Le body horror est un sous-genre de lâhorreur centrĂ© sur la transformation ou la dĂ©gradation physique du corps humain. Il met en scĂšne la peur de la chair, de la mutation, de la maladie ou de la fusion avec des Ă©lĂ©ments Ă©trangers â organiques, mĂ©caniques ou spirituels.
Ses origines remontent Ă la littĂ©rature fantastique et symboliste (Kafka, Lovecraft, Mary Shelley) et au cinĂ©ma expressionniste (Le Cabinet du docteur Caligari, Frankenstein, Les Mains dâOrlac).
Le genre devient identifiable dans les années 1970 avec des réalisateurs comme David Cronenberg (Frissons, Rage, Chromosome 3, La Mouche, Videodrome), Shinya Tsukamoto (Tetsuo), ou Clive Barker (Hellraiser).
Depuis, il a Ă©tĂ© rĂ©interprĂ©tĂ© par Stuart Gordon (Re-Animator), Brian Yuzna (Society), Andrzej Ć»uĆawski (Possession), John Carpenter (The Thing), et plus rĂ©cemment Julia Ducournau (Grave, Titane, Alpha), Brandon Cronenberg (Antiviral, Possessor) ou David Lynch (Eraserhead).



Le body horror ne dĂ©pend pas nĂ©cessairement du surnaturel : il peut naĂźtre dâune cause scientifique, technologique, psychologique ou occulte. Ce qui le dĂ©finit, câest la violation du corps et la perte de contrĂŽle de soi.
Lâhorreur provient du fait que le corps, censĂ© nous protĂ©ger, devient hostile ou Ă©tranger. Les thĂšmes rĂ©currents sont la maladie, la sexualitĂ©, le vieillissement, la mutation technologique, ou la dĂ©shumanisation.
Certains films, plus introspectifs (Under the Skin, Possessor), traitent le body horror comme un malaise existentiel plutĂŽt quâun spectacle gore.

En jeu de rĂŽle
- Type dâambiance : contamination, dĂ©shumanisation, perte dâidentitĂ©.
- Cadres possibles : recherche scientifique, expériences militaires, médecine clandestine, dérives biomédicales, possession ou corruption occulte, transhumanisme.
- SystÚmes adaptés : Delta Green, Cthulhu Now, Cyberpunk RED, Kult.
- Usage conseillé :
- Introduire la transformation comme Ă©lĂ©ment progressif de lâintrigue.
- Décrire sobrement les effets (symptÎmes, comportements, réactions sociales).
- Laisser le joueur décider comment son personnage vit cette altération.
Table : effets corporels (1D8)
| D8 | Mutation observée | Conséquence ludique |
|---|---|---|
| 1 | Peau rigide, cicatrisation anormale | InsensibilitĂ© partielle, perte dâexpression Ă©motionnelle |
| 2 | Croissance osseuse ou métallique | Difficulté à se mouvoir, aspect visible inquiétant |
| 3 | RĂ©flexes autonomes du corps | Risque dâaction involontaire en situation de stress |
| 4 | Fusion avec un objet technique | Dépendance mécanique ou énergétique |
| 5 | Seconde voix, interne | Jet de Volonté ou confusion mentale |
| 6 | Vision altérée (spectres, parasites visuels) | Perception accrue mais instable |
| 7 | Mutation contagieuse | Crée suspicion ou panique autour du personnage |
| 8 | Régénération incontrÎlée | Douleur, rejet social, incapacité à mourir |
Références utiles
- The Fly (1986), Videodrome (1983), Tetsuo: The Iron Man (1989), Hellraiser (1987), Possessor (2020), Titane (2021), Under the Skin (2013).
- Bandes dessinées : Biomega (Nihei), Crossed (Ennis), The Filth (Morrison).

Quelques Films de référence
- Classiques : Frankenstein (1931), Eraserhead (1977), The Thing (1982), Videodrome (1983), La Mouche (1986).
- PĂ©riode 80â90 : Re-Animator (1985), Society (1989), Tetsuo (1989), Hellraiser (1987), Crash (1996).
- Contemporains : Under the Skin (2013), Possessor (2020), Titane (2021), The Substance (2024).
Des Auteurs de « référence » à lire
- Clive Barker (Livres de Sang)
- H.P. Lovecraft (LâIndicible, LâAbomination de Dunwich)
- Franz Kafka (La Métamorphose)
- J.G. Ballard (Crash, La Foire aux atrocités)
- Thomas Ligotti (Chants du cauchemar et de la nuit)
