La bataille de Zama (202 av. J.-C.)

Des deux côtés, les généraux ont élaboré un plan très précis d’attaque. Hannibal Barca fait placer en première ligne 80 éléphants, en deuxième ligne les mercenaires gaulois et ligures, en troisième ligne l’infanterie carthaginoise et africaine.

bataille de zama

La bataille de Zama est un affrontement décisif de la deuxième guerre punique survenu en 202 av. J.-C. Dans cette bataille s’affrontent les armées romaines d’une part, dirigées par Scipion l’Africain et le roi numide massyle Massinissa, et les armées carthaginoises d’autre part, dirigées par Hannibal Barca.

Hannibal perdra cette dernière bataille et la guerre. Peu après celle-ci, le Sénat carthaginois signe un traité de paix qui met fin à 18 ans de guerre.

La bataille de Zama

La bataille

Des deux côtés, les généraux ont élaboré un plan très précis d’attaque. Hannibal Barca fait placer en première ligne 80 éléphants, en deuxième ligne les mercenaires gaulois et ligures, en troisième ligne l’infanterie carthaginoise et africaine.

La bataille de Zama
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À quelque distance, d’autres mercenaires, des vétérans recrutés lors de la campagne d’Italie, doivent servir de réserve. Aux deux ailes se trouve la cavalerie ; à droite, celle des Carthaginois, à gauche, celle des Numides.

La bataille de Zama
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On peut reconstituer le plan d’Hannibal : faire charger les éléphants, puis envoyer les mercenaires gaulois et ligures dans un premier assaut qui doit affaiblir les Romains, ensuite faire intervenir la ligne des Carthaginois (beaucoup plus solide) et enfin les vétérans italiens pour assurer la victoire.

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Dans cette armée composée d’hommes si différents par leurs nationalités, leurs langues, leurs armes et leurs modes de combat, il est difficile de parvenir à harmoniser les consignes traduites par des interprètes, et Hannibal s’efforce de motiver les combattants : aux mercenaires il promet une solde supplémentaire, aux Carthaginois et aux Numides il représente la ruine de leur pays en cas de défaite.

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Cependant, les dispositions prises par Scipion rendent la tactique d’Hannibal totalement inefficace. En effet, rompant avec la formation compacte en quinconce de l’infanterie utilisée par l’armée romaine, Scipion laisse des passages libres entre les manipules (unités tactiques de la légion) et place dans ces intervalles des vélites (soldats d’infanterie légère) qui pourront évoluer facilement et désorienter les éléphants.

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Sur l’aile gauche, il dispose la cavalerie italienne et, à droite, la cavalerie des Numides conduite par Massinissa, allié des Romains.

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Conformément au plan d’Hannibal, la charge des éléphants marque le début du combat mais, affolés par le vacarme des clairons et des cors romains, les pachydermes se retournent contre leur propre armée.

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Seuls quelques-uns continuent à avancer vers les troupes romaines. C’est alors que la disposition adoptée par Scipion montre sa supériorité : les cornacs engagent leurs bêtes dans les passages laissés libres et les vélites peuvent lancer leurs javelots sur les flancs des animaux, exposés des deux côtés à la fois.

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Les deux ailes de l’armée d’Hannibal, les cavaleries carthaginoise et numide souffrent de la débandade des éléphants. Lorsque, à leur tour, les deux infanteries s’affrontent, les forces sont déjà inégales.

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Les auxiliaires gaulois et ligures, comme Hannibal l’a prévu, ne peuvent longtemps résister et se mettent à reculer vers la troisième ligne, celle des Carthaginois et des Africains. Ceux-ci refusent de leur faire place dans leurs rangs et se battent pour repousser à la fois leurs mercenaires et les Romains.

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Scipion adopte ensuite la tactique utilisée par Hannibal lors de la bataille de Cannes : les deuxième et troisième lignes des légionnaires sont envoyées aux ailes et commencent un mouvement tournant encerclant les Carthaginois qui continuent à se battre contre la première ligne.

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À partir de ce moment, la victoire est acquise pour les Romains, de plus les cavaleries de Massinissa et Caius Laelius reviennent et prennent à revers l’infanterie carthaginoise qui est massacrée. Privés de l’aide des éléphants, de leur cavalerie et de leurs mercenaires, quelques rares Carthaginois prennent la fuite. Environ 20 000 hommes périssent dans leurs rangs et 10 000 sont faits prisonniers, ainsi que onze éléphants. Les Romains, quant à eux, n’ont à déplorer qu’environ 1 500 morts. Ayant pu regagner Carthage, Hannibal déclare à ses concitoyens qu’il vient de perdre non pas une bataille, mais la guerre.

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Carthage doit accepter un traité de paix désastreux pour elle : elle perd l’Espagne, doit livrer sa flotte et ses éléphants de combat, et payer en cinquante annuités une indemnité de 10 000 talents. Revenu à Rome, Scipion célèbre un triomphe magnifique et reçoit de ses soldats le surnom d’Africain.

Conséquences

Contrairement au traité de paix de la première guerre punique qui définissait les limites entre deux aires d’influence, la paix conclue par les Carthaginois après cette défaite sur leur sol sanctionne la fin de l’hégémonie de Carthage en Méditerranée occidentale. Carthage perd l’Espagne et n’a plus qu’un faible pouvoir de contrôle de sa périphérie proche. Or cette même aire d’influence est par la suite progressivement grignotée par Massinissa qui profite de l’impuissance de l’ancienne orgueilleuse cité et du soutien romain qu’il obtient en s’alliant à la République romaine ; toutefois, Carthage entreprend avec succès de développer son agriculture dans sa chôra (territoire continental) et se met à retrouver peu à peu une partie de son ancienne richesse.

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Lors de la troisième guerre punique, Carthage ne sera plus dans les faits une véritable menace pour Rome. Mais celle-ci prendra pour prétexte la tentative de riposte des Carthaginois aux grignotages incessants des Numides pour intervenir en Afrique et détruire la ville après un siège de trois ans, répondant au vœu de Caton l’Ancien : « Carthago delenda est » (« Carthage doit être détruite »).

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