Les Langages de Pao – de Jack Vance

Les langages de Pao est un roman aussi divertissant qu’intelligent. Une preuve supplémentaire du talent incomparable de Jack Vance, un des plus grands maîtres de la science-fiction.

Les Langages de Pao

Les Langages de Pao (The Languages ​​of Pao) est un roman de science-fiction de Jack Vance, publié pour la première fois en 1958, basé sur l’hypothèse Sapir-Whorf, qui affirme que la structure et la grammaire d’une langue construisent la perception et la conscience de ses locuteurs.

The Languages of Pao

Les langages de Pao

Un résumé

Lorsque son père est assassiné, Véran Parasper, neuf ans, devient le monarque légitime de la planète Pao. Mais Bustamonte l’évince et tente de le tuer. Le garçon ne doit son salut qu’à l’aide de Palafox, seigneur de la planète Frakha. Les motivations de ce dernier ne sont pas désintéressées, mais Béran n’a pas d’autres choix que de suivre l’éducation dispensée sur la planète de son sauveur.

Les langages de Pao

L’avenir de Pao

Pendant ce temps, Pao, planète pacifiste, se laisse envahir par un peuple belliqueux, les Brumbos. Seule solution : remodeler les langages de Pao afin de donner à la population paonaise l’élan guerrier nécessaire à sa survie.

Dans le roman, les gens placides de la planète Pao comptent sur d’autres planètes pour les innovations technologiques et les produits manufacturés et ils ne résistent pas lorsqu’une force d’invasion occupe leur planète et prélève de lourdes taxes. Pour chasser les agresseurs et rendre la planète plus indépendante, trois nouvelles langues seront introduites. Une langue scientifique incite à innover davantage ; une langue bien ordonnée encourage à être industrieux ; et un langage guerrier induit la compétitivité et l’agressivité.

Le résumé (avec plein de spoil)

La planète Pao est une planète tranquille avec une grande population homogène et stable gouvernée par un monarque absolu : le Panarque. L’homogénéité culturelle de Pao contribue à la rendre vulnérable aux pressions militaires et économiques extérieures. Le Panarque actuel tente d’embaucher un scientifique hors monde, le Seigneur Palafox de la planète Frakha, en tant que consultant afin de réformer Pao. Avant que l’accord ne puisse être conclu, cependant, le Panarque est assassiné par son frère Bustamonte, utilisant pour ce faire, le contrôle mental sur le propre fils du Panarque, Beran Panasper. Le Seigneur Palafox sauve Beran Panasper et l’emmène sur Frakha comme monnaie d’échange possible dans ses relations avec Pao.

Les langages de Pao

Un peu plus tard, le clan prédateur de Brumbo de la planète Batmarsh attaque en toute impunité les Pao pratiquement sans défense, et le Panarque Bustamonte est contraint de payer un lourd tribut. Pour se débarrasser des Brumbos, il demande l’aide de Palafox, qui a un plan pour créer des castes guerrières, techniques et mercantiles sur Pao en utilisant des langages personnalisés (nommés Vaillant, Techniquant et Cogitant) et d’autres moyens pour façonner les mentalités de chaque caste, les isolant les uns des autres et de la population générale de Pao.

Les langages de Pao

Pour y parvenir, chaque caste obtient une zone d’entraînement spéciale où elle est complètement séparée de toute influence extérieure ; les terres nécessaires sont confisquées aux familles, dont certaines les détiennent depuis d’innombrables générations – ce qui crée une certaine désaffection dans la population conservatrice de Pao et vaut à Bustamonte le nom de tyran.

Les langages de Pao

Afin de retourner avec eux à Pao incognito, Beran Panasper infiltre un corps d’interprètes en formation sur Frakha. Surtout pour s’amuser, certains jeunes créent une langue qu’ils appellent « Pastiche », mêlant des mots et des formes grammaticales, apparemment au hasard, des trois langues nouvellement créées et de la langue pao d’origine. Palafox regarde ce développement avec indulgence, ne réalisant pas l’énorme importance à long terme.

Les langages de Pao

Beran retourne à Pao sous le nom d’Ercolo Paraio et travaille pendant quelques années comme traducteur à plusieurs endroits. Une fois que Beran Panasper révèle aux masses qu’il est toujours en vie, le soutien populaire de son oncle Bustamonte fond pratiquement du jour au lendemain et Panasper revendique le titre de Panarque qui lui revient de droit. Le Clan Brumbo est repoussé par la caste des guerriers (les Vaillants).

Les langages de Pao

Depuis quelques années, les castes de Pao connaissent un franc succès dans leurs entreprises respectives et la planète connaît un bref âge d’or. Cependant, Panasper est bouleversé par les divisions dans la population de Pao causées par le programme de Palafox ; les trois nouvelles castes parlent du reste des Paonais comme «ils» plutôt que «nous» et les considèrent avec mépris.

Beran tente de ramener la planète à son état antérieur en réintégrant les castes dans la population générale. Palafox s’oppose à ce mouvement et est tué, mais la caste des guerriers organise un coup d’État. Panasper les convainc qu’ils ne peuvent pas gouverner seuls la planète, car ils ne partagent aucune langue commune avec le reste de la population et ne peuvent pas compter sur la coopération des autres parties de la population de Pao. Finalement ils lui permettent de conserver son poste.

Les langages de Pao

Une interprétation de la fin du roman est que Beran Panasper n’est responsable que de manière nominale de la planète, sur la tolérance de la caste des guerriers, et qu’il est incertain de ce qu’il adviendra de lui et de ses plans de réunification de la population de Pao. Une autre façon de voir la fin est que Beran a déjoué les guerriers en les faisant accepter son décret selon lequel « tout enfant de Pao, quelle que soit sa caste, doit apprendre le pastiche même de préférence à la langue de son père« .

En fin de compte, Beran envisage qu’en vingt ans tous les habitants de Pao parleront le pastiche — c’est-à-dire parleront une langue qui mélange certains attributs et mentalités propres aux cultivateurs paysans, aux fiers guerriers, aux techniciens qualifiés et aux commerçants intelligents — qui façonnera vraisemblablement une société très fluide et socialement mobile, composée d’individus polyvalents et aux multiples talents.

Accueil du roman (en 1958)

Frederik Pohl a rapporté que Vance avait « assez soigneusement » élaboré son extrapolation, mais que « ce n’est pas très convaincant tel que présenté« .

David Langford a cité la « spéculation engageante » de Vance, mais a conclu que le protagoniste « semble un personnage trop faible pour son rôle principal« , tandis que « la culture et le paysage de Pao sont gris et mal définis, en fort contraste avec les sociétés exotiquement colorées et des écologies qui sont devenues la marque de commerce de Vance« .

Pohl a également noté que « Vance écrit bien – parfois même brillamment« , mais que sa prose semblait parfois inégale et artificielle.

Floyd C. Gale a qualifié le roman de « bonne idée bien gérée« .

Inspiration et jeu de rôle

Alors oui, probablement il ne s’agit pas là du meilleur roman du Vance. C’est même un court roman très condensé, allant au plus rapide, bien que couvrant plusieurs décennies. Le roman pourtant fourmille de petits détails et d’idées très modernes.

Même si le roman est très court, il comporte suffisamment d’indications sur les différentes planètes et leurs peuples : Pao, Frakha, Batmarsh, Mercantile, etc…

En terme d’inspiration, il y a pour moi deux évidentes : Méga , mais surtout : Hypertelluriens.


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