En la lumière vivante, je vous salue,
Je vins au monde dans les terres du Rhin, au temps de l’empereur Henri IV et du pape Urbain II. Dixième enfant de ma famille, faible et souvent malade, beaucoup crurent que je ne verrais pas grandir les saisons. Pourtant le Seigneur me garda en vie.
Dès ma neuvième année, je fus confiée au couvent de Disibodenberg. Là, recluse dans le silence des pierres, les visions qui m’habitaient depuis l’enfance s’intensifièrent : éclats de lumière, voix de feu, révélations que je n’osais d’abord confier qu’à peu de personnes.
Quand je fus élue abbesse, je pris enfin la plume. Ce que j’avais vu se fit livre : Scivias, Le Livre des œuvres divines, Le Livre des mérites de la vie. Mais je ne me bornai pas aux mystères. J’observai la nature et consignai ses dons : les herbes qui soignent, les pierres qui fortifient, les chants qui réconfortent l’âme.
Ma voix franchit les murs du cloître : j’écrivis aux papes, aux empereurs, aux princes. Certains m’appelèrent la Sibylle du Rhin. Je ne fus pourtant qu’une femme, faible de corps, mais rendue forte par la vision.
Aujourd’hui encore, si mes paroles vous atteignent, souvenez-vous : je ne suis que témoin. Mais nul ne doit réduire la voix d’une femme quand la lumière l’anime.

Vous qui jouez avec les histoires et les ombres, écoutez encore ma voix.
Dans vos parties, que ferez-vous de mes visions ? Seront-elles des prophéties claires, ou des énigmes que nul ne comprend ? Mes chants, ferez-vous qu’ils apaisent les blessés, ou qu’ils ouvrent la voie vers l’invisible ?
Moi, Hildegarde, je ne vous offre pas des miracles, mais des signes. Peut-être, dans vos campagnes, une abbesse portera la lumière… ou peut-être qu’une simple herboriste, semblable à moi, gardera au secret des savoirs qui dérangent les puissants.
Je vous tends mes écrits : prenez-les comme grimoires, comme manuels de médecine ancienne, ou comme codex de visions interdites. Mais souvenez-vous : chaque révélation peut aussi être une épreuve.
Ainsi, vous qui tenez les dés, dites-moi : serez-vous les gardiens de la lumière… ou les interprètes de son feu dévorant ?
Encadré
3 manières d’utiliser Hildegarde en partie
PNJ charismatique
Une abbesse visionnaire, mystérieuse et respectée. Elle peut être une alliée (soutien spirituel et médical), une énigme (ses visions sont-elles vraies ou manipulées ?), voire une adversaire idéologiq
Inspiration d’ambiance
Ses visions et chants servent de fond sonore à vos scénarios : extraits lus à voix haute, descriptions de lumières mystiques, musique grégorienne détournée en bande-son. De quoi transformer une scène banale en moment surnaturel.



Objet-livre magique
Les Scivias ou un codex perdu attribué à Hildegarde peut devenir un artefact. Chaque lecture déclenche des effets : guérison, folie, illumination… mais au prix d’un risque spirituel.