
A lire : Un historique de l’alpinisme de 1919 Ă 1939
Alpiniste et Inspiration
Au dĂ©but du xxe siĂšcle, le but Ă©tait dâatteindre le sommet en choisissant la voie la plus facile. Les alpinistes emportaient frĂ©quemment avec eux des appareils de mesure scientifique ou du matĂ©riel de peinture pour justifier leur ascension. DorĂ©navant, la beautĂ© et la difficultĂ© de la voie prennent de lâimportance.
Le matĂ©riel se dĂ©veloppe avec l’utilisation des pitons, mousquetons et chaussures Ă semelles en caoutchouc. Certains alpinistes sâaffranchissent des guides et dĂ©veloppent ainsi une pratique qui nâest plus rĂ©servĂ©e Ă une Ă©lite fortunĂ©e. Peu Ă peu, tous les versants des sommets des Alpes sont gravis, y compris les inquiĂ©tantes faces nord. Celles-ci ont Ă©tĂ© gravies dans les annĂ©es 1930, notamment celles du Cervin (1931), de l’Eiger (1938) et des Grandes Jorasses (pointe Walker en 1938).
La montagne constitue un cadre riche de sens pour raconter une histoire
- Lieu «inaccessible», proche du ciel, la montagne constitue depuis toujours un lieu symbolique associĂ© aux divinitĂ©s ceci que ce soit en Europe (l’Olympe grec par exemple), dans la tradition judĂ©o-chrĂ©tienne (MoĂŻse et les tables de la Loi) ou ailleurs (les temples-montagne hindouistes par exemple). Dans le cinĂ©ma, la montagne constitue un lieu de puretĂ© dont l’ascension peut constituer un cheminement mystique.
- Lieu de danger et de risque, la montagne constitue aussi un dĂ©cor idĂ©al pour tout Ă©vĂ©nement dramatique ou hĂ©roĂŻque. Voire des terrains d’actions pour des hĂ©ros tels James Bond.
- DĂ©fi Ă l’homme, la montagne contribuera aussi dans les annĂ©es 1930-1950 Ă nourrir une idĂ©ologie nationaliste, en particulier dans les pays germaniques (Leni Riefenstahl et Luis Trenker).