Un jeu de rĂŽle Ă  part

Dans le vaste univers des jeux de rĂŽle indĂ©pendants, Extreme Meatpunks Forever se dĂ©marque comme un cri de rage et de chair. Créé par Heather Flowers, ce jeu de rĂŽle est issu d’un jeu vidĂ©o du mĂȘme nom, proposant une expĂ©rience unique oĂč le bizarre, la politique et la violence viscĂ©rale s’entremĂȘlent dans un cocktail punk et irrĂ©vĂ©rencieux. Son atmosphĂšre Ă©trange et oppressante en fait une Ɠuvre Ă  part, oscillant entre body horror, cyberpunk organique et manifeste politique.

Vous y incarnez un gang de queers antifascistes Ă©voluant dans Meatworld, une planĂšte surrĂ©aliste tournoyant dans l’espace sur le cadavre d’un dieu mort. Ici, la technologie est littĂ©ralement faite de chair et de viscĂšres, y compris les meatmechs, ces exosquelettes organiques que vous pilotez pour survivre. Car Meatworld n’est pas un endroit accueillant : monstres, divinitĂ©s anciennes, une terre qui cherche Ă  vous dĂ©vorer, et surtout une infestation de nazis sont autant de menaces Ă  affronter. Chaque jour est une lutte, chaque combat est un acte de survie et de rĂ©sistance, et la moindre erreur peut ĂȘtre fatale.


Extreme Meatpunks Forever : De la chair, des mechs et de l'antifascisme
Un jeu qui a eu droit Ă  une campagne Ă  succĂšs sur kickstarter. Depuis on le trouve sur DriveThruRpg, sur Itch.io et chez l’Ă©diteur Sinister Beard Games.

Un gameplay viscéral et narratif

Extreme Meatpunks Forever mise sur un gameplay narratif et intense, basĂ© sur un systĂšme PbtA modifiĂ© qui encourage l’improvisation et la narration partagĂ©e. Les mĂ©caniques du jeu sont conçues pour mettre l’accent sur l’interprĂ©tation et l’émotion brute plutĂŽt que sur l’optimisation ou la simulation minutieuse des combats de mechs. Ici, chaque action a du poids et chaque dĂ©cision est porteuse de sens.

Le systĂšme repose sur un mĂ©lange de narration partagĂ©e et de mĂ©canique de rĂ©solution simple, avec une emphase sur les actions spectaculaires et les dilemmes moraux. Les combats sont violents, dĂ©sespĂ©rĂ©s, et profondĂ©ment ancrĂ©s dans une lutte oĂč chaque coup portĂ© contre un ennemi est un acte de rĂ©bellion. La progression ne suit pas les standards des jeux de rĂŽle classiques : ici, l’évolution des personnages passe par leurs dĂ©cisions, leurs Ă©checs et leurs victoires personnelles.

Mais ce jeu ne se rĂ©sume pas Ă  des affrontements sanglants : il explore aussi les thĂ©matiques de la communautĂ©, du trauma et des liens qui se tissent entre les personnages. On y joue aussi pour rĂ©soudre des mystĂšres, se confronter Ă  l’étrangetĂ© de Meatworld, et parfois, trouver un moment de tendresse dans cet enfer carnivore. La notion de famille trouvĂ©e y est centrale, et l’entraide entre personnages est aussi importante que leur capacitĂ© Ă  survivre aux horreurs du monde qui les entoure.


Un univers punk et radical

L’esthĂ©tique et l’ambiance de Extreme Meatpunks Forever rappellent autant le cyberpunk, le body horror que le punk rock politique. On y retrouve des influences allant de Junji Ito Ă  Mad Max, en passant par Transmetropolitan et Evangelion, mais transfigurĂ©es par une sensibilitĂ© queer et antifasciste assumĂ©e. C’est un monde oĂč l’organique remplace le mĂ©canique, oĂč la chair est Ă  la fois ressource, territoire et menace.

L’univers de Meatworld est Ă  la fois un cauchemar surrĂ©aliste et une mĂ©taphore du monde rĂ©el. Il reflĂšte les luttes contemporaines contre le fascisme, l’oppression et les injustices sociales. C’est un monde oĂč la survie passe par la solidaritĂ©, oĂč chaque affrontement est une mĂ©taphore d’un combat bien plus grand que soi. C’est une rĂ©alitĂ© oĂč les dĂ©sirs et les Ă©motions sont exacerbĂ©s, oĂč la douleur et la colĂšre se transforment en armes, oĂč l’amour est un acte de rĂ©sistance. Le grotesque y est omniprĂ©sent, et chaque rencontre peut basculer entre horreur viscĂ©rale et absurditĂ© totale.


Pour découvrir

Normalement Ă  ce stade de l’article vous devriez avoir envie d’en savoir plus : no problemo, en cliquant sur l’image ci-dessous vous arriverez sur le Quickstart Guide, 55 pages tout couleur pour dĂ©buter !

Extreme Meatpunks forever - The roleplaying game - Quickstart Edition

Pourquoi y jouer ?

Extreme Meatpunks Forever est un jeu fait pour celles qui cherchent une expĂ©rience ludique hors normes, mĂȘlant action brutale, horreur organique et rĂ©volte politique. Il est destinĂ© Ă  ceux qui veulent raconter des histoires de rĂ©sistance, d’amour et de rage, pour celle qui aiment les jeux qui sortent des sentiers battus et qui n’ont pas peur d’explorer des territoires Ă©tranges et dĂ©rangeants. Chaque session est un exercice d’adaptation, oĂč l’improvisation prime et oĂč le rĂŽle des personnages Ă©volue constamment en fonction de leurs choix et des dĂ©fis qu’ils rencontrent.

Si vous aimez les rĂ©cits oĂč l’étrange rencontre le militantisme, si vous voulez incarner un pilote de mech de chair affrontant des nazis et des dieux dĂ©ments, si vous souhaitez explorer des thĂ©matiques queer et politiques Ă  travers le prisme du grotesque, alors ce jeu est fait pour vous. Mais il est aussi une invitation Ă  la rĂ©flexion, une opportunitĂ© de revisiter des questions de lutte sociale et d’identitĂ© Ă  travers un cadre dĂ©lirant et viscĂ©ral.

Ce n’est pas un jeu pour tout le monde, mais pour celles qui s’y plongent, l’expĂ©rience promet d’ĂȘtre inoubliable.


Un jeu viscéral et nécessaire

En mĂȘlant un univers totalement unique, une narration organique et un engagement politique sans compromis, Extreme Meatpunks Forever s’impose comme une Ɠuvre incontournable du jeu de rĂŽle indĂ©pendant. C’est un jeu qui hurle, qui cogne, qui saigne et qui serre dans ses bras ceux qui osent s’y aventurer. Une expĂ©rience brute et inoubliable, un cri de rĂ©volte en pleine face du conformisme ludique.

PrĂ©parez-vous Ă  piloter votre meatmech, dĂ©foncer des nazis et embrasser vos potes. Parce que parfois, le seul moyen de survivre, c’est de se battre et d’aimer en mĂȘme temps. Et si vous pensez que la fiction ne doit pas ĂȘtre politique, alors ce jeu n’est clairement pas pour vous.



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Commentaires

Une rĂ©ponse Ă  “Extreme Meatpunks Forever : De la chair, des mechs et de l’antifascisme”

  1. Avatar de Justin Busch

    Planescape avait aussi certaines aventures qui tournaient autour des cadavres des dieux morts, mais ceci me semble un pas de trop loin (le body horror n’est pas mon truc). L’idĂ©e est quand mĂȘme intĂ©ressante.