Bruit blanc et tables aléatoires

Quand le vacarme devient moteur narratif : Bruit blanc et tables aléatoires explore la parenté entre le harsh noise et le jeu de rôle. Entre chaos sonore et improvisation collective, une simple table de sons distordus peut générer visions, révélations et ruptures de réalité. L’art du feedback appliqué au scénario.

Le harsh noise1 n’a pas d’accords, pas de rythme, pas de mélodie. Juste du chaos, du bruit diraient certains.

Dans le noise, chaque performance est une tentative (assez désespérée) de produire du sens à partir de bruits et sons insupportables.

A la limite on pourrait comparer ça à une partie de jeu de rôle : les dés roulent, les joueurs improvisent, le MJ canalise, et soudain — une bribe de beauté émerge, accidentelle, bruyante, sublime (on peut rêver).

Ce que les musiciens appellent feedback, on pourrait appeler ça un plot twist. Alors on peut jouer avec le bruit. Littéralement.

Table d’ambiance sonore (1D10)

D10Le bruit évoque…Effet narratif suggéré
1Un moteur au ralenti sous l’eauUne présence mécanique se réveille
2Des cris d’oiseaux ralentisLes personnages perçoivent un écho du passé
3Une radio bloquée entre deux stationsUne voix demande de l’aide, en boucle
4Du vent saturéLes limites de la réalité se dilatent
5Une fréquence trop hauteTest de Santé mentale ou d’équilibre magique
6Un battement grave, organiqueQuelque chose vit derrière les murs
7Des grésillements de néonApparition d’un motif géométrique impossible
8Silence absoluTemps suspendu — relancer immédiatement un dé
9Explosion numériqueInterférence divine ou technologique
10Mur de son continuPlus aucun jet ne peut être raté… ni réussi

À utiliser :

  • Comme table d’inspiration improvisée, quand un joueur dit « j’écoute l’ambiance ».
  • Comme outil sensoriel : chaque son décrit la situation, pas le décor.
  • Ou comme système divinatoire pour Cthulhu Now, Delta Green, Nephilim, Kult, OuterCall, Trauma ou tout scénario où le réel vibre trop fort.

À écouter en fond :

Merzbow – “Pulse Demon

Puce Mary “The Spiral

Ou tout ce qui te donne l’impression que ton ampli veut t’avaler.

  1. Le harsh noise est une pratique sonore bruitiste et violente émancipée des notions de mélodie et de rythme. Les musiciens travaillent donc pour l’essentiel la texture sonore, le plus souvent au moyen d’instruments électroniques ou électriques (guitares, samplers, synthétiseurs, distorsions, saturations…) et d’expérimentations diverses (larsens, micro-contact, circuit bending…) souvent DIY. ↩︎

Avoir encore plus de SCRiiiPT ?

Abonne-toi pour recevoir nos élucubrations directement dans ta boîte mail, fraîches (ou moisies) selon le jour.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.