Il paraît que c’est le futur du jeu de rôle.
Les actual plays (AP) cartonnent : des parties de JdR enregistrées, filmées, montées, diffusées… Parfois même jouées sur scène, avec du public, des projecteurs et du bruitage live. Un croisement entre spectacle, podcast et série. Et pourtant, il y a un truc qui coince.
Parce que malgré l’explosion du genre… j’arrive pas à y trouver mon compte.
Alors, pourquoi ça colle pas ? Et est-ce qu’on peut quand même être une rôliste passionnée sans aimer les Actual Plays ?
Spoiler : oui.
Le jeu de rôle est un truc à vivre, pas à regarder
Fondamentalement, le JdR est une activité participative, imaginative, interactive. On y prend plaisir en jouant. Regarder une partie, même bien jouée, reste une expérience passive, souvent frustrante. C’est un peu comme regarder des gens jouer à un jeu de société sans y toucher.
Même si certains actual plays sont très bien faits, je me sens toujours un peu à côté. Spectatrice d’une table où je ne suis pas invitée.
Le rythme d’une vraie partie… c’est long
Même les meilleures tables ont :
des moments d’hésitation,
des digressions,
des jets de dés malheureux,
des pauses pour vérifier une règle.
Dans une vraie partie, ça passe. Devant un écran ou un casque audio ? C’est vite fastidieux. Surtout si l’épisode dure deux heures.
Les AP montés réduisent un peu ça, mais souvent, c’est encore trop long pour pas assez d’intensité.
L’anglais courant… ou le québécois rapide
Côté international, le format est dominé par l’anglais, avec des références culturelles très américaines et des accents parfois costauds. Pour en profiter vraiment, il faut une bonne aisance linguistique.
Côté francophone, bonne nouvelle : il y a une offre.
Mais elle est parfois franco-québécoise, ce qui peut être déroutant pour un public européen : rythme, expressions, références. Rien de rédhibitoire, mais ça peut rendre l’immersion plus difficile.
Trop pro ou pas assez
Deux extrêmes s’affrontent :
les actual plays ultra-produits, avec acteurs de doublage, bande-son épique, montage fluide, illustrations et effets sonores… Mais qui peuvent paraître artificiels, voire trop lisses.
les actual plays faits maison, spontanés, enregistrés en visio ou dans une cuisine, parfois inaudibles ou confus.
Trouver le bon équilibre, authentique mais fluide, est difficile. Et ça dépend énormément de ses goûts personnels.
J’ai peut-être juste d’autres attentes du JdR
Je préfère lire un compte-rendu écrit, découvrir une aide de jeu, créer un setting, tester un système obscur. Pour moi, le JdR est plus un atelier, un laboratoire, une fabrique d’imaginaire, qu’un spectacle.
Regarder d’autres jouer ne me nourrit pas de la même façon.
Quelques actual plays recommandés (malgré tout)
En anglais
Critical Role : ultra-pro, comédiens de doublage, univers soigné. Le mastodonte du genre.
Dimension 20 : ambiance plus fun, plus théâtrale, souvent plus accessible.
The Adventure Zone : podcast familial, narration très libre, humour omniprésent.
En français (merci Geek Powa et SensCritique)
La Bonne Auberge : tourné comme une émission pro, bons joueurs, bonne ambiance.
Game of Roles : streamé en live, parfois sur scène. Beaucoup d’humour, des guests, un côté talk-show assumé.
Role’n Play : très scénarisé, proche de la série TV, univers medfan classique.
C’est pas du JdR ! (humour québécois décalé, très parodique).
Et une multitude d’autres à retrouver sur lauroliste.fr.
C’est pas une obligation
Regarder des actual plays n’est pas un passage obligé pour être rôliste (si on veut se considérer comme tel).
Tu peux aimer jouer, faire jouer, écrire des scénarios, peindre des figurines, collectionner des jeux obscurs, écrire un blog ou un fanzine… sans jamais avoir maté un seul épisode de Critical Role.
Et si jamais tu veux t’y mettre malgré tout, tu as le droit d’être exigeante : cherche un format court, un ton qui te plaît, un univers qui t’accroche. Sinon, laisse tomber sans culpabilité.
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