Lien Deyers : Une étoile filante du cinéma européen

Lien Deyers connaît une ascension rapide dans le cinéma allemand, jouant dans neuf films muets et 24 films parlants en huit ans. Souvent cantonnée à des rôles de jeunes filles ingénues, elle gagne le surnom de « Seelchen » (petite âme) et devient extrêmement populaire, particulièrement auprès des écolières allemandes.

Lien Deyers, née Nicolina Spanier, est une actrice néerlandaise naturalisée allemande, célèbre pour son travail principalement en Allemagne.

Lien Deyers : Une étoile filante du cinéma européen

Elle est née le 5 novembre 1909 à Amsterdam, de Nathan Spanier, un professeur de piano, et de Johanna Liefjes, une couturière. Elle a un demi-frère, Andre, qui a été élevé dans des foyers catholiques. Sa carrière prend son envol lorsqu’elle est découverte par le réalisateur Fritz Lang, un événement marquant dans sa vie professionnelle.

Lien Deyers : Une étoile filante du cinéma européen

Biographie

Après la mort de son père en 1916, sa mère commence une relation avec Bertus Dijjers, gérant du célèbre restaurant Louis XVI à Amsterdam. Suite à la mort de Johanna en 1920, Dijjers prend soin de Lien et de son frère, et les déménage à Vienne en 1923, après avoir acheté l’hôtel Corona à La Haye. Lien fréquente alors un pensionnat à Lausanne, devenant francophone, et s’immerge dans le milieu culturel viennois grâce à Lotte Erol, la nouvelle épouse de Dijjers, qui l’initie au théâtre.

Lien Deyers : Une étoile filante du cinéma européen

En 1926, Lien participe à un concours organisé par le journal autrichien Mein Film, qui l’amène à rencontrer Fritz Lang lors d’une séance d’autographes. Impressionné, Lang l’invite à Berlin et l’engage pour son film Les Espions (1928), lui faisant signer un contrat de huit ans. Cependant, ce contrat devient source de conflits juridiques entre eux, marquant le début de relations tendues.

Carrière Cinématographique

Lien Deyers connaît une ascension rapide dans le cinéma allemand, jouant dans neuf films muets et 24 films parlants en huit ans. Souvent cantonnée à des rôles de jeunes filles ingénues, elle gagne le surnom de « Seelchen » (petite âme) et devient extrêmement populaire, particulièrement auprès des écolières allemandes.

Sa carrière l’amène également à jouer en France, notamment dans Le Capitaine Fracasse d’Alberto Cavalcanti, et bien qu’elle soit très appréciée dans son pays natal, elle ne joue jamais dans un film néerlandais.

Les années 1930 voient un intérêt potentiel d’Hollywood pour elle, mais cela ne se concrétise jamais, en partie à cause de ses obligations envers l’UFA1, un grand studio allemand.

Vie Personnelle et Déclin

Lien Deyers : Une étoile filante du cinéma européen

En 1932, Lien se fiance avec le réalisateur et producteur allemand Alfred Zeisler, et ils se marient en 1934, lui conférant la nationalité allemande. En raison de leurs origines juives, le couple doit fuir l’Allemagne nazie. Zeisler s’installe en Grande-Bretagne, tandis que Lien navigue entre Londres et La Haye. Le couple finit par se séparer, et Lien part pour les États-Unis en 1939.

Aux États-Unis, Lien peine à trouver des rôles, subissant la concurrence des acteurs exilés et peut-être les répercussions de son procès contre Fritz Lang. Après plusieurs mariages ratés, notamment avec l’ancien gangster Frank Orsatti et le fourreur Victor Rubin, elle sombre peu à peu dans l’alcoolisme. Ses apparitions publiques deviennent rares et souvent marquées par des scandales liés à son état d’ébriété.

Fin de Vie et Héritage

Les dernières années de Lien Deyers sont marquées par la solitude et l’oubli. Malgré quelques signes de vie sporadiques, notamment une carte postale envoyée à Heinz Rühmann en 1982, sa fin de vie reste mystérieuse. Le séjour de Lien à Wassenaar évoqué par Simon Carmiggelt n’a jamais été confirmé, laissant une aura d’incertitude sur ses dernières années.

Filmographie Partielle

  • 1928 : Les Espions de Fritz Lang
  • 1928 : La Sainte et son fou (Die Heilige und ihr Narr) de William Dieterle
  • 1929 : Le Capitaine Fracasse de Alberto Cavalcanti
  • 1931 : Der Herzog von Reichstadt de Victor Tourjanski
  • 1931 : L’Homme qui cherche son assassin de Robert Siodmak
  • 1932 : Le Studio amoureux de Max Ophüls
  • 1933 : Lachende Erben de Max Ophüls
  • 1934 : L’Or de Karl Hartl et Serge de Poligny

Lien Deyers reste une figure emblématique du cinéma européen des années 1920 et 1930, une étoile filante dont la carrière brillante fut trop rapidement éclipsée par des circonstances tragiques.


  1. Universum Film AG, en abrégé « UFA », est une société de production et de distribution cinématographique allemande fondée en 1917, au départ dans un but de propagande politique et militaire. L’UFA fut l’une des sociétés de production les plus importantes de l’Allemagne durant la première moitié du XXe siècle (notamment sous la république de Weimar). Nationalisée en 1937, elle devint ensuite un organisme de propagande d’État sous le régime nazi. Elle créa en 1940 une filiale française, la Continental-Films. En 1942, elle regroupe l’ensemble du cinéma allemand, sous le monopôle UFA-Film GmbH. ↩︎


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