Guillaume Tell (série télévisée, 1987)

XIVème siècle. Ancien mercenaire, Guillaume Tell s’est depuis longtemps résolu à laisser derrière lui une vie faite de violence pour vivre avec sa famille dans le paisible village de Claremont en tant que forgeron.

Guillaume Tell

Guillaume Tell (Crossbow) est une série télévisée en coproduction britannique-américaine-française en 72 épisodes de 26 minutes, créée d’après le héros légendaire de Guillaume Tell.

En France, la série a été diffusée à partir 1988 sur FR3. Peu rediffusée par la suite cette série met en scène les aventures, au XIVème siècle, du célèbre Guillaume Tell.

Guillaume Tell, le résumé

XIVème siècle. Ancien mercenaire, Guillaume Tell s’est depuis longtemps résolu à laisser derrière lui une vie faite de violence pour vivre avec sa famille dans le paisible village de Claremont en tant que forgeron.

Guillaume Tell

Hélas, le Bailli Gessler entend bien faire régner la terreur et écraser la rébellion qui commence à s’organiser. Connaissant les implications qu’engendrerait une révolte, Guillaume décide de ne pas s’en mêler, au grand dam de son fils Matthiew, qui prend les armes et finit par se faire capturer par les hommes de Gessler.

Forcé de reprendre son arbalète une fois de plus, pour sauver son fils des griffes du tyran, Guillaume Tell met le doigt dans l’engrenage de violence de Gessler…

Un film ?

En 1989, il se peut même qu’un téléfilm tiré de la série soit sorti en VHS…

La légende, le mythe

Guillaume Tell est un héros légendaire des mythes fondateurs de la Suisse. Son histoire est évoquée pour la première fois dans le livre blanc de Sarnen et dans le Tellenlied.

D’après le Livre blanc de Sarnen (1474), « le Tall » est un homme honnête qui avait juré avec Stauffacher et d’autres partisans de résister aux seigneurs. À cette époque, sous l’empereur Albert Ier de Habsbourg, les baillis établis par son père Rodolphe Ier de Habsbourg se livrent à des exactions. Le 25 juillet 1307, l’un de ces baillis, Hermann Gessler, fait ériger un poteau sur la place des Tilleuls à Altdorf et y accroche son chapeau, obligeant tous les habitants à se courber devant le couvre-chef. Or, le dimanche 18 novembre 1307, « le Tall » passe plusieurs fois devant le poteau coiffé sans faire le geste exigé. Dénoncé, il comparaît dès le lendemain devant Gessler. L’accusé invoque alors sa simplicité, sa distraction et le fait qu’il ignorait l’importance qu’avait le geste pour le bailli.

Gessler lui ordonne alors de percer d’un carreau d’arbalète une pomme posée sur la tête de son propre fils. En cas d’échec, l’arbalétrier sera mis à mort. Malgré ses supplications, le bailli reste intraitable. Tell s’exécute et coupe le fruit en deux sans toucher l’enfant.

Or, Gessler, ayant vu Tell dissimuler un second carreau sous sa chemise, lui en demande la raison. Tell prétend d’abord qu’il s’agit d’une simple habitude. Mais le bailli encourage Tell à parler sincèrement en lui garantissant la vie sauve. Tell répond alors que si le premier trait avait manqué sa cible, le second aurait été droit au cœur du bailli. Gessler fait arrêter Guillaume Tell sur-le-champ. On l’enchaîne et confisque son arme. On l’emmène d’abord à Flüelen, où l’on embarque pour Brunnen avant de mener le prisonnier au château du bailli à Küssnacht, où Tell doit finir ses jours dans une tour. Mais, au cours de la traversée du lac des Quatre-Cantons, une tempête menace la frêle embarcation.

Tell, qui connaît le mieux la manœuvre, est chargé d’assurer la conduite de la barque jusqu’au rivage. Arrivé à proximité, il bondit à terre au lieu-dit Tellsplatte, près de Sisikon, et repousse la barque d’un coup de pied. Ce fait est commémoré dans la chapelle de Tell, dont la première aurait été érigée sur le site en 1388. Par la suite, Tell tue le bailli dans le chemin creux entre Immensee et Küssnacht.

Selon Aegidius Tschudi, cet épisode se produit deux mois avant « l’incendie des châteaux » (1er janvier 1308), un autre épisode légendaire qui marque la rébellion des Suisses contre les ducs d’Autriche.


L’arbalète en Europe au Moyen Age

Au Moyen Âge, l’arbalète est utilisée autant comme arme de chasse que pour la guerre. Méprisée par la chevalerie, elle est vue comme arme déloyale car, tuant à distance, elle ne permet pas à l’adversaire de se défendre. Ainsi, considérant que l’arbalète, qui n’exige pas une grande formation, permet à des soldats peu aguerris de tuer de loin un chevalier en armure qui a voué son existence au métier de la guerre, le clergé estime que c’est une arme immorale pour le peu de courage et de formation qu’elle exige de celui qui la manie. « Les Français la regardaient comme l’arme des lâches et refusaient de s’en servir. Avec cette arme perfide, disaient-ils, un poltron peut tuer sans risque le plus vaillant homme. »

L’arbalète apparaît sous sa forme moderne en Italie au milieu du Xème siècle.

En Europe chrétienne, l’arbalète est frappée d’anathème et son usage est interdit en 1139 par le IIe concile du Latran et confirmée quelques années plus tard, en 1143, par le pape Innocent II, qui menace les arbalétriers, les fabricants de cette arme et ceux qui en faisaient le commerce d’excommunication et d’anathème. Cette interdiction, par ailleurs valable uniquement pour les combats entre chrétiens, reste médiocrement observée par les princes d’Occident, malgré les efforts du pape Innocent III pour réaffirmer, en 1205, les interdits du concile du Latran II, à tel point que l’arbalète est privilégiée à l’arc à cette époque.

Aux XIIème et XIIIème siècles, malgré l’interdiction, Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste développèrent des unités spécifiques d’arbalétriers, bien entraînées et équipées. L’efficacité de ces armes faisait de ceux qui les maniaient des soldats d’élite, très prisés, et très bien payés, ce qui leur permettait l’achat d’équipements de qualité. Les indications de l’époque font état des arbalétriers comme les troupes les mieux payées des armées occidentales, et parfois même mieux équipées que certaines classes de chevaliers.

Durant les guerres de la fin du Moyen Âge, la France fait souvent appel à des mercenaires arbalétriers étrangers (notamment italiens, et en particulier génois), dont le tir pouvait percer une armure jusqu’à une distance de 90 à 100 mètres.

Les progrès de la sidérurgie augmentent parallèlement la robustesse des armures et la puissance de l’arbalète avec la création de l’arc en acier, au début du XIVème siècle, qui remplace petit à petit les arcs en bois et les arcs composites.


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