Certains rôlistes, les plus anciens, se souviendront peut-être d’un article de Chroniques d’Outre Monde, « Le demi-frère », qui traitait du demi-orque de AD&D et tentait ainsi de réhabiliter les demi-monstres de tous poils 1.
L’excellent plaidoyer de C. Lehmann était illustré par de larges extraits des Chroniques de Fang, un de ces bâtards au destin glorieux…
Néanmoins, même si des similitudes existent avec le demi-orque, le demi-ogre voit son destin modifié par une différence de taille : ce n’est pas chez son père ogre qu’il grandira… ou qu’il mourra…
On ne peut pas imaginer qu’il en soit autrement, si l’on conserve l’essence féerique de l’ogre tel qu’il est décrit dans d’autres articles ici. Car dans ce contexte, l’ogre, comme toutes les créatures pensantes non-humaines, ne vit pas dans de pseudo-sociétés humaines comme c’est souvent le cas dans les jeux type D&D. Dans le Petit Peuple (ce terme inclut les fées, de nature bénéfique, et les halfings, de nature maléfique), il existe des communautés mais, en opposition à l’humanité, c’est l’individu qui prime chez les fées… Mais voyons plutôt l’être et le devenir de notre changelin…
Maëlle courait depuis une heure… depuis une heure, ses jambes glissaient l’une contre l’autre, dispersant contre l’étoffe de sa robe déchirée des gouttelettes de sang…
Bientôt le village.
Elle avait froid. Elle avait mal. Il avait failli la dévorer…
Deux saisons plus tard, Maëlle hurlait encore dans son sommeil. Son ventre gonflé portait la marque de son tourment.
Une nuit, on fit venir le druide. Car la mère de Maëlle savait l’enfantement.
Le druide vit les yeux du nouveau-né. Il vit le changelin. Ses yeux noirauds le fixaient, implorant le pardon d’être, d’exister.
La mère de Maëlle prit doucement le bébé endormi. Ne réveillant ni l’un, ni l’autre, le vieux druide pu constater l’effet soporifique de ses herbes… En ce soir de Samios, il avait préparé la clairière, dit les enchantements, appelé les fées…
Mais qui voudrait de Salioth ?
L’aventure du Demi-ogre n’est pas encore terminée, et elle n’a rien à voir avec les tribus orquoïdes de tristes mémoires. C’est un conte de fées qui commence. Un conte né de la souffrance et de l’horreur d’un petite fille…
- c’est vrai qu’ils sont souvent poilus les demi-monstres. On en a plusieurs ici à la rédac de scriiipt…. ↩︎