Moonlight on Roseville Beach : horreur cosmique, disco et paillettes queer

Moonlight on Roseville Beach est un JdR dans lequel vous enquêtez sur le paranormal en amateurices afin de protéger une station balnéaire LGBTQIA+ animée tout en assurant votre petit boulot, en prenant soin de vos ami·e·s, en vainquant vos démons intérieurs et, pourquoi pas, en tombant amoureux·se.

Tu connais ce genre de jeu qui, dès les premières pages, te donne envie de sortir les vinyles, allumer une boule à facettes et convoquer un démon lovecraftien en drag queen ? Bienvenue à Moonlight on Roseville Beach, un jeu de rôle aussi flamboyant que touchant, aussi perché que politiquement futé. C’est un JdR qui sent bon l’été 1979, les bords de plage, les cocktails fluorescents… et l’étrange qui rôde entre deux bungalows.


Une île, une époque, une communauté

Roseville Beach, c’est une station balnéaire fictive posée sur Rose Island, pas loin des clichés, mais avec une âme bien à elle. C’est un refuge queer, un coin de paradis pour celles et ceux qui n’en trouvent pas ailleurs. On y croise des habitué·es, des artistes, des paumé·es, des créatures surnaturelles (ou juste fabuleuses), et parfois tout ça à la fois. Et comme on est dans un jeu d’horreur cosmique, tout ce petit monde va se retrouver confronté à des choses plus grandes qu’eux, au sens très tentaculaire du terme.

Moonlight on Roseville Beach : horreur cosmique, disco et paillettes queer

Mais contrairement à bien des histoires d’horreur, ici, on ne joue pas les enquêteurs extérieurs qui débarquent dans un monde étrange. On incarne les gens d’ici. Des gens qui veulent juste vivre, aimer, exister, et qui doivent défendre leur communauté contre des forces (humaines ou pas) qui menacent de tout engloutir. Bref, c’est du Lovecraft avec des paillettes. Et sans le racisme.


Des règles légères et bien pensées

Le système est simple, très narratif, basé sur des jets de dés à six faces répartis entre différentes zones de tension (objectif, peur, blessure…). C’est fluide, pas prise de tête, parfait pour celles et ceux qui aiment se plonger dans l’ambiance sans se perdre dans des tableaux Excel de compétences.

Moonlight on Roseville Beach : horreur cosmique, disco et paillettes queer

Chaque personnage a une Histoire d’origine qui définit son passé, ses pouvoirs potentiels, ses dilemmes. On peut jouer une sorcière en exil, une drag queen hantée par un pacte ancien, un alien qui apprend à marcher avec des talons, ou même un animal magique qui essaie juste de trouver sa place. Les archétypes sont bien écrits, drôles, parfois poignants. Y’a de la place pour l’intime, pour le collectif, et pour le grand n’importe quoi fantastique.


Du pulp, oui, mais du pulp conscient

Le jeu revendique son héritage pulp et queer. Il pioche dans les magazines lesbiens des années 50-60, dans les visuels rétro, dans cette esthétique d’un autre temps, pas toujours fidèle à la diversité réelle des communautés.

C’est vrai : les illustrations sont parfois un peu trop « blanches », un peu trop figées dans les codes d’époque (1950-1960). Mais les auteurs ne font pas semblant de l’ignorer. Ils s’en expliquent clairement, avec l’envie de célébrer ces racines tout en laissant la porte grande ouverte à des représentations plus variées à la table de jeu.

Et d’ailleurs, rien n’empêche de faire sa propre icono. Il existe des tonnes de photos d’archives, d’images queer des années 70, de documents magnifiques et émouvants, si on prend un peu le temps de fouiller.


Pourquoi on y retourne ?

Parce que Moonlight on Roseville Beach a ce truc rare : il te fait marrer, il t’émeut, il te file des frissons… et il te donne envie de protéger un lieu, des gens, une ambiance. On y joue pas pour sauver le monde, mais pour sauver un monde. Celui qu’on crée ensemble à la table.

C’est aussi un jeu profondément queer, mais sans forcer, sans « message à faire passer ». C’est un monde où les personnes LGBTQIA+ sont au centre, et pas dans un coin. Un jeu où on parle de secrets, de honte, de désir, de colère, mais aussi de joie, de fête, de drag et de café enfumé à 3h du matin.


Tu peux trouver le jeu en anglais sur itch.io, DriveThruRPG et en français chez Éditions Spectrum.



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Commentaires

4 réponses à “Moonlight on Roseville Beach : horreur cosmique, disco et paillettes queer”

  1. Avatar de Dominique
    Dominique

    ‍ je fais des efforts mais je reste perplexe devant ce monde qui m’est totalement inconnu…

    1. Avatar de scriiiptor

      Le JDR en question semble très « decalé » et étrange. Mais en fait un fois qu’on le lit on se retrouve en terrain très connu. Il y a un côté série tv américaine avec une petite ville « fictive » où tout le monde se connait et où il se passe des choses étranges. On est pas loin de Buffy contre les vampires ou même Teen Wolf parfois. Mais avec un côté très funky disco, façon Starsky et Hutch ou Les Drôles de Dames. Le côté LGBTQIA existe ici en donnant un lien supplémentaire aux personnages, mais chacun se le joue comme il veut.
      Une chouette découverte de JDR en tout cas.

  2. Avatar de Princecranoir
    Princecranoir

    Jamais entendu parler, mais j’aime beaucoup le cadre et le côté vintage. A tester.

    1. Avatar de scriiiptor

      Un jeu avec beaucoup de possibilités, et en même temps suffisant  »clos » pour ne pas complétement se laisser déborder. Cela faisait longtemps que je me disais que ce serait bien de faire quelques parties dans une petite ville fictive.

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