple féminin de cette scène.


Hard Rock

Le hard rock apparaît à la fin des années 1960, dans le sillage du blues rock et du rock psychédélique, mais avec plus de puissance et de frontalité. Riffs accrocheurs, guitares saturées, batterie appuyée et chant expressif : la formule séduit rapidement un large public et devient l’un des sons dominants des années 1970.

Led Zeppelin et Deep Purple en posent les bases, tandis que AC/DC incarne son énergie la plus brute et que Aerosmith en propose une déclinaison bluesy et américaine. En Europe, UFO apporte une touche plus mélodique et technique, et Scorpions contribuent à populariser le hard rock au-delà de l’Allemagne. Du côté féminin, The Runaways (avec Joan Jett et Lita Ford) et Girlschool montrent que le hard rock n’est pas réservé aux hommes.

Certains morceaux de Led Zeppelin ou Deep Purple, plus sombres et plus lourds, annoncent déjà le heavy metal. Mais dans l’ensemble, le hard rock reste plus varié, marqué par ses racines blues et ses ouvertures psychédéliques ou folk, là où le heavy metal systématise la lourdeur et l’agressivité.


Heavy metal

Le heavy metal est un genre musical apparu à la toute fin des années 1960 et au début des années 1970, principalement au Royaume-Uni et aux États-Unis. Il s’inspire du blues rock et du hard rock, mais pousse les curseurs plus loin : guitares amplifiées et saturées, riffs puissants, batterie martiale, voix souvent haut perchées.

Black Sabbath est généralement considéré comme le véritable fondateur du heavy metal. Des groupes comme Deep Purple ou Led Zeppelin, piliers du hard rock, ont également contribué à en esquisser certains traits les plus lourds et rapides. Dans les années 1980, le heavy metal s’élargit en de multiples sous-genres, mais le terme reste souvent associé au style “classique” représenté par Judas Priest, Iron Maiden ou Warlock, groupe emmené par la chanteuse allemande Doro Pesch.


Thrash metal

Le thrash metal, apparu au début des années 1980, est une accélération et un durcissement du heavy metal. Les riffs sont plus rapides, la batterie plus agressive, et l’influence du punk rock se fait sentir dans l’énergie et la sécheresse des compositions.

Le thrash est souvent associé à une critique sociale ou politique, parfois frontale. Les “Big Four” du thrash — Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax — ont posé les bases du genre. Les morceaux se caractérisent par une alternance de riffs rapides, de solos techniques et d’un chant plus rageur que mélodique. À la même époque, des groupes comme Holy Moses, avec Sabina Classen au chant, ou Sentinel Beast, menée par Debbie Gunn, prouvent que les femmes trouvent aussi leur place dans ce style radical.


Shock rock

Le shock rock n’est pas un style musical précis mais plutôt une approche scénique qui mêle rock (sous diverses formes) et mise en scène provocatrice, voire choquante. Costumes outranciers, maquillages, éléments macabres ou sanglants, effets spéciaux : tout est conçu pour surprendre ou scandaliser.

Alice Cooper en est l’un des pionniers, avec des spectacles inspirés de films d’horreur. Dans les années 1970 et 1980, Kiss et W.A.S.P. reprennent cette esthétique, tandis que Marilyn Manson en propose une version modernisée et controversée dans les années 1990. Dans un registre encore plus explosif, Plasmatics, menés par Wendy O. Williams, ajoutent une dimension punk et féminine à ce courant. La musique peut varier du hard rock au punk, en passant par le metal, mais l’image et la performance restent centrales.


Punk rock

Le punk rock apparaît au milieu des années 1970, en réaction à la sophistication croissante du rock et à l’ennui que suscite le rock mainstream de l’époque. Il se caractérise par sa simplicité musicale (accords basiques, chansons courtes), une énergie brute et souvent une posture contestataire.

Des groupes comme Ramones (États-Unis), Sex Pistols et The Clash (Royaume-Uni) posent les bases. Mais les Slits, menées par Ari Up, et X-Ray Spex, avec la charismatique Poly Styrene, montrent que les femmes participent aussi pleinement à l’émergence du punk. Le punk rock ne se limite pas à un style musical : c’est aussi une culture, avec ses codes vestimentaires, son éthique DIY (Do It Yourself) et une défiance marquée envers les institutions et l’industrie musicale.


Punk extrême

Le punk extrême désigne une frange du punk qui pousse la provocation, la violence et le nihilisme jusqu’à leurs limites. Ici, pas de spectacle codifié comme dans le shock rock, mais des performances brutes, parfois autodestructrices, où la frontière entre scène et vie disparaît.

GG Allin en est l’icône la plus radicale : concerts violents, auto-mutilations, paroles nihilistes, chaos volontaire. Dans un autre registre, les Butthole Surfers cultivent un surréalisme chaotique, tandis que The Dwarves misent sur la provocation trash et ultra-rapide. Le groupe Fear, mené par Lee Ving, symbolise la brutalité provocatrice du hardcore américain. Enfin, des formations comme Anal Cunt ont incarné le côté le plus outrancier et nihiliste de cette mouvance. Du côté queer et féministe, Tribe 8 ont revendiqué une approche radicalement provocatrice dans la scène queercore des années 1990.

L’ambiance n’est pas tant théâtrale qu’instinctive, violente, parfois insoutenable. Là où le punk rock des origines prônait l’énergie brute et la contestation sociale, le punk extrême pousse la logique jusqu’à une confrontation frontale avec le public, la société et parfois soi-même.


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